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Le sens de l'histoire ?

Publié le 07/02/2004

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histoire
Contrairement à Hegel pour lequel l'histoire s'explique sans l'homme réel, en tant que mouvement autonome de l'Esprit, Marx affirme que « l'histoire ne fait rien », que « ce sont les hommes réels qui font l'histoire ». Mais les hommes qui font l'histoire sont eux-mêmes, dit Marx, des produits de l'histoire. Autrement dit, les hommes font eux-mêmes l'histoire, mais avec des prémisses et dans des conditions historiques et sociales très déterminées. Ainsi, si les hommes prennent l'initiative de changer les rapports sociaux, ce n'est pas en vertu d'une volonté créatrice ou d'une liberté transcendante mais parce qu'ils sont contraints à le faire précisément par les contradictions de ces rapports sociaux.En affirmant le primat de l'avenir et en montrant la possibilité, voire la nécessité, d'un dépassement du réel, la conception historique du marxisme s'oppose aussi bien au FATALISME : Doctrine selon laquelle tout homme a un destin inévitable, si bien que la liberté est une illusion. L'argument paresseux, fataliste, rapporté par Cicéron, enseigne une passivité totale, puisqu'il est inutile d'essayer d'échapper à son destin. fatalisme qu'à un déterminisme mécaniste qui ne laisserait à l'homme que la passivité ou la soumission. Le marxisme laisse aux hommes une liberté effective dans le temps et dans l'histoire.     La vision marxienne du communisme Selon Marx, le travail, libéré de l'aliénation issue de la propriété privée des moyens de production, donnera naissance à une société sans classe. En effet, le prolétariat constitué en classe dominante détruit par la violence l'ancien régime de production et anéantit par là même les conditions de l'antagonisme des classes.

Ici, il ne s'agit plus de l'histoire comme discipline de l'historien, mais de l'histoire « en train de se faire «. La question est alors de savoir si la totalité des actes humains a son unité et se dirige vers un but (une fin), ou s'éparpille dans un simple agrégat d'actes individuels sans rapport entre eux. Hegel montre que l'histoire est en fait le processus par lequel un peuple devient conscient de lui-même, c'est-à-dire conscient d'exister en tant que peuple ; c'est la raison pour laquelle nous retenons principalement de l'histoire les moments où notre peuple a été menacé dans son existence, autrement dit les guerres.

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« Pour Hegel, l'Esprit est l'objet de l'histoire universelle.

Il n'est pas un êtrenaturel, quelque chose de donné immédiatement mais un être qui « se produitlui-même » et « se fait lui-même ce qu'il est ».

L'histoire a donc un sens : elleest la réalisation de la liberté de l'Esprit, la manifestation de « la marchegraduelle» par laquelle l'Esprit acquiert le savoir de ce qu'il est en soi.

Cetteréalisation ne peut, dans des situations historiques concrètes, être accomplieque dans l'État, au-dessus donc de la société civile où s'entrecroisent desspontanéités incohérentes.

Hegel distingue quatre types d'États quireprésentent chacun un degré différent de la conscience de la liberté :l'Empire d'Orient ignore que l'Esprit ou «l'homme en tant que tel» est « en soi-même libre ».

Il ne reconnaît qu'un seul homme libre, l'empereur.

Mais unetelle liberté « n'est qu'arbitraire, barbarie,abrutissement de la passion ».

Cet Unique homme libre n'est en fait qu'un «despote ».

La cité grecque connaît l'individualité libre, mais celle-ci estrefusée aux esclaves.

Les Grecs ne savent donc pas que l'homme en tant quetel est libre.

L'Empire romain consacre la séparation des individus privés et del'Etat mais sa décadence est rendue nécessaire par la contradiction entrel'arbitraire du pouvoir et la volonté des citoyens.

Seul l'Empire germanique estarrivé, par le christianisme, à la conscience que l'homme en tant qu'hommeest libre.

Cependant un long et pénible «effort d'éducation» a été nécessairepour que « ce principe » se réalise aussi dans « le monde profane » :«l'adoption du christianisme n'a pas entraîné immédiatement l'abolition del'esclavage; la liberté n'a pas aussitôt régné dans les Etats; les gouvernements et les constitutions n'ont pas étéd'emblée rationnellement organisés ou même fondés sur le principe de liberté».

Le long processus de l'histoire n'estque l'application de ce principe aux affaires du monde. 3.

La rationalité cachée de l'histoireL'histoire est en apparence chaos et désordre.

Elle offre le spectacle affligeant du déchaînement des passions, de ladéraison, des « malheurs infligés à la vertu, à l'innocence, aux peuples et aux Etats et à leurs plus beauxéchantillons ».

Mais derrière « l'apparence bariolée des événements » se dévoile une finalité rationnelle : l'histoireest la marche graduelle par laquelle l'Esprit parvient à sa vérité et prend conscience de soi.

Mais cette rationalitén'est jamais que la mise à jour de la réalité de l'Esprit.

De ce fait, les acteurs de l'histoire ne sont pas des « per-sonnes singulières, réduites à leurs individualités particulières », mais les différents peuples historiques avec leuresprit, leur constitution, leur art, leur religion, leur science.

De plus, ces peuples ne maîtrisent pas le sens de cequ'ils font.

Ils ne sont que « les moyens et les instruments d'une chose plus élevée, plus vaste qu'ils ignorent etaccomplissent inconsciemment ».

Ainsi, les passions, les désirs, les intérêts des hommes ne sont que « les moyensdu génie de l'univers pour accomplir sa fin».

De même, les grands hommes ou les héros de l'histoire ne sont que desmoments d'une histoire qui se réalise à travers eux, des individualités remarquables « dont les fins particulièresrenferment le facteur substantiel qui est la volonté du génie universel." L'histoire n'est donc pas, pour Hegel, la création ou l'oeuvre des hommes.

Pendant très longtemps, la marche enavant de l'Esprit s'accompagne d'une inconscience tragique.

Seul le philosophe, à la fin de l'histoire, est capable dedéchiffrer le sens caché de celle-ci et de la saisir dans sa totalité.

Il le peut parce que le progrès fondamental del'Esprit a été accompli.

Le sens de l'histoire n'est donc autre que de parvenir à être pensé.

Aussi l'histoire prend-ellefin avec la philosophie de Hegel qui en découvre le sens. B.

Marx et la science du mouvement historique 1.

Critique de la philosophie spéculativeDans Misère de la philosophie, Marx affirme que la philosophie de l'histoire de Hegel n'est que «l'histoire de laphilosophie, de sa philosophie à lui ».

Autrement dit, pour Hegel, « tout ce qui s'est passé et ce qui se passe encoreest tout juste ce qui se passe dans son propre raisonnement ».

La théorie marxiste de l'histoire abandonne le terrainde la philosophie de l'histoire et s'affirme comme science.

Elle s'instaure à partir d'une critique de la philosophiespéculative.Toute philosophie pose comme valeur la liberté, l'indépendance de soi-même par rapport à toutes les conditionscontraignantes, la fin de l'écrasement de l'homme par le destin.

Toute philosophie cherche aussi à faire l'unanimitédes esprits, à dépasser le point de vue particulier pour valoir universellement, c'est-à-dire absolument.

Une penséelibre, universelle : voilà l'idéal de la philosophie.

Or les systèmes philosophiques sont des accès illusoires à cetteliberté, à cette universalité.

Le philosophe affirme sa liberté à l'intérieur de son système, mais, en tant qu'homme, entant que penseur, il reste dépendant de son temps, des structures sociales qui lui sont imposées.

Sa philosophie estl'expression de l'esprit de son temps.

De même, le philosophe qui cherche à passer, dans son système, du particulierà l'universel, ne dépasse pas en réalité sa finitude mais se la masque.

On pourrait dire que l'échec de la philosophieest prouvé par le succès de la philosophie de Hegel.

Car Hegel, selon Marx, porte la philosophie à son achèvement, àsa perfection.

Or l'individu qui a compris la philosophie de Hegel reste malheureux, continue à se sentir dépendant entant qu'homme.Jusqu'ici, dit Marx, la philosophie est analogue à la religion, mais elle peut cesser d'être illusion.

Pour cela, il fautqu'elle devienne action, qu'elle se manifeste dans le monde présent et qu'elle transforme ce monde : «Lesphilosophes n'ont fait jusqu'ici qu'interpréter le monde de différentes manières, il faut le transformer.

» La tâche duphilosophe nouveau c'est donc de réaliser ces deux valeurs : la liberté et l'universalité.

Autrement dit, le philosophe. »

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