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Que penser de la peine de mort ?

Publié le 21/07/2010

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Plus de la moitié des pays du monde, soit 112 pays, ont choisi d’abolir la peine capitale. Le total des pays non abolitionnistes s’élève à 83. En 2002, 3248 personnes furent condamnées à mort et au moins 1526 exécutées. Cette sanction définitive a été abolie par la plupart des pays dits « démocratiques «et de plus en plus de pays dits « non démocratiques «l’abandonnent également. Elle encore présente surtout dans les pays totalitaires.  Que faut-il alors penser de la peine capitale ? Est-ce la solution de condamner à mort quelqu’un ayant commis un crime, aussi odieux soit-il ? Les « pour « et les « contre « défendent fermement leur avis. Pour comprendre pourquoi cette sanction est tant défendue mais aussi tant contestée, nous énoncerons d’abord les arguments des partisans puis ceux de rétracteurs.    La peine de mort est exercée depuis plusieurs millénaires. Lorsqu’une personne a commis un crime envers la société, cette sanction a souvent été appliquée. Aujourd’hui elle est encore présente dans plus de 80 pays pour trois raisons principales.  Tout d’abord, les non abolitionnistes considèrent la peine de mort come le châtiment. Pour eux, il s’agit du meilleur moyen pour « rendre justice «. Prenons l’exemple d’une personne quelconque. Admettons que celle-ci aie tué quelqu’un. Par conséquent, elle doit être tuée. Cela établit une relation simple : l’homme qui a ôté volontairement la vie de quelqu’un doit être exécuté. Gardons cette même personne. Que ressentent la famille et les proches de la victime ? Que réclament-ils ? La mort de l’assassin évidemment ! Certes l’exécution ne fait pas revenir la victime, mais au moins la famille de la victime est apaisée car elle sait qu’il n’est plus possible que ce mal frappe à nouveau. Quant au problème de la condamnation par erreur, les non-abolitionnistes défendent cela en disant qu’une erreur judiciaire et une erreur judiciaire et qu’un condamné à mort par erreur n’est pas pire qu’un criminel en liberté. La question de condamnation des innocents n’est pas celle de la peine de mort mais de la faillibilité de la justice.  Ensuite, les partisans de la peine capitale défendent le fait que cette sanction définitive est dissuasive et préventive. Avant 1933, les exécutions se faisaient en public et n’importe qui pouvait y assister mais bien sûr, personne ne souhaitait se trouver sous la guillotine à la place du condamné. Ainsi, cela n’incite pas du tout à d’autres personnes de commettre des crimes car ils savent ce qui les attend. De plus, nous ne savons pas si la peine de mort fait baisser le taux de criminalité, mais ce dont on est sûr, c’est qu’elle ne le fait pas monter. Son impact n’est donc pas nul. Elle n’a pas seulement un effet dissuasif mais aussi un effet préventif. Lorsqu’un criminel est exécuté, il est certain qu’il ne pourra pas récidiver. Mieux vaut également une erreur judiciaire entraine la condamnation d’un suspect, que la mort de nouvelles victimes qui n’auront pas pu passer devant un tribunal. Il y aura toujours plus de victimes de récidivistes libérés que de condamnés à mort par erreur. Avec la peine capitale, cette probabilité de récidive n’est que moindre.  Enfin, les non-abolitionnistes considèrent que cette sanction a des avantages au point de vue économiques et ils remettent fortement en cause la prison à perpétuité. Il est choquant que l’on paie une incarcération à vie pour un meurtrier. L’exécution coute moins cher. Il vaut mieux consacrer les ressources limitées dont la société dispose (hommes, temps, argent) pour développer ceux-celles qui n’ont fait de mal à personne et qui le méritent largement plus, que de s’occuper des anciens criminels pour qu’ils reviennent sur le bon chemin. Les partisans de la peine de mort considèrent que la prison à perpétuité est tout aussi inhumaine : c’est condamner quelqu’un à vivre tout en sachant que la personne ne sortira jamais. Ils ajoutent que ce n’est pas d’être contre les droits de l’homme que d’être pour la peine de mort puisque la perpétuité bafoue les droits et la dignité de l’homme. De plus, dans certains pays où régions il existe d’importants problèmes de surpopulation des prisons. La peine capitale est également perçue comme un moyen efficace afin de libérer de l’espace pénitentiaire.    Mais la contestation de cette sanction décisive est très importante. Quels sont alors les arguments des abolitionnistes ?  Tout d’abord, ils affirment que la peine de mort tue. Or, tuer est mal. La peine de mort est donc mauvaise. Victor Hugo, qui dénonçait fortement ce système au XIXe siècle, disait : « Que dit la loi ? Tu ne tueras pas ! Et comment le dit-elle ? En tuant ! «. A cela, certains ajoutent : « Tuer pour monter qu’il ne faut pas tuer ? «. D’autres encore, affirment que tuer un être humain, même un meurtrier, nous ramène à faire la même chose et donc on ne vaut pas mieux que lui puisqu’on fait pareil. A tout cela s’ajoute le fait que la peine de mort est une violation des droits de l’homme notamment les articles 3 « Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne « et 5 « Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants «. Or, la peine de mort ôte la vie d’une personne (article 3) et est également une torture car les condamnés attendent l’heure choisie en ayant qu’une seule chose en tête : ils vont être tués. Également, on peut tout a fait comprendre que l’exécution d’un criminel soulage la famille de la victime en sachant que ce mal ne pourra plus frapper Seulement, cela ne peut ramener l’être perdu à la vie et par conséquent cela ne peut apaiser le chagrin des proches de la victimes. Enfin, lorsque la peine de mort existait encore en France (abolition en 1981), la loi était formelle : « Toute personne qui en tuera volontairement une autre sera exécuté «. Si on l’applique correctement, il s’agit d’un cercle vicieux sans fin : le bourreau exécute le condamné, il a tué volontairement et doit donc être exécuté à son tour etc…il n’y aurait pas de fin jusqu’à qu’il ne este qu’un seul homme.  Ensuite, les abolitionnistes se basent également sur le fait que la peine capitale n’est pas ou peu dissuasive. Pour cela, on peut se baser sur des chiffres réels. Nous sommes sûrs qu’avec l’application de cette sanction, le taux de criminalité ne baisse pas voire l’inverse. La peine de mort favorise l’envie de vengeance au détriment de la raison. L’État se retrouve à faire face à un nombre croissant de criminels. On peut bien remettre en cause la fonction dissuasive de la peine de mort. Prenons comme exemple les États-Unis. La peine de mort y est encore pratiquée dans certains États. Certains l’avaient abolie mais l’ont réintroduite. On ne constata aucune diminution du taux de criminalité. Dans un rapport de 2003, le FBI montre que le Sud des États-Unis, qui regroupe 80% des exécutions capitales, demeure la région où ce taux est le plus élevé du pays. A l’inverse, le Nord-est regroupe moins de 1% de ces exécutions et le taux y est le plus faible du pays. Parallèlement, 85% des experts en criminologie réfutent l’aspect dissuasif de la peine de mort. Aussi, une étude a également montré que la majorité des responsables de corps de la police américaine ne croit pas à l’efficacité et au rôle dissuasif de la peine de mort.  Enfin, les partisans de l’abolition de la peine capitale remettent en cause les procès et favorisent la perpétuité. Selon eux, les procès sont truqués. Plusieurs facteurs entrent en jeux. Tout d’abord, la « race « de l’accusé peut influencer le verdict. Si on observe les proportions ethniques dans les couloirs de la mort américains, les blancs sont moins présents que les afro-américains. Ensuite, pour se défendre, l’accusé fait appel à un avocat. Celui-ci est payé en fonction du nombre de dossiers défendus et, souvent, bâcle le travail pour gagner plus d’argent. Également, les juges savent que la perpétuité coûte plus cher que la condamnation à mort. Ils n’hésitent donc pas à utiliser la dernière sanction. Enfin, la société veut se débarrasser des criminels mais tue des innocents. On ne peut pas dire que la justice est infaillible. Aux États-Unis, 68% des condamnés sont des innocents. Certes la majorité sont acquittées mais un trop grand nombre d’entre eux et tué. Certains condamnés ont été acquittés juste avant de passer sous la guillotine mais certains l’ont été après. Pour eux l’erreur est irrévocable. Si on utilise la peine à perpétuité, on peut très bien libérer un innocent enfermé depuis quelques mois ou années. Acquitter un innocent après sont exécution ne sert à rien. De plus, elle est très dissuasive. Une étude récente a montré que es criminels qui s’attendent à être condamnés sont plus sujet à la violence, s’épargnant ainsi la prison à perpétuité.    Des arguments solides des deux partis s’entrechoquent. Chacun dans son raisonnement à en partie raison. Tuer un coupable est une chose mais tuer un innocent faute de n’avoir pas pu trouver le coupable rend l’État dans lequel nous vivons aussi criminel que celui qu’il souhaitait punir.  Même si aujourd’hui le vent est en faveur des abolitionnistes et de la disparition totale de la peine de mort, il reste tout de même une question complexe, à laquelle est impossible de répondre : « la peine de mort est elle le meilleur moyen pour se débarrasser d’un criminel ? «.

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