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Faut-il changer ses désirs plutôt que l'ordre du monde ?

Publié le 28/04/2012

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  Nous sommes contraints d’approuver le monde tel qu’il est, étant donné que c’est à celui-ci que nous sommes opposés. Néanmoins, l’homme est le seul être considéré comme apte à concevoir le monde tel qu’il n’est pas, et tel qu’il serait s’il exauçait l’ensemble de ses manques, qu’ils soient essentiels comme le sont les besoins, ou au contraire non capitales tels que semblent l’être les désirs. Nous savons que l’homme est parvenu à remanier des fragments du monde pour qu’ils comblent ses besoins les plus indispensables. Mais il en est venu à réclamer du monde une satisfaction plus absolues, qui le ferait glisser de la satisfaction des besoins uniquement nécessaires à la création permanente de nouveaux manques jusque là jamais imaginés auxquels on donnera instantanément une solution. On trouve de tels paradoxes chez Descartes. Celui-ci conseille de modifier ses désirs plutôt que l’ordre du monde, et révèle au contraire que l’homme doit devenir « comme maître et possesseur de la nature «. D’un côté, l’homme donne l’impression d’être en mesure de modifier l’ordre du monde pour le soumettre à la loi de son désir, mais d’un autre côté, on perçoit dans cette envie quelque chose de grave. Ainsi, nous observerons qu’il ne contrôle ni l’un, ni l’autre. 


« renaître.

C’est qu’il entretient avec l’objet désiré une relation ambivalente : le désir veut et ne veut pas être satisfait.

C’est sans doute pour cela qu’une certaine tradition le condamne ou le rejette.

S’il faut choisir, dès lors, entre l’ordre d’un monde qui, de toute façon, s’impose et la variation d’un désir changeant, il semble bien que la raison demande que l’on modifie nos désirs, en les dim inuant.
 Pour le stoïcisme, il s’agit de régler nos désirs sur la raison et d’accorder ainsi notre vouloir à notre pouvoir .Ce sera une des grandes originalités de celui-ci que d’assurer que le désir découle de l’homme à partir du moment où celui-ci conçoit que l’objet du désir lui échappe.

La solution d’une liberté véritable, c’est précisément le fait d’établir honnêtement la séparation entre ce qui résulte de nous et ce qui n’en résulte pas et ne s’accrocher qu’à ce qui est en notre pouvoir.

Toutefois, dans la comparaison entre l’homme et le monde, le stoïcisme s’en rend à l’exactitude : l’ordre du monde ne peut pas être altéré. C’est là l’un des principes de cette philosophie : les évènements n’ont pas lieu par hasard, ni sans raison, ils sont suscités par des causes qui opèrent selon des lois qui représentent l’ordre du monde.

Toute action humaine doit s’inscrire dans cet ordre là, pour la simple raison qu’il n’est pas négociable et que la seule liberté qui nous est accordée, c’est de l’accepter.

Ainsi, aspirer à autre chose que le monde tel qu’il est, c’est se vouer soi même à la fatalité, puisque le monde est inévitablement tel qu’il est. Enfin, s’il s’agit de se rapporter à un ordre du monde qui nous prédomine, et prépare dès lors notre vie.

Il faut aussi se soumettre aux lois telles que la société qui nous a vus naître les a décrété.

Mais cette morale temporaire se soucie de l’ordre social et politique dans lequel chacun d’entre nous vit. Évidemment, il s’agit d’un ordre plus approximatif, puisqu’il n’est pas le même selon le territoire sous lequel nous sommes installés, en revanche, tous les hommes, sans exception sont mesurés à un tel ordre.

La position de Descartes peut étonner par son manque de détermination politique, mais elle repose sur l’affirmation qu’il faut se soumettre aux lois du pays dans lequel on vit, se conformer.

Il est possible, ici encore, que notre désir nous porte naturellement à désirer vivre ce que la loi interdit.

Mais la loi évoque ici un ensemble de préceptes qui ont leurs raisons d’existence, alors que le désir se. »

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