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Nos opinions font-elles obstacles à la vérité ?

Publié le 24/11/2013

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Nos opinions font-elles obstacle à la vérité ? Amorce et position du sujet : La liberté de penser propre à l’être humain ouvre la possibilité de l’opinion sur les choses. Cependant, il n’est pas suffisant de pouvoir juger par soi-même pour savoir juger correctement, l’opinion admettant aussi bien la possibilité de l’erreur que de la vérité. De plus, nous constatons une diversité d’opinions possibles selon les individus ou les cultures, lesquelles peuvent se révéler contradictoires, laissant alors la situation de la vérité indéterminée. Etant donnée leur ambiguïté logique, à quelles conditions nos opinions font-elles donc obstacle ou pas à la vérité ? Amorce d’élève : « Dans notre société où la liberté l’expression est un droit inaliénable, tout le monde peut librement émettre une opinion. Cependant, les opinions diffèrent selon les personnes et peuvent se contredire puisque nous ne pensons pas tous de la même manière. Ainsi, quelle sont les opinions qui détiennent la vérité quand on observe de nombreuses divergences de point de vue sur un même sujet ? Autrement dit, la diversité de nos pensées et de nos opinions fait-elle obstacle à la vérité ? » Analyse du sujet : Conseils de méthode Lors de l’analyse du sujet, il s’agit de bien comprendre le sens de la question dans toutes ses dimensions, ce qui permettra ensuite de dégager toutes les perspectives d’argumentation dans le développement. Attention donc à interpréter chacun des mots ou groupe de mots du sujet dans toute leur équivocité.  « Nos opinions » : L’expression étant au pluriel, il est possible de l’entendre en deux sens : -  soit de manière quantitative : on distingue alors l’ensemble des opinions propres à un individu (les opinions individuelles), l’ensemble des opinions propres à une société (les opinions générales d’une société ; l’opinion commune), l’ensemble des opinions propres à l’être humain (l’opinion comme forme universelle du jugement indépendamment des différences individuelles et culturelles) -  soit de manière qualitative : il y a différentes formes (modes, modalités) d’opinion. On ne confondra pas par exemple la persuasion et la conviction, l’opinion droite et l’opinion fausse, le préjugé et l’opinion réfléchie, le dogme et l’hypothèse. Ces distinctions permettent de structurer la réflexion en montrant que l’opinion a une valeur négative ou positive selon la manière que la pensée a de la considérer. L’opinion est la forme subjective du jugement. Elle est un jugement personnel qui peut être incertain ou certain, sans raison ou raisonné, vrai ou faux ... Ne pas la confondre, ni avec la science dans la mesure où elle relève de la croyance personnelle, ni avec l’ignorance dans la mesure où elle peut être vraie. On distinguera dans le développement l’opinion vraie (ou droite, qui a raison mais sans savoir) de l’opinion fausse (ou gauche, qui a tort consciemment ou inconsciemment).  « faire obstacle » Empêcher, poser problème, limiter, aller à l'encontre, barrer l’accès, borner, contrarier, empêcher, se mettre en travers, freiner, gêner, interdire, nuire, séparer de. Antonymes : aide, appui, aubaine, facilité, moyen, possibilité, passage.  « vérité » La vérité est traditionnellement comprise comme l’accord de la pensée et du réel. Veritas est daequatio rei et intellectu (St Thomas d’Aquin). La vérité consiste à établir une conformité entre l’ordre logique de la parole (ou discours, jugement, pensée) et l’ordre ontologique du réel (ou acte, existence, faits, phénomènes). Cette concordance établie, la pensée connaît l’être de l’étant (ou l’essence de l’existence) parce que la pensée identifier le réel tel qu’il est. La vérité consiste à manifester l’identité de l’existence, à établir la logique de ce qui est, à établir une connaissance par opposition à l’ignorance en général, et à l’erreur et à l’illusion en particulier (inadéquation de la pensée et du réel). Cela dit, le terme reste équivoque car il y a différentes valeurs de vérité : la vérité comprise comme cohérence du jugement (par différence avec l’absurdité), la vérité comprise par intuition (connaissance immédiate) par différence avec la réflexion (raisonnement de la raison, dans une argumentation ou une démonstration), la vérité comme certitude (subjective ou objective), la vérité théorique (scientifique et métaphysique), la vérité pratique (morale et politique), la vérité esthétique, ce qui pose le problème de savoir dans quelle conditions l’opinion peut prétendre à quel type de vérité. Ces distinctions permettront de construire le développement. 1 Problème (à réduire dans une copie) 2 Dans la mesure où l’opinion est ambivalente, la question se pose de savoir par quels moyens (médiations, intermédiaires, conditions de possibilités, méthode, chemins, voie, milieu, medium) la pensée peut accéder à la vérité à partir de cette forme du jugement. L’opinion est-elle un obstacle à la vérité ou un chemin qui nous y mène ? Quelle est donc la valeur de vérité de l’opinion ? Constitue-t-elle une barrière infranchissable à la vérité dans la mesure où elle est incertaine, subjective, contingente et individuelle alors que la vérité suppose apparemment toujours certitude, objectivité, nécessité et universalité ? S’il y aussi des opinions certaines que nous pensons vraies sans voir qu’elles ne sont que des illusions de vérité, nos jugements personnels entravent-ils donc la découverte de la vérité ? Mais nous constatons aussi que certaines de nos opinions sont justes après les avoir vérifiées, et que l’opinion est même nécessaire quand il s’agit de déterminer une vérité qui ne relève pas de la science (métaphysique, pratique ou esthétique). Dans ces conditions, l’opinion n’est-elle pas déjà un jugement qui nous extrait de l’ignorance et constitue un premier pas vers la connaissance ? Il devient alors nécessaire de distinguer une forme négative de l’opinion (l’opinion fausse, irréfléchie et déroutante qui est une forme d’ignorance inconsciente d’elle-même) et une forme positive qui est ouverte à la possibilité de la vérité (l’opinion vraie, réfléchie et rationnelle qui est une forme de connaissance consciente de ses limites et de ses possibilités). Dans quelle mesure nos opinions font-elles donc obstacle à la vérité si certaines de nos opinions nous trompent quand d’autres disent la vérité ? Comment déterminer le rapport de nos opinions à la vérité si nous ne parvenons pas d’abord à discerner les vraies des fausses ? N’est-il donc pas nécessaire que la pensée se libère de cette confusion en raisonnant ses opinions ? Proposition de plan I. Oui, nos opinions font obstacle à la vérité quand elles sont sans raison (l’opinion irrationnelle et déraisonnable). 1. Le préjugé comme obstacle radical à la vérité La forme la plus trompeuse de l’opinion est le préjugé. Il consiste à juger d’une chose avant de la connaître en s’appuyant uniquement sur son apparence (l’impression sensible qu’elle produit sur soi). Il s’agit d’un jugement superficiel et précipité, marque d’un esprit passif qui admet des jugements sans avoir examiné leur validité. Provenant soit de l’expérience personnelle, soit de la culture qui nous a formés, il est dû à la paresse intellectuelle, au conformisme social, à l’esprit routinier, à la rigidité m...

« qui permettra ensuite de dégager toutes les perspectives d'argumentation dans le développement.

Attention donc à interpréter chacun des mots ou groupe de mots du sujet dans toute leur équivocité.

 « Nos opinions » : L'expression étant au pluriel, il est possible de l'entendre en deux sens : -  soit de manière quantitative : on distingue alors l'ensemble des opinions propres à un individu (les opinions individuelles), l'ensemble des opinions propres à une société (les opinions générales d'une société ; l'opinion commune), l'ensemble des opinions propres à l'être humain (l'opinion comme forme universelle du jugement indépendamment des différences individuelles et culturelles) -  soit de manière qualitative : il y a différentes formes (modes, modalités) d'opinion.

On ne confondra pas par exemple la persuasion et la conviction, l'opinion droite et l'opinion fausse, le préjugé et l'opinion réfléchie, le dogme et l'hypothèse.

Ces distinctions permettent de structurer la réflexion en montrant que l'opinion a une valeur négative ou positive selon la manière que la pensée a de la considérer.

L'opinion est la forme subjective du jugement.

Elle est un jugement personnel qui peut être incertain ou certain, sans raison ou raisonné, vrai ou faux ...

Ne pas la confondre, ni avec la science dans la mesure où elle relève de la croyance personnelle, ni avec l'ignorance dans la mesure où elle peut être vraie.

On distinguera dans le développement l'opinion vraie (ou droite, qui a raison mais sans savoir) de l'opinion fausse (ou gauche, qui a tort consciemment ou inconsciemment).

 « faire obstacle » Empêcher, poser problème, limiter, aller à l'encontre, barrer l'accès, borner, contrarier, empêcher, se mettre en travers, freiner,. »

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