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slavophile, mouvement

Publié le 11/02/2013

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1   PRÉSENTATION

slavophile, mouvement, école de pensée qui a rassemblé nombre d’intellectuels romantiques russes entre 1840 et 1860.

2   UNE ÉCOLE D’INTELLECTUELS

Les slavophiles appartiennent au mouvement d’émancipation intellectuelle que connaît la Russie dans les années 1840. Le mouvement slavophile naît en réaction au mouvement occidentaliste, pour qui la Russie n’a pas de passé, ni d’avenir autre que se mettre à l’école de l’Occident qui synthétise les principes d’humanité, de liberté et de progrès.

Représenté par des propriétaires fonciers et d’érudits gentilshommes — comme Alekseï Khomiakov, Ivan et Pierre Kireïevski, Konstantin et Ivan Aksakov (fils de l’écrivain Sergueï Aksakov) ou Georges Samarine —, ce groupe n’a jamais eu d’existence officielle, même si Ivan Aksakov dirige la revue des slavophiles, la Russie. Censurés et poursuivis, ces intellectuels ont eu une influence capitale, bien que posthume.

3   L’IDÉOLOGIE SLAVOPHILE

Par leurs compétences diverses (écrivains, philosophes, etc.), les slavophiles développent une idéologie souvent paradoxale, mais complète et originale, qui distingue essentiellement la supériorité de l’orthodoxie et de la Russie, et la mission historique dont elles sont investies. La doctrine slavophile privilégie l’unité, la paix et l’harmonie entre les hommes. Sur le plan religieux, cela correspond à l’essence même de l’orthodoxie ; sur le plan historique, les slavophiles défendent l’image d’une société slave idéale où règnent paix et harmonie, que la communauté paysanne russe et la famille sont censées représenter. À l’amour, à la liberté et à la coopération s’oppose le monde du rationalisme occidental et de la contrainte. Pour surmonter le mal venu de l’Occident, il faut que la Russie revienne à ses principes originels.

Appliquée à la Russie de Nicolas Ier, la doctrine slavophile éveille l’hostilité du gouvernement, d’autant plus que, comme les occidentalistes, elle est opposée au servage. Les slavophiles sont considérés comme des anarchistes religieux, puisqu’ils dénoncent toute contrainte. Bien que favorables à l’autocratie — qu’ils jugent historique et fonctionnelle — et opposés aux constitutions à l’occidentale, ils souhaitent l’émancipation des serfs, la liberté de conscience, de parole et de presse.

4   PANSLAVISME ET RENOUVEAU SLAVOPHILE

Victimes de la censure, leur pensée ne s’infiltre que lentement, et c’est seulement une génération plus tard que naissent les néoradicaux et les mouvements révolutionnaires nihilistes qui reprennent leurs idées de relations humaines simples et sincères. Le courant slavophile se clôt avec l’abolition du servage en 1861.

La pensée panslave et un renouveau slavophile se manifestent néanmoins à plusieurs reprises, dans les mouvements idéologiques postérieurs. L’influence des slavophiles est, par exemple, capitale pour des écrivains comme Ivan Tourgueniev ou Fedor Dostoïevski, voire encore aujourd’hui Alexandre Soljenitsyne, exaltant le peuple russe, fort et talentueux, vivant en harmonie avec la nature et aspirant, jusque dans son malheur, à une vie meilleure.

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