Notes de cours: AUTRUI
Publié le 14/07/2009
Extrait du document
«
Autrui
Qu'est-ce qu'autrui ? Un autre moi-même, c'est-à-dire celui qui est à la fois
comme moi et autre que moi.
Rencontrer autrui, cela suppose donc d'une
part la vie en communauté ; mais d'autre part, comme je ne saurais être
moral
tout seul, la moralité elle-même suppose la rencontre d'autrui.
1.
Comment définir ce qu'est autrui ?
La réponse semble simple : autrui, ce sont les autres hommes dans leur
ensemble.
Cela signifie que je ne comprends jamais autrui
comme étant
seulement autre chose que moi, comme étant une chose parmi les choses.
Dès la perception, je ne vise pas autrui comme je vise une chose inerte, c'est
à-dire
comme une pure altérité : autrui est tout à la fois autre que moi
et
identique à moi.
En termes platoniciens, autrui entrelace le même et l'autre.
2.
Quel rapport existe-t-il entre moi et autrui ?
Nous avons retenu du solipsisme cartésien l'idée que le moi est plus certain
que le
monde : il y a d'abord le moi, puis ensuite seulement le monde
et autrui ; avec Descartes, la conscience devient une substance qui saisit
sa pure mêmeté dans l'acte
du cogito.
Selon Descartes en effet, je n'ai pas
besoin d'autrui pour avoir conscience de
moi; mais tout seul, puis-je avoir
conscience d'exister
? Husserl va montrer que la conscience n'est pas une
substance, mais une ouverture
à l'altérité : je n'ai pas d'abord conscience
de moi, puis d'autrui
et du monde, parce que ma conscience est d'emblée
rapport au
monde et à autrui.
Le monde dont je suis conscient n'est pas
un désert vide, car je peux deviner la trace d'autrui derrière les choses : le
champ n'existerait pas sans autrui
pour le cultiver ; de même, le chemin
sur lequel je marche
n'a pas été tracé par mes seuls pas.
3.
En quoi la visée d'autrui est-elle spécifique ?
À même la perception, je distingue moi, les autres choses que moi, et autrui,
c'est-à-dire l'autre moi.
Husserl
montre que cette distinction, qui semble
toute naturelle, est en fait très complexe,
et repose en dernière analyse sur
le langage : autrui, à la différence des choses, répond
quand je lui parle.
Par le langage, je suis avec autrui en situation de compréhension réci
proque (ce pourquoi, d'ailleurs, je ne
me comporte pas de la même façon
seul que devant autrui).
Le langage fonde
donc la« communauté inter
subjective » (Husserl).
Un langage que je serais seul à comprendre serait
au mieux
un code, au pire un charabia : par le seul fait que je parle une
langue, je ne suis jamais seul, parce que parler une langue, c'est d'emblée
appartenir à une communauté..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- L'art (fiche de cours - Notes)
- Le bonheur(notes de cours)
- Chapitre 1: Le Bonheur (notes de cours)
- Notes de cours sur l'art (2))
- Notes de cours: LA CONNAISSANCE DU VIVANT (2).