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La conscience de soi suppose-t-elle la présence d'autrui ?

Publié le 23/09/2005

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A première vue, être conscience de soi, c'est éprouver un certain sentiment de son existence: je sais que je suis et je peux chercher à savoir ce que et ce qui je suis. Dès lors, la question de savoir si la conscience de soi suppose autrui ne semble pas se poser, puisque autrui paraît absence de ce mouvement de la conscience vers elle-même. Toutefois, autrui, comme moi, est d'être conscient de soi. Je suis conscient qu'il est une conscience de soi, et que cette conscience de soi, en retour, peut aussi me penser. Le problème posé par le sujet est celui de savoir quel est le rôle qu'autrui joue dans la formation et la vie de la conscience de soi. C'est pourquoi il est légitime de se demander si les consciences de soi sont aussi séparées qu'il semblait d'abord, et même si la conscience de  soi ne suppose pas celle de l'autre pour être ce qu'elle est. Comment faire face à l'écueil du solipsisme et surmonter la solitude radicale de la conscience ? Peut-on penser la conscience de soi sans la médiation d'autrui ?

 

  • Les apories d'une conscience solitaire

   Le moi comme horizon indépassable de toute conscience    « Mais qu'est-ce donc que je suis?« (Descartes)    Ce qu'est vraiment la conscience de soi

  •  Conscience de soi et conscience d'autrui

   Le risque du solipsisme    La reconnaissance nécessaire et conflictuelle de soi par autrui  

  •  Autrui, médiateur entre moi et moi

   «... Je suis comme autrui me voit« (Sartre).    Un exemple du rôle d'autrui dans la constitution de la conscience de soi : l'analyse sartrienne de la honte  

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« Hegel B- Ma conscience est donc le « pont » qui me permet d'être connecté à autrui.

Sans elle je ne pourrais medistinguer des autres et donc je me fondrais dans un tout immédiat hors de la conscience du temps et de l'espacequi agissent sur mon corps et mon esprit. "La conscience n'est qu'un réseau de communications entre hommes ; c'est en cette seule qualité qu'elle a étéforcée de se développer : l'homme qui vivait solitaire, en bête de proie, aurait pu s'en passer.

Si nos actions,pensées, sentiments et mouvements parviennent _ du moins en partie _ à la surface de notre conscience, c'est lerésultat d'une terrible nécessité qui a longtemps dominé l'homme, le plus menacé des animaux : il avait besoin desecours et de protection, il avait besoin de son semblable, il était obligé de savoir dire ce besoin, de savoir serendre intelligible ; et pour tout cela, en 1er lieu, il fallait qu'il eut une "conscience", qu'il "sût" lui-même ce qui luimanquait, qu'il "sût" ce qu'il sentait, qu'il "sût" ce qu'il pensait.

Car comme toute créature vivante, l'homme, je lerépète, pense constamment mais il l'ignore ; la pensée qui devient consciente ne représente que la partie la plusinfime, disons la plus superficielle, la plus mauvaise, de tout ce qu'il pense : car il n'y a que cette pensée quis'exprime en paroles, c'est à dire en signes d'échanges, ce qui révèle l'origine même de la conscience" Nietzsche, Gai savoir Transition: Certes la conscience nous force à distinguer notre être du monde cependant n'est elle pas paradoxalement le seul lien avec ce même monde? III Je dois m'extérioriser pour revenir sur moi A-Cela peut donc paraître paradoxal mais la prise de conscience de mon être doit nécessairement être réfléchie etcette réflexion implique que je m'éloigne de moi en allant vers autrui pour y revenir. Sartre La conscience et le monde sont donnés d'un même coup : extérieur par essence à la conscience, le monde est, paressence, contraire à elle.

[...] Connaître, c'est s'éclater vers », s'arracher à la moite intimité gastrique pour filer, là-bas, par-delà soi, vers ce qui n'est pas soi, là-bas, près de l'arbre et cependant hors de lui, car il m'échappe et merepousse et je ne peux pas plus me perdre en lui qu'il ne se peut diluer en moi : hors de lui, hors de moi.

Est-ce quevous ne reconnaissez pas dans cette description vos exigences et vos pressentiments ? Vous saviez bien que l'arbren'était pas vous, que vous ne pouviez pas le faire entrer dans vos estomacs sombres, et que la connaissance nepouvait pas, sans malhonnêteté, se comparer à la possession.

Du même coup, la conscience s'est purifiée, elle estclaire comme un grand vent, il n'y a plus rien en elle, sauf un mouvement pour se fuir, un glissement hors de soi ; si,par impossible, vous entriez ' dans » une conscience, vous seriez saisi par un tourbillon et rejeté au dehors, près del'arbre, en pleine poussière, car la conscience n'a pas de « dedans » ; elle n'est rien que le dehors d'elle-même etc'est cette fuite absolue, ce refus d'être substance qui la constituent comme une conscience.

Imaginez à présentune suite liée d'éclatements qui nous arrachent à nous-mêmes, qui ne laissent même pas à un nous-mêmes » le loisirde se former derrière eux, mais qui nous jettent au contraire au-delà d'eux, dans la poussière sèche du monde, surla terre rude, parmi les choses ; imaginez que nous sommes ainsi rejetés, délaissés par notre nature même dans unmonde indifférent, hostile et rétif ; vous aurez saisi le sens profond de la découverte que Husserl exprime dans cettefameuse phrase : Toute conscience est conscience de quelque chose.

» Il n'en faut pas plus pour mettre un termeà la philosophie douillette de l'immanence, où tout se fait par compromis, échanges protoplasmiques, par une tièdechimie cellulaire.

La philosophie de la transcendance nous jette sur la grand'route, au milieu des menaces, sous uneaveuglante lumière.

Être, dit Heidegger, c'est être-dans-le-monde.

Comprenez cet « être dans au sens dumouvement.

Être, c'est éclater dans le monde, c'est partir d'un néant de monde et de conscience pour soudains'éclater-conscience-dans-le-monde.

Que la conscience essaye de se reprendre, de coïncider enfin avec elle-même,tout au chaud, volets clos, elle s'anéantit.

Cette nécessité pour la conscience d'exister comme conscience d'autrechose que soi, Husserl la nomme intentionnalité. B- La conscience de soi est donc un constat, celui du fait que je ne suis pas autrui, que je lui suis distinct et pourcela il faut donc d'abord que je constate l'existence d'autrui et que lui même la constate pour qu'ensuite je puisseétablir une certaine conscience de moi même issue de la relative existence de l'autre. MERLEAU-PONTY Il y a [...] deux vues classiques.

L'une consiste à traiter l'homme comme le résultat des influences physiques,physiologiques et sociologiques qui le détermineraient du dehors et feraient de lui une chose entre les choses.. »

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