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La fin de Satan «L'aube est pour les Gentils comme pour les Hébreux.

Publié le 12/04/2014

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La fin de Satan «L'aube est pour les Gentils comme pour les Hébreux. «Mangez le fruit des bois, buvez l'eau de la source; «N'ayez pas de souliers, pas de sac, pas de bourse, « Entrez dans les maisons et dites: Paix à tous! «Nul n'est exempt du pli sublime des genoux; « Donc, qui que vous soyez, priez. Courbez vos têtes. «Dieu, présent à la nuit, n'est pas absent des bêtes. « Dieu vit dans les lions comme dans Daniel. «Errer étant humain, faillir est véniel. « Absolvez le pécheur en condamnant la faute. «On ajoute à l'esprit ce qu'à la chair on ôte. » Il tenait compte en tout des faits accidentels. Dans le champ du supplice il disait des mots tels Que nul n'osait toucher à la première pierre; Il haïssait la haine, il combattait la guerre; Il disait: sois mon frère! à l'esclave qu'on vend; Et, tranquille, il passait comme un pardon vivant; Il blanchissait le siècle autour de lui, de sorte Que les justes, dont l'âme encor n'était pas morte, Dans ces temps sans pitié, sans pudeur, sans amour, Voyaient en s'éveillant luire deux points du jour, L'aurore dans le ciel et sur terre cet homme. Cet être était trop pur pour être vu par Rome. Pourtant parmi les juifs, dans leur temple obscurci, Chez leur roi lâche et triste, on en prenait souci; Et Caïphe y songeait dans sa chaire d'ivoire; Et, sans savoir encor ce qu'il en devait croire, Hérode était allé jusqu'à dire:Il paraît Qu'il existe un certain Jésus de Nazareth. Quelques hommes, de ceux qui ne savent pas lire, De pauvres pâtres, pris d'on ne sait quel délire Et du ravissement de l'entendre parler, Le suivaient, l'aimaient tant qu'il les faisait trembler, Et le montraient au peuple en disant:C'est le maître. L'un d'eux, vieillard, semblait près de cet homme naître; Et le plus jeune, enfant, avait l'air près de lui D'un sombre aïeul pensif, gravement ébloui. Humbles, ils lui tendaient leurs coeurs comme des urnes. Et ces hommes, pareils à des lampes nocturnes Adorant un soleil dans une vision, Etaient devant ce maître en contemplation, Et l'entouraient, ainsi qu'une auréole d'âmes. IV LES TREIZE PORTES DE JERUSALEM Dans les vieux temps, l'archange aux quatre ailes de flamme, Stellial dit un jour au noir Zorobabel Quand ce maçon, porteur d'une échelle du ciel, Eut entouré Sion de murailles très fortes: HORS DE LA TERRE II. LA PLUME DE SATAN 39 La fin de Satan Pourquoi donc à la ville as-tu fait treize portes? Et Zorobabel dit:Ninive aux larges tours Eut autant de portails que l'année a de jours, Pour que jamais le temps, quand du gouffre il arrive, Quel qu'il fût, ne restât en dehors de Ninive. Eh bien, dit Stellial, l'archange couvert d'yeux, Le zodiaque ayant douze signes aux cieux, Douze portes, c'était assez, mage imbécile, Pour que chacun des mois pût entrer dans la ville. Ange, j'ai fait, reprit le maçon magistrat, Treize portes afin que l'avenir entrât. Chaque année on verra par les douze premières Passer les douze mois, portant douze lumières, Purs, sacrés, et menant par la main la saison; Par la treizième doit passer la trahison. V LA JUDEE D'innombrables hameaux répandent leurs fumées D'Arphac à Borcéos dans les six Idumées; La Judée est dorée et verte sous l'azur; Elle a des bois des monts, des lacs; son air est pur; Le vent du sud le trouble et le vent d'est le calme; Rome estime ses vins; comme l'huile de palme, L'huile d'olive abonde à flots sous son pressoir; L'ombre du Sinaï la couvre vers le soir. La Judée est la terre où de temps en temps passe Une lueur de Dieu qui se perd dans l'espace. L'Egypte est, au couchant, cette plaine des blés Où, dans les noirs tombeaux, dont les puits sont comblés, Un miroir d'or massif pend au cou des momies Pour refléter l'essaim des spectres, les lamies, Les stryges, et la face errante des démons; Au midi, les chacals, les rats, les ichneumons, Remplissent le désert; au nord, la mer murmure. La moisson en Judée est deux fois par an mûre; Le moindre champ y donne un boisseau de maïs. Ce qui va se passer dans ce fatal pays Fait un nuage obscur sur l'avenir, et trouble Abraham enterré dans la caverne double Dont on voit l'âpre brèche et le seuil délabré Au champ d'Ephron, voisin des chênes de Mambré. VI LES PAROLES DU DOCTEUR DE LA LOI Deux prêtres, dont la robe est en toile d'ortie, HORS DE LA TERRE II. LA PLUME DE SATAN 40

« \24Pourquoi donc à la ville as-tu fait treize portes? Et Zorobabel dit:\24Ninive aux larges tours Eut autant de portails que l'année a de jours, Pour que jamais le temps, quand du gouffre il arrive, Quel qu'il fût, ne restât en dehors de Ninive.

\24Eh bien, dit Stellial, l'archange couvert d'yeux, Le zodiaque ayant douze signes aux cieux, Douze portes, c'était assez, mage imbécile, Pour que chacun des mois pût entrer dans la ville.

\24Ange, j'ai fait, reprit le maçon magistrat, Treize portes afin que l'avenir entrât.

Chaque année on verra par les douze premières Passer les douze mois, portant douze lumières, Purs, sacrés, et menant par la main la saison; Par la treizième doit passer la trahison.

V LA JUDEE D'innombrables hameaux répandent leurs fumées D'Arphac à Borcéos dans les six Idumées; La Judée est dorée et verte sous l'azur; Elle a des bois des monts, des lacs; son air est pur; Le vent du sud le trouble et le vent d'est le calme; Rome estime ses vins; comme l'huile de palme, L'huile d'olive abonde à flots sous son pressoir; L'ombre du Sinaï la couvre vers le soir.

La Judée est la terre où de temps en temps passe Une lueur de Dieu qui se perd dans l'espace.

L'Egypte est, au couchant, cette plaine des blés Où, dans les noirs tombeaux, dont les puits sont comblés, Un miroir d'or massif pend au cou des momies Pour refléter l'essaim des spectres, les lamies, Les stryges, et la face errante des démons; Au midi, les chacals, les rats, les ichneumons, Remplissent le désert; au nord, la mer murmure.

La moisson en Judée est deux fois par an mûre; Le moindre champ y donne un boisseau de maïs.

Ce qui va se passer dans ce fatal pays Fait un nuage obscur sur l'avenir, et trouble Abraham enterré dans la caverne double Dont on voit l'âpre brèche et le seuil délabré Au champ d'Ephron, voisin des chênes de Mambré.

VI LES PAROLES DU DOCTEUR DE LA LOI Deux prêtres, dont la robe est en toile d'ortie, La fin de Satan HORS DE LA TERRE II.

LA PLUME DE SATAN 40. »

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