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La fin de Satan Se levaient s'il passait, quittant tout pour

Publié le 12/04/2014

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La fin de Satan Se levaient s'il passait, quittant tout pour le suivre; Cet homme, paraissant hors de ce monde vivre, Tandis qu'autour de lui la foule remuait, Avait des visions dont il restait muet; Il parlait aux cités, fuyait les solitudes, Et laissait sa clarté dans l'oeil des multitudes; Les paysans le soir, de sa lueur troublés, Le regardaient de loin marcher le long des blés, Et sa main qui s'ouvrait et devenait immense, Semblait jeter aux vents de l'ombre une semence. On racontait sa vie, et qu'il avait été Par une vierge au fond d'une étable enfanté Sous une claire étoile et dans la nuit sereine; L'âne et le boeuf, pensifs, l'ignorance et la peine, Etaient à sa naissance, et sous le firmament Se penchaient, ayant l'air d'espérer vaguement; On contait qu'il avait une raison profonde, Qu'il était sérieux comme celui qui fonde, Qu'il montrait l'âme aux sens, le but aux paresseux, Et qu'il blâmait les grands, les prêtres, et tous ceux Qui marchent entourés d'hommes armés de piques. Il avait, disait-on, guéri des hydropiques; Des impotents, cloués vingt ans sous leurs rideaux, En le quittant, portaient leur grabat sur leur dos; Son oeil fixe appelait hors du tombeau les vierges; Les aveugles, les sourds,ô destin, tu submerges Ceux-ci dans le silence et ceux-là dans la nuit! - Le voyaient, l'entendaient; et dans son vil réduit Il touchait le lépreux, isolé sous des claies; Ses doigts tenaient les clefs invisibles des plaies, Et les fermaient; les coeurs vivaient en le suivant; Il marchait sur l'eau sombre et menaçait le vent; Il avait arraché sept monstres d'une femme; Le malade incurable et le pêcheur infâme L'imploraient, et leurs mains tremblantes s'élevaient; Il sortait des vertus de lui qui les sauvaient; Un homme demeurait dans les sépulcres; fauve, Il mordait, comme un loup qui dans les bois se sauve; Parfois on l'attachait, mais il brisait ses fers Et fuyait, le démon le poussant aux déserts; Ce maître, le baisant, lui dit: Paix à toi, frère! L'homme, en qui cent damnés semblaient rugir et braire, Cria: Gloire! et, soudain, parlant avec bon sens, Sourit, ce qui remplit de crainte les passants. Ce prophète honorait les femmes économes; Il avait à Gessé ressuscité deux hommes Tués par un bandit appelé Barabbas; Il osait, pour guérir, violer les sabbats, Rendait la vie aux nerfs d'une main desséchée; Et cet homme égalait David et Mardochée. Un jour ce redresseur, que le peuple louait, HORS DE LA TERRE II. LA PLUME DE SATAN 37 La fin de Satan Vit des vendeurs au seuil du temple, et prit un fouet; Pareils aux rats hideux que les aigles déterrent, Tous ces marchands, essaims immondes, redoutèrent Son visage empourpré des célestes rougeurs; Sévère, il renversa les tables des changeurs Et l'escabeau de ceux qui vendaient des colombes. Son geste surhumain ouvrait les catacombes. L'arbre qu'il regardait changeait ses fleurs en fruits. Un jour que quelques juifs profonds et très instruits Lui disaient: «Dans le ciel que le pied divin foule, Quel sera le plus grand? » cet homme dans la foule Prit un petit enfant qu'il mit au milieu d'eux. Calme, il forçait l'essaim invisible et hideux Des noirs esprits du mal, rois des ténébreux mondes, A se précipiter dans les bêtes immondes. Et ce mage était grand plus qu'Isaïe, et plus Que tous ces noirs vieillards épars dans les reflux De la vertigineuse et sombre prophétie; Et l'homme du désert, Jean, près de ce Messie, N'était rien qu'un roseau secoué par le vent. Il n'était pas docteur, mais il était savant; Il conversait avec les faces inconnues Qu'un homme endormi voit en rêve dans les nues; Des lumières venaient lui parler sur les monts; Il lavait les péchés ainsi que des limons, Et délivrait l'esprit de la fange charnelle; Satan fuyait devant l'éclair de sa prunelle; Ses miracles étaient l'expulsion du mal; Il calmait l'ouragan, haranguait l'animal, Et parfois on voyait naître à ses pieds des roses; Et sa mère en son coeur gardait toutes ces choses. Des morts blêmes, depuis quatre jours inhumés, Se dressaient à sa voix; et pour les affamés, Les pains multipliés sortaient de ses mains pures. Voilà ce que contait la foule; et les murmures, Les cris du peuple enfant qui réclame un appui, Environnaient cet homme; on l'adorait; et lui Etait doux. Tous les mots qui tombaient de sa bouche Etaient comme une main céleste qui vous touche. Il disait:« Les derniers sont les premiers.La fin, « C'est le commencement.Ne fais pas au prochain « Ce que tu ne veux pas qu'on te fasse à toi-même. «On récolte le deuil quand c'est la mort qu'on sème. «Celui qui se repent est grand deux fois.L'enfant « Touche à Dieu.Par le bien du mal on se défend. «Que le puits soit profond, mais que l'eau reste claire. » Il disait: «Regardez les choses sans colère; « Car, si l'oeil est mauvais, le corps est ténébreux. HORS DE LA TERRE II. LA PLUME DE SATAN 38

« Vit des vendeurs au seuil du temple, et prit un fouet; Pareils aux rats hideux que les aigles déterrent, Tous ces marchands, essaims immondes, redoutèrent Son visage empourpré des célestes rougeurs; Sévère, il renversa les tables des changeurs Et l'escabeau de ceux qui vendaient des colombes.

Son geste surhumain ouvrait les catacombes.

L'arbre qu'il regardait changeait ses fleurs en fruits.

Un jour que quelques juifs profonds et très instruits Lui disaient: «\24Dans le ciel que le pied divin foule, Quel sera le plus grand? » cet homme dans la foule Prit un petit enfant qu'il mit au milieu d'eux.

Calme, il forçait l'essaim invisible et hideux Des noirs esprits du mal, rois des ténébreux mondes, A se précipiter dans les bêtes immondes.

Et ce mage était grand plus qu'Isaïe, et plus Que tous ces noirs vieillards épars dans les reflux De la vertigineuse et sombre prophétie; Et l'homme du désert, Jean, près de ce Messie, N'était rien qu'un roseau secoué par le vent.

Il n'était pas docteur, mais il était savant; Il conversait avec les faces inconnues Qu'un homme endormi voit en rêve dans les nues; Des lumières venaient lui parler sur les monts; Il lavait les péchés ainsi que des limons, Et délivrait l'esprit de la fange charnelle; Satan fuyait devant l'éclair de sa prunelle; Ses miracles étaient l'expulsion du mal; Il calmait l'ouragan, haranguait l'animal, Et parfois on voyait naître à ses pieds des roses; Et sa mère en son coeur gardait toutes ces choses.

Des morts blêmes, depuis quatre jours inhumés, Se dressaient à sa voix; et pour les affamés, Les pains multipliés sortaient de ses mains pures.

Voilà ce que contait la foule; et les murmures, Les cris du peuple enfant qui réclame un appui, Environnaient cet homme; on l'adorait; et lui Etait doux.

Tous les mots qui tombaient de sa bouche Etaient comme une main céleste qui vous touche.

Il disait:\24« Les derniers sont les premiers.\24La fin, « C'est le commencement.\24Ne fais pas au prochain « Ce que tu ne veux pas qu'on te fasse à toi-même.

«\24On récolte le deuil quand c'est la mort qu'on sème.

«\24Celui qui se repent est grand deux fois.\24L'enfant « Touche à Dieu.\24Par le bien du mal on se défend.

«\24Que le puits soit profond, mais que l'eau reste claire.

» Il disait: «\24Regardez les choses sans colère; « Car, si l'oeil est mauvais, le corps est ténébreux.

La fin de Satan HORS DE LA TERRE II.

LA PLUME DE SATAN 38. »

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