Devoir de Philosophie

Viser l'égalité ne signifierait-il pas contraindre les plus forts ?

Publié le 04/01/2006

Extrait du document

212-213. (1) allusion à la seconde guerre médique conduite par Xerxès, roi des Perses, qui envahit la Grèce en 480 av. JC  Introduction Calliclès entend pratiquer une critique " généalogique " des lois en débusquant le type de vie qui se dissimule derrière leur apparente impartialité.   Les arguments de Calliclès Faite par la masse, la loi en exprime forcément les intérêts et les valeurs. Elle n'est donc universelle qu'en apparence. Cette loi est un instrument d'oppression non par la force mais par un mécanisme d'intériorisation. Elle n'est donc juste qu'en apparence. Les valeurs prônées par cette loi n'ont pas de réalité propre : elles consistent dans le retournement axiologique de la réalité de la force, et l'égalité de droit n'est que la dénégation de l'inégalité de fait. Elle est donc sans consistance. Les meilleures dispositions sont laminées par l'éducation égalitariste.

« 4. irrécusable. 5. Cette fausse loi sous laquelle nous vivons est intrinsèquement fragile, puisqu'elle se maintient en s'appuyantsur un verbiage sans répondant, et grâce à l'absence momentanée d'un individu suffisamment fort pour larenverser en lui et hors de lui. 6. 2° L'égalitarisme contredit la liberté] [1.

L'égalisation des individus bride les énergies]Calliclès le soutient avec force contre Socrate dans le Gorgias : « La loi est faite par les faibles et par le plus grandnombre.

C'est donc par rapport à eux-mêmes et en vue de leur intérêt personnel qu'ils font la loi.

» Afin de seprotéger des plus puissants par nature, « les faibles » inventent un redoutable stratagème : faire passer leursvaleurs pour des valeurs absolues.

Égaliser les conditions signifie en ce cas brider les énergies des plus fougueux : «Ils racontent que toute supériorité est laide et injuste, et que l'injustice consiste essentiellement à vouloir s'éleverau-dessus des autres : quant à eux, il leur suffit [...] d'être au niveau des autres, sans les valoir ».

Donner raison etpouvoir à celui qui vaut le moins par rapport à celui qui vaut le plus revient, pour Calliclès, à nier totalement laliberté. [2.

L'égalitarisme uniformise les individus]La forme pervertie de l'égalité des droits, c'est-à-dire l'égalitarisme, induit ainsi une uniformisation des individus.Chacun devient interchangeable et finit par s'assoupir, perdant tout sens du devoir et de l'initiative qui pourraitl'élever au-dessus du rang commun.

C'est l'usage de la liberté lui-même qui est mis en péril.

Alexis de Tocquevilledénonce une telle mollesse sous la forme du « despotisme démocratique » : « Je vois une foule innombrabled'hommes semblables et égaux [...] chacun d'eux, retiré à l'écart, est comme étranger à la destinée de tous lesautres [...] les esprits les plus originaux et les plus vigoureux ne sauraient se faire jour sans dépasser la foule » (Dela démocratie en Amérique).

L'égalitarisme pouvait procéder, à l'origine, d'une intention louable.

Mais il finit pardégénérer en laisser-aller et en démission de la raison : on délègue à autrui jusqu'à sa liberté, dès l'instant que l'onconserve ses petits privilèges et son patrimoine. La tendance des démocraties au despotisme chez TOCQUEVILLELa « tyrannie de la majorité » (Tome I, 11, 7 et 8) : la majorité est censée incarner la volonté du peuple et peutdonc légitimement imposer ses décisions à la minorité.

Elle risque d'abuser de son pouvoir, en opprimant la minorité.Dans une société égalitaire, l'opinion publique toute-puissante exerce un « empire moral » sur les hommes : par peurde ne pas ressembler aux autres et convaincus que il y a beaucoup plus de sagesse dans beaucoup d'hommes quedans un seul », ils se rallient à la pensée dominante.Le despotisme tutélaire : l'égalisation des conditions engendre l'atomisation du corps social et l'individualisme.

Lescitoyens désertent l'espace public et ne se soucient que de leur bien-être.

Ils abandonnent l'exercice de leur libre-arbitre, en confiant à un pouvoir unique et central le soin d'administrer leur vie, de réglementer leur pensée et leuraction pour garantir leur bonheur et leur sécurité.

Considérablement étendu et renforcé, l'État exerce une tutelleabsolue sur des citoyens complices. [3.

Égalitarisme et totalitarisme]L'égalitarisme est ainsi une des conditions du totalitarisme qui procède, comme l'explique Claude Lefort, de « ladénégation de la différence » (L'Invention démocratique).

Le projet de maîtrise et d'uniformisation du systèmetotalitaire récuse l'hétérogénéité sociale et craint par-dessus tout les débordements.

Les modes de vie, les pensées,les croyances...

doivent se couler dans le moule qu'il a forgé pour se pérenniser.

À trop valoriser l'égalité, on finitpar nier toute forme de liberté.Peut-on en ce cas concilier l'égalité des droits des citoyens et la préservation des différences des individus ? 4° Essai d'un conciliation entre égalité et liberté [III.

Pour conditionner la liberté, l'égalité doit préserver les différences] [1.

L'égalité suppose la différence]On a vu que la notion de justice présupposait l'égalité et l'interchangeabilité de chacun devant la loi : en théorie dumoins, le Noir et le Blanc, l'homme et la femme, l'ouvrier et le chef d'entreprise...

ont autant de droits les uns queles autres.

Mais si elle reste trop générale, la justice risque de se fourvoyer et de s'éloigner à jamais des situationsconcrètes.

Pour qu'il y ait vraiment égalité entre les citoyens, il est donc requis d'introduire des différences, au seinmême de la loi : « Lorsque la loi dispose d'une manière toute générale et que, dans les cas particuliers, il y a quelquechose d'exceptionnel, alors il est normal, là où le législatif est en défaut, et où il s'est trompé parce qu'il parlait entermes absolus, de redresser et de corriger l'omission» (Aristote, Éthique à Nicomaque).

Personne ne trouve injustede réserver des places pour les handicapés ou d'aider financièrement des personnes âgées, ayant travaillé toute leurvie, pour qu'elles bénéficient de soins à domicile. [2.

Les enjeux de la législation]Afin d'être juste, la loi doit donc tenir compte des différences, et faire le choix de les inscrire ou non dans la loi.

Ledanger (et l'intérêt du débat politique) consiste à faire de mauvais choix et à donner à certaines minorités des droitsles élevant injustement au-dessus des autres.

Doit-on ou non aller au bout de la logique égalitaire en donnant aux. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles