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La fin de Satan Grâce à ce doux inconnu, Adam nu Nous souriait sous les branches; Le cygne sous le bouleau A de l'eau Pour laver ses plumes blanches.

Publié le 12/04/2014

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La fin de Satan Grâce à ce doux inconnu, Adam nu Nous souriait sous les branches; Le cygne sous le bouleau A de l'eau Pour laver ses plumes blanches. Grâce à lui, le piquebois Vit sans lois, Chéri des pins vénérables, Et délivrant des fourmis Ses amis Les tilleuls et les érables. Grâce à lui, le passereau Du sureau S'envole, et monte au grand orme; C'est lui qui fait le buisson De façon Qu'on y chante et qu'on y dorme. Il nous met tous à l'abri, Colibri, Chardonneret, hochequeue, Tout l'essaim que l'air ravit Et qui vit Dans la grande lueur bleue. A cause de lui, les airs Et les mers, Les bois d'aulnes et d'yeuses La sauge en fleur, le matin, Et le thym, Sont des fêtes radieuses; Les blés sont dorés, les cieux Spacieux, L'eau joyeuse et l'herbe douce; Mais il se fiche souvent Quand le vent Nous vole nos brins de mousse. Il dit au vent:Paix, autan; Et va-t'en; Laisse mes oiseaux tranquilles. Arrache, si tu le veux, Leurs cheveux De fumée aux sombres villes! - Celui sous qui nous planons HORS DE LA TERRE III. SATAN DANS LA NUIT 103 La fin de Satan Sait nos noms. Nous chantons. Que nous importe; Notre humble essor ignorant Est si grand! Notre faiblesse est si forte! La tempête au vol tonnant, Déchaînant Les trombes, les bruits, les grêles, Fouettant, malgré leurs sanglots, Les grands flots, S'émousse à nos plumes frêles. Il veut les petits contents, Le beau temps, Et l'innocence sauvée; Il abaisse, calme et doux, Comme nous, Ses ailes sur sa couvée. Grâce à lui, sous le hallier Familier A notre aile coutumière, Sur les mousses de velours, Nos amours Coulent dans de la lumière. Il est bon; et sa bonté C'est l'été; C'est le charmant sorbier rouge; C'est que rien ne vienne à nous Dans nos trous Sans que le feuillage bouge. Sa bonté, c'est Tout; c'est l'air, Le feu clair, Le bois où, dans la nuit brune, Ta chanson, qui prend son vol, Rossignol, Semble un rêve de la lune. C'est ce qu'au gré des saisons Nous faisons; C'est le rocher que l'eau creuse; C'est l'oiseau, des vents bercé, Composé D'une inquiétude heureuse. Il est puissant, étoilé, Et voilé. Le soir, avec les murmures HORS DE LA TERRE III. SATAN DANS LA NUIT 104

« Sait nos noms.

Nous chantons.

Que nous importe; Notre humble essor ignorant Est si grand! Notre faiblesse est si forte! La tempête au vol tonnant, Déchaînant Les trombes, les bruits, les grêles, Fouettant, malgré leurs sanglots, Les grands flots, S'émousse à nos plumes frêles.

Il veut les petits contents, Le beau temps, Et l'innocence sauvée; Il abaisse, calme et doux, Comme nous, Ses ailes sur sa couvée.

Grâce à lui, sous le hallier Familier A notre aile coutumière, Sur les mousses de velours, Nos amours Coulent dans de la lumière.

Il est bon; et sa bonté C'est l'été; C'est le charmant sorbier rouge; C'est que rien ne vienne à nous Dans nos trous Sans que le feuillage bouge.

Sa bonté, c'est Tout; c'est l'air, Le feu clair, Le bois où, dans la nuit brune, Ta chanson, qui prend son vol, Rossignol, Semble un rêve de la lune.

C'est ce qu'au gré des saisons Nous faisons; C'est le rocher que l'eau creuse; C'est l'oiseau, des vents bercé, Composé D'une inquiétude heureuse.

Il est puissant, étoilé, Et voilé.

Le soir, avec les murmures La fin de Satan HORS DE LA TERRE III.

SATAN DANS LA NUIT 104. »

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