1995: La presse tentée par le septième jour

Journal du dimanche a réussi à négocier la mise en place supplémentaire de 3 000 points de vente spécifiques, tels les boulangeries, les crémeries, les débits de tabac, les PMU ou encore les stations d'essence, la faiblesse de la distribution reste un frein majeur au développement de la presse dominicale.

C'est cet ensemble de contraintes que doivent affronter les nouveaux arrivants. Déjà, à la fin des années soixante-dix, trois expériences s'étaient soldées par un échec (France-Soir dimanche, Figaro dimanche, Matin de Paris dimanche), et il a donc fallu attendre 1995 pour que d'autres éditeurs tentent à nouveau l’aventure. Le groupe Amaury réfléchit ainsi à la possibilité de lancer une édition dominicale du Parisien mais hésite toujours devant l'importance des investissements logistiques et financiers (au niveau de la rédaction, du portage...). Jacques Rosselin, fondateur de Courrier international, et Pierre Bergé, ancien éditeur de Globe, épaulés par la Générale de Belgique, ont eux aussi testé, durant l'automne 1995, plusieurs numéros zéro de leur projet de journal dominical. Conçu en plusieurs cahiers séparés ; sobre et austère, celui-ci s'inspire du Britannique The Observer et nécessiterait une mise de fonds de 100 millions de francs.

La presse du dimanche fait des émules. Hasard ? air du temps ? ou simple phénomène de suivisme ?

Au cours de Vannée 1995, quatre projets de « quotidiens » nationaux du septième jour ont été sérieusement étudiés ; deux d'entre eux ont été mis en kiosque :

Votre dimanche et le Nouveau Dimanche.

Une concurrence à laquelle n 'était guère habitué le Journal du dimanche.

En effet, depuis près d'un de mi-siècle, il était le seul à occuper ce créneau. Les nouveaux arrivants pensaient briser son monopole en quelques semaines.

Ils ont surtout découvert la difficulté de diffuser le dimanche lorsque la moitié des distributeurs sont fermés, et les lecteurs, plutôt récalcitrants.