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La vérité est-elle tyrannique ?

Publié le 11/04/2005

Extrait du document

II La vérité comme libération           

Cependant la vérité comme tyran peut être contradictoire. La vérité libère l'homme de l'ignorance, de l'erreur. Le tyran est celui qui enchaîne intentionnellement l'homme à ses exigences lui ôtant toute capacité d'agir au nom même de la vérité. Celui qui est soumis au tyran n'a pas de vérité, l'homme choisit volontairement d'accéder à la vérité ou de rester dans l'illusion.

 

La vérité est un concept transcendantal qui a toujours été un point de conflit dans la philosophie. Elle est censé être saisie intuitivement dans la pensée cartésienne  sans pour autant que l'on puisse savoir exactement ce quelle est du pont de vue de la raison. La vérité s'accorde sur un seul et même point dans toutes les idéologies, elle ne peut être saisie qu'à partir de l'objet qu'elle concerne, c'est à dire qu'un vérité dans l'absolu est insaisissable pour l'homme : « La vérité est l'adéquation de la chose et de l'intellect. « (Saint Thomas d'Aquin) . Ainsi, s'interroger sur la vérité elle même paraît difficile la vérité c'est ce qui est et ne peut pas être autrement, elle répond donc au principe de non contradiction d'un point de vue logique. De là, il paraît surprenant de se demander si la vérité peut être tyrannique. Le tyran est celui qui gouverne selon ses propres désirs sans tenir compte des droits de ceux qu'ils dirigent. La vérité concerne tous les individus, elle s'impose à eux sans que leurs particularités ne puissent l'influencer. Ainsi, peut on dire que la vérité manipule l'homme selon ses propres conditions? Comment peut on prêter un caractère humain à un concept abstrait? De quelles manières la vérité peut elle diriger l'homme alors qu'on ne peut lui attribuer d'intentionnalité?

« Analyse du sujet : ● Le sujet met en œuvre deux notions : la vérité et la tyrannie.

On se demande si l'une permet decaractériser l'autre. ● La vérité : propriété d'un discours ou d'une pensée (ou idée) qui représente fidèlement la réalité, qui est enadéquation avec elle.

La vérité peut être simplement formelle, lorsqu'elle respecte les règles de la logique.Une vérité matérielle suppose que soit donné un contenu dans une expérience de pensée.

Ce contenu est ditvrai s'il existe dans la réalité.

Enfin, la vérité peut être vue comme la norme de nos croyances (véritéthéorique) et de nos actions (pratique). ● La tyrannie : au sens politique, régime dans lequel le pouvoir est détenu par un seul homme, le tyran, quigouverne dans son intérêt, de manière despotique (absolue, comme un maître sur ses esclaves) et arbitraire.Se demander si la vérité est tyrannique, c'est donc se demander si elle s'impose à tous (absoluité), demanière violente (despotique) et arbitraire (elle n'aurait d'autre justification qu'elle-même).

De manière plusgénérale, c'est se demander les fondements de sa légitimité. ● La question est ici celle d'une réflexion sur le sens de la vérité, mais aussi sur sa valeur (morale etpolitique), dont le sujet présuppose qu'elle est négative (tyrannie).

En effet, faut-il être assujetti à la vérité? Le discours vrai est-il le discours auquel nous devons nous soumettre ? Problématique La vérité s'impose, ou du moins devrait s'imposer, à tous.

Sur cette idée générale se fonde l'idée que lavérité peut être la source d'un accord indiscutables entre les hommes, que celui qui dit « vrai » doit être écouté etsuivi.

De ce point de vue, la vérité est un pouvoir absolu, mais néanmoins légitime : car en effet, encore faut-ilqu'elle soit justifiée.

Ce sont par les raisons qui fondent une vérité que celle-ci acquiert son pouvoir.

Néanmoins, onpeut se demander si ce fondement de la vérité existe bel et bien.

En effet, l'habitude ou la coutume tient souventlieu de raison, et ce pouvoir ne saurait être remise en cause sans qu'une certaine violence s'exerce sur l'individu.Ainsi, absolutisme et violence caractérisent la vérité (on peut tuer au nom de la vérité), qui paraît justifier tous lesactes.

Dès lors, la vérité n'est-elle pas tyrannique, tirant son pouvoir d'une usurpation originelle qui se maintient parla coutume qu'elle instaure et la violence qu'elle admet ? I) La vérité, un pouvoir légitime. – On doit remarquer en premier lieu que la vérité, contrairement à la tyrannie, tient son pouvoir de la légitimitéqu'elle porte en elle.

Cette légitimité tient aux raisons qui la fonde, et qui la distinguent de la simple opinion.

Eneffet, il ne suffit pas de savoir, encore faut-il savoir qu'on sait.

La vérité, si elle est science, suppose d'être unecroyance justifiée, et justifiée en raison.

En effet, la vérité à vocation à l'universalité, c'est-à-dire qu'elle doitêtre valable pour tous, pour autant que chaque homme possède une raison.

C'est pour cela que Descartes peutaffirmer dans le Discours de la méthode que « le bon sens, c'est-à-dire la raison, est la chose la mieux partagée au monde ».

Mais alors la question est de savoir pourquoi les hommes ne reconnaissent pas tous de manièreidentique la vérité, ne se soumettent pas tous à son pouvoir.

C'est que la vérité suppose d'être acquise selon lespréceptes d'une méthode, qui, partant d'une connaissance évidente de ce qui est clair et distinct, conduit parordre les pensées en commençant du plus simple pour aller vers le plus complexe.

Autrement dit, la méthodeassure à chacun le même chemin, en sorte que la vérité se fonde en la raison universelle.

La vérité est donc bienun pouvoir absolu, en ce qu'il porte sur chacun sans réserve, mais elle ne s'impose pas de manière arbitraire niillégitime, comme le serait un pouvoir tyrannique. – En outre, la vérité entendue comme vérité de fait ou d'expérience paraît, elle, toujours plus ou moinsdiscutable.

En effet, si la vérité s'imposait de façon tyrannique, du dehors, sur les individus, alors ceux-ci ne. »

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