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Pourquoi travaillons-nous?

Publié le 12/03/2005

Extrait du document

Ainsi avons-nous envisagé le travail d’abord comme une nécessité vitale, une contrainte pénible qui est souvent vécue comme une malédiction et comme un obstacle fondamental à notre liberté. Mais nous avons aperçu dans le concept de travail quelque chose de beaucoup plus riche où se joue notre statut d’être humain et d’individu : par le travail, nous devenons nous-même et acquérons une identité sociale. Or, notre époque, hantée par le chômage et l’impératif catégorique de la rentabilité, tend à faire du travail une finalité en soi, à le réduire au seul emploi, vidant le travail de sa substance. En réalité, le travail n’a de sens authentique et humain que s’il libère l’homme de la contrainte, de la peine, de l’effort, et s’il signifie intelligence, action et création. Il semble alors que la finalité du travail consiste à promouvoir d’autres valeurs que celles de la rentabilité et du profit : les valeurs d’un loisir réappris, à l’heure où justement la société revendique à la fois une libération du travail et dans le travail. Le travail ne répond donc pas seulement à une nécessité naturelle qu’il serait le moyen de satisfaire; il répond aussi et surtout, à une nécessité culturelle qui fait que nous le poursuivons aujourd’hui comme une fin en soi, alors qu’il constitue, dans son essence, le moyen d’une authentique liberté humaine. En somme, nous travaillons pour ne plus travailler, ou pour travailler autrement, en vue soit du repos, soit d’une oeuvre créatrice.

Le sujet tel qu'il est posé appréhende la réalité du travail comme un fait, et veut questionner ce fait, que l'opinion commune tient pour évident et auto-justifié. Il faut ici goûter le parfum subversif de l'énoncé (« au fait, pourquoi diable travailler... «), et surtout, prendre en compte la richesse du « pourquoi «. Ce terme renvoie certes à des causes, mais aussi sans doute à des buts. Le travail ne répond-il qu'à une nécessité causale et naturelle, ou d'autres finalités, culturelles, y sont-elles engagées ?  

I - La nécessité naturelle. II - La nécessité culturelle. 

HTML clipboaIII - Le travail et l'ennui  

« QUESTIONS. 1 - Autour de quelle opposition le texte est-il bâti ? 2 - Vous expliquerez les expressions : • "ils vécurent libres, sains, bons et heureux autant qu'ils pouvaient l'être par leur nature". • "le travail devint nécessaire". 3 - Traitez la question suivante sous la forme d'un développement argumenté : en quoi l'esclavage et lamisère peuvent-ils accompagner l'accroissement des richesses ? I - QUELLE ANALYSE POUR CE SUJET ? Le thème de ce texte est l'origine du travail social dans sa forme aliénée ("esclavage"). Le problème est le suivant : comment l'humanité est-elle passée de l'état de nature, en lequel on peut supposer leshommes libres ("commerce indépendant"), à l'état social actuel, où règne la dépendance généralisée des hommes lesuns vis-à-vis des autres ? La thèse de Rousseau consiste à affirmer que l'origine de cette dégradation est l'apparition d'une nouvelle formed'activité, qui n'existait pas à l'état de nature : activité collective destinée à extraire de la nature les produitsnécessaires à la subsistance de l'humanité. II - UNE DEMARCHE POSSIBLE. A - AUTOUR DE QUELLE OPPOSITION LE TEXTE EST-IL BATI ? L'opposition est soulignée par l'articulation du texte selon deux moments. Jusqu'à "commerce indépendant", Rousseau introduit le premier élément de l'opposition dont la formule centrale est :"des ouvrages qu'un seul pouvait faire". Elle nous apprend que les hommes, à l'état de nature, n'ont pas besoin les uns des autres pour tirer de la natureindividuellement, les biens nécessaires à leur subsistance. De "mais dès l'instant" jusqu'à la fin du texte, un deuxième moment pose le deuxième élément de l'opposition dont laformule centrale est : "un homme eut besoin du secours d'un autre". Elle nous apprend que le racisme de la formation de sociétés où les hommes sont interdépendants, est la nécessitédans laquelle les hommes se sont trouvés de se mettre à plusieurs pour tirer leur subsistance de la nature. B - EXPLIQUER LES EXPRESSIONS. •"Ils vécurent libres, sains, bons et heureux autant qu'ils pouvaient l'être par leur nature" : énumération dequalificatifs positifs, mais tempérée par la deuxième partie de la formule. En effet, Rousseau ne prétend pas que la condition de l'individu naturel était absolument bonne et heureuse. Il ne prétend pas non plus que la condition de l'homme en société est absolument et irréductiblement mauvaise. •"Le travail devint nécessaire" : le travail désigne ici deux choses qui sont liées entre elles. D'abord, la dépendance des travailleurs les uns vis-à-vis des autres, ensuite, la contrainte mutuelle qui en résulte. Pourquoi "nécessaire" : parce que le projet d'accumuler des richesses, des "provisions", empêche de revenir à lasituation initiale, où chaque homme ne cherchait à tirer de la nature que ce qui lui suffisait individuellement. C - EN QUOI L'ESCLAVAGE ET LA MISERE PEUVENT-ILS ACCOMPAGNER L'ACCROISSEMENT DES RICHESSES ? Il y a un paradoxe apparent dans la question.

Une première analyse montre en effet que l'accroissement desrichesses favorise le développement du bonheur et de la liberté de l'homme. Bonheur, parce que le fait de disposer de biens matériels nombreux permet à l'homme de se détacher de sadépendance immédiate à l'égard de la nature. L'animal, lui, ne peut que s'adapter plus ou moins bien, et en quelque sorte pauvrement , à ce que peut lui offrir lanature (cf.

la disparition de certaines espèces). De plus, la qualité de la vie change : l'homme découvre des jouissances qui ne sont plus platement naturelles.. »

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