Devoir de Philosophie

La fin de Satan « L'Etre d'en bas?

Publié le 12/04/2014

Extrait du document

La fin de Satan « L'Etre d'en bas? Il est le Méchant. Il s'en venge? « Il prend l'âme, la vie et le jour à revers; « Et de sa chute il fait celle de l'univers. « L'enfer est tout entier dans ce mot: Solitude. « Avec tous les remords qui sont l'inquiétude « Et le deuil de la terre, et dont il est l'aïeul, « Dans l'effrayant cachot des nuits, Satan est seul. « Le rocher qui le mure est fait avec du crime; « Les autres condamnés sont dans un autre abîme; « Il peut les torturer, mais il ne peut les voir. « Seul, toujours seul, il est aveugle dans le noir. « En lui, hors de lui, l'ombre. Il regarde, il se hausse, « Il cherche; il n'a pas même une hydre dans sa fosse; « Une hydre, ce serait quelqu'un. L'ange damné « Vole et rôde, et, hagard, voudrait n'être pas né. « Si les bêtes voyaient son cloaque, cet antre « Ferait ramper les loups frémissants à plat ventre, « Trembler le tigre, et fuir les hiboux aux yeux ronds. « A chaque mouvement de ses lourds ailerons, « Pendant qu'il plane, il sort du monstre des fumées; « Elles montent sur terre, et ce sont des armées; « Elles montent sur terre, et, dans nos régions, « Ce sont des lois, des moeurs et des religions; « Elles montent sur terre et prennent des figures « De rois, de conquérants, de pontifes, d'augures; « Et l'on entend le cri des hommes sous le pied « D'un Satan Dieu qui règne et dans la nuit s'assied, « Fantôme ressemblant au spectre des ténèbres; « Et, triomphants, sacrés, grands, illustres, célèbres, « Des vampires, la mitre ou le laurier au front, « Elevant jusqu'au ciel une gloire d'affront, « Disent: Je suis le Dogme, et je me nomme Empire. « Et cent fléaux, fatals, noirs, dont l'homme est le pire, « Se déchaînent;Satan en bas plane toujours; - « Peste, terre qui tremble, eau sur les rochers sourds, « Le typhon sur les flots, le semoun dans les sables... - « O sombres battements des ailes formidables! « Le livre d'en haut dit:Donc pas de curieux. « La nuit est un conseil que le ciel donne aux yeux. « Laissez l'Etre exister. Soyez ce que vous êtes. « Regards, soyez l'effroi; bêtes, soyez les bêtes; « Beauté, sois le squelette; homme, sois le néant. « Dieu fait du ténébreux le bourreau du voyant. « Ou, s'il lui plaît, savants, penseurs, ô tourbe infime, « De vous abandonner à votre propre abîme, « Il laissera l'ennui pesant, le moi jaloux, « Le vertige et la peur croître d'eux-mêmes en vous, « Et vos socs effrayés ne creuser que des fosses, « Et se dresser, au fond de vos recherches fausses, « Le chaos des erreurs, des fièvres, des tourments, HORS DE LA TERRE II. LA PLUME DE SATAN 49 La fin de Satan « Et s'offrir le fer rouge à vos tâtonnements; « Si bien que de sa loi, de son énigme austère, « De son nom, de son dogme obscur, de son mystère, « Vous ôterez vos mains fumantes en criant: « Nous nous sommes brûlés à cet être effrayant! « Mage, il t'engloutira sous les bouillons de l'urne; « Il remuera sous toi l'âpre échelle nocturne; « Il rendra trouble, avec trop de lumière, l'oeil « De la témérité, du rêve et de l'orgueil; « Il n'aura qu'à montrer, pour vous mettre en démence, « Un de ses attributs dans sa splendeur immense; « Car le plus aveuglé, c'est le plus ébloui. « Oui, si vous labourez au même champ que lui, « Il emplira de cendre et de mort vos semailles. « De toute la science il crèvera les mailles. « L'infini ne se peut prendre dans un filet. « Il ne souffrira point qu'on sache ce qu'il est. « Il mettra les fléaux, les forces, les tonnerres, « L'ombre, à votre poursuite, ô noirs visionnaires! « Et s'il regarde, horreur! tout s'évanouira. « Et les penseurs crieront: Grâce! Il leur suffira, « Pour sentir la pensée en leurs fronts se dissoudre, « D'entrevoir un moment sa prunelle de foudre.- « Le livre d'en haut dit:Vivez sans regarder. « Passant, ta fonction est de passer. Sonder, « C'est blesser. Qu'êtes-vous? Qu'es-tu? Ton nom?Terpandre. « Toi?Linus.Toi?Thalès.Vous vous appelez Cendre! « Vous vous appelez Brume et Nuit! Disparaissez, « Mourez. Parler est trop, bégayer est assez. « Es-tu sage? tais-toi. Le silence est l'hommage. « Quoi! tu veux pénétrer l'impénétrable, ô mage! « Tu viens escalader avec effraction « Le problème, le jour, la nuit, la vision, « L'infini! Tu commets un attentat nocturne « Sur la virginité du tombeau taciturne! « Tu lèves ce couvercle, ô mage audacieux! « Que fais-tu là, rôdeur des barrières des cieux? « Tu viens, furtif, armé de ta vanité sombre, « Forcer l'éternité! tu viens crocheter l'ombre, « Fourrer ta fausse clé dans la porte de feu, « Et faire une pesée, avec l'orgueil, sous Dieu! « Va-t'en de la lumière, et va-t'en des ténèbres! « Dehors! Va-t'en avec ta strophe et tes algèbres, « Poète, géomètre, astronome, voleur! « Ne cherchez pas; rampez. Tremblez, c'est le meilleur. « Espace, point d'Icare; astres, pas de lunettes. « O vivants, vous serez dans le vrai, si vous n'êtes « Que ce que les vivants d'avant vous ont été. « Ne voyez que la grande et calme éternité. HORS DE LA TERRE II. LA PLUME DE SATAN 50

« « Et s'offrir le fer rouge à vos tâtonnements; « Si bien que de sa loi, de son énigme austère, « De son nom, de son dogme obscur, de son mystère, « Vous ôterez vos mains fumantes en criant: « Nous nous sommes brûlés à cet être effrayant! « Mage, il t'engloutira sous les bouillons de l'urne; « Il remuera sous toi l'âpre échelle nocturne; « Il rendra trouble, avec trop de lumière, l'oeil « De la témérité, du rêve et de l'orgueil; « Il n'aura qu'à montrer, pour vous mettre en démence, « Un de ses attributs dans sa splendeur immense; « Car le plus aveuglé, c'est le plus ébloui.

« Oui, si vous labourez au même champ que lui, « Il emplira de cendre et de mort vos semailles.

« De toute la science il crèvera les mailles.

« L'infini ne se peut prendre dans un filet.

« Il ne souffrira point qu'on sache ce qu'il est.

« Il mettra les fléaux, les forces, les tonnerres, « L'ombre, à votre poursuite, ô noirs visionnaires! « Et s'il regarde, horreur! tout s'évanouira.

« Et les penseurs crieront: Grâce! Il leur suffira, « Pour sentir la pensée en leurs fronts se dissoudre, « D'entrevoir un moment sa prunelle de foudre.- « Le livre d'en haut dit:\24Vivez sans regarder.

« Passant, ta fonction est de passer.

Sonder, « C'est blesser.

Qu'êtes-vous? Qu'es-tu? Ton nom?\24Terpandre.

« Toi?\24Linus.\24Toi?\24Thalès.\24Vous vous appelez Cendre! « Vous vous appelez Brume et Nuit! Disparaissez, « Mourez.

Parler est trop, bégayer est assez.

« Es-tu sage? tais-toi.

Le silence est l'hommage.

« Quoi! tu veux pénétrer l'impénétrable, ô mage! « Tu viens escalader avec effraction « Le problème, le jour, la nuit, la vision, « L'infini! Tu commets un attentat nocturne « Sur la virginité du tombeau taciturne! « Tu lèves ce couvercle, ô mage audacieux! « Que fais-tu là, rôdeur des barrières des cieux? « Tu viens, furtif, armé de ta vanité sombre, « Forcer l'éternité! tu viens crocheter l'ombre, « Fourrer ta fausse clé dans la porte de feu, « Et faire une pesée, avec l'orgueil, sous Dieu! « Va-t'en de la lumière, et va-t'en des ténèbres! « Dehors! Va-t'en avec ta strophe et tes algèbres, « Poète, géomètre, astronome, voleur! « Ne cherchez pas; rampez.

Tremblez, c'est le meilleur.

« Espace, point d'Icare; astres, pas de lunettes.

« O vivants, vous serez dans le vrai, si vous n'êtes « Que ce que les vivants d'avant vous ont été.

« Ne voyez que la grande et calme éternité.

La fin de Satan HORS DE LA TERRE II.

LA PLUME DE SATAN 50. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles