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La fin de Satan Soyez bénis!

Publié le 12/04/2014

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La fin de Satan Soyez bénis! bénis sur terre et dans les cieux! Pères, dans vos enfants, et, fils, dans vos aïeux! Car, puisque l'eau veut bien que ma lèvre la touche, La bénédiction doit sortir de ma bouche, Puisque mon bras peut prendre un fruit dans le chemin, La bénédiction doit tomber de ma main, Et, Ciel, puisque mon oeil voit ta face éternelle, La bénédiction doit emplir ma prunelle! Oui, j'ai le droit d'aimer! J'ai le droit de pencher Mon coeur sur l'homme, l'arbre et l'onde et le rocher; J'ai le droit de sacrer la terre vénérable Etant le plus abject et le plus misérable! Je dois bénir le plus étant le plus maudit. Donc, terre, monts sacrés dont Adam descendit, Fleuves, je vous bénis, et je vous bénis, plaines; Vous tous, êtres! oiseaux, moutons aux blondes laines, Fourmis des bois, pasteurs dans vos tentes de crin, Toi, mer, qui resplendis comme un liquide airain, Bêtes qui ressemblez à des branches horribles, Fleurs dont les parfums sont des rayons invisibles, Ciel qui nous dis tout bas dans l'ombre: je suis près; Nocturnes profondeurs des muettes forêts, Sources qui répandez vos murmures dans l'herbe, Joncs frémissants qu'émeut le souffle, né du verbe, Boeuf qui mugis, lion qui vas, chevreau qui pais, Soyez dans la lumière et soyez dans la paix! Moi je dois me cacher, l'homme n'est pas mon hôte; J'ai la nuit. Pourquoi suis-je horrible? C'est ma faute. Pardonnez-moi! pardon, ô femme! pardon, fleur! Pardon, jour!entrouvrant ses lèvres de douleur, Mon ulcère, ô vivants, tâche de vous sourire. Oui, vous avez bien fait, frères, de me proscrire Puisque je souffrais tant que je vous faisais peur. C'est de l'amour qui sort quand vous broyez mon coeur. Le lépreux y consent, vivez, homme et nature! Dans le ciel radieux je jette ma torture, Ma nuit, ma soif, ma fièvre et mes os chassieux, Et le pus de ma plaie et les pleurs de mes yeux, Je les sème au sillon des splendeurs infinies, Et sortez de mes maux, biens, vertus, harmonies! Répands-toi sur la vie et la création, Sur l'homme et sur l'enfant, lèpre! et deviens rayon! Sur mes frères que l'ombre aveugle de ses voiles, Pustules, ouvrez-vous et semez les étoiles! O Dieu! dont ici-bas tout n'est que la vapeur, O Dieu, rayonnement qu'adore ma stupeur, O Dieu, qui portez l'astre et tenez le tonnerre, Clarté que l'aigle montre aux aiglons dans son aire, Ame! abîme! écoutez la prière du ver! Faites devant l'été décroître l'âpre hiver, La triste nuit devant l'aurore, les misères STROPHE DEUXIEME. CEUX QUI PARLAIENT DANS LE BOIS 21 La fin de Satan Devant l'homme, les maux devant le bien, les serres Devant le doux oiseau, les loups devant le daim! Ramenez par la main le couple dans Eden. Réconciliez l'être, ô père, avec les choses. Arrachez doucement les épines des roses. Faites que la brebis admire le lion. Supprimez le combat, le choc, le talion; Soufflez sur les fureurs et les horreurs humaines, Et faites une fleur avec toutes ces haines! Versez sur tous leurs fronts la sereine beauté. O songeur de l'obscure et calme éternité, Etre mystérieux dont les sphères débordent, Dieu! faites se baiser les bouches qui se mordent; Emplissez de bonheur les rameaux verts, mettez La femme dans la grâce et l'homme à ses côtés; Faites mûrir le fruit; faites lâcher la proie; Faites des berceaux blancs sortir un bruit de joie, Croître le lys, fleurir l'arbre, rire le jour, Et sous l'immense azur chanter l'immense amour! Et les astres voyaient dans les splendeurs profondes, Pendant que, bénissant l'homme, les plaines blondes, Les grands fleuves, les bois, les monts silencieux, S'ouvrait et se dressait lentement vers les cieux, La main du lépreux, noire, affreuse, triste et frêle, La main de Jéhovah se lever derrière elle. STROPHE TROISIEME. SELON ORPHEE ET SELON MELCHISEDECH I Dans son désoeuvrement Nemrod, d'ombre chargé, Ravagea de nouveau le monde ravagé, Recommença, brûla deux fois les mêmes villes, Rougit la vaste mer du flamboiement des îles, Brûla Ségor, brûla Gergesus, brûla Tyr. Puis, ayant tout détruit, il se mit à bâtir. Il construisit Achad, il créa Babylone, Il bâtit Gour dans l'ombre où le vent tourbillonne, Resen dans les palmiers, Chalanné sur les monts; Lieux qu'on ne nommait pas comme nous les nommons. Il fit, pour abriter Pytiunte et Dioscure, Un mur énorme au fond de la Tauride obscure; Il habilla d'acier ses soldats triomphants; Il fit trembler des tours au dos des éléphants; Il troua le Caucase ébranlé sur son axe; STROPHE TROISIEME. SELON ORPHEE ET SELON MELCHISEDECH 22

« Devant l'homme, les maux devant le bien, les serres Devant le doux oiseau, les loups devant le daim! Ramenez par la main le couple dans Eden.

Réconciliez l'être, ô père, avec les choses.

Arrachez doucement les épines des roses.

Faites que la brebis admire le lion.

Supprimez le combat, le choc, le talion; Soufflez sur les fureurs et les horreurs humaines, Et faites une fleur avec toutes ces haines! Versez sur tous leurs fronts la sereine beauté.

O songeur de l'obscure et calme éternité, Etre mystérieux dont les sphères débordent, Dieu! faites se baiser les bouches qui se mordent; Emplissez de bonheur les rameaux verts, mettez La femme dans la grâce et l'homme à ses côtés; Faites mûrir le fruit; faites lâcher la proie; Faites des berceaux blancs sortir un bruit de joie, Croître le lys, fleurir l'arbre, rire le jour, Et sous l'immense azur chanter l'immense amour! Et les astres voyaient dans les splendeurs profondes, Pendant que, bénissant l'homme, les plaines blondes, Les grands fleuves, les bois, les monts silencieux, S'ouvrait et se dressait lentement vers les cieux, La main du lépreux, noire, affreuse, triste et frêle, La main de Jéhovah se lever derrière elle.

STROPHE TROISIEME.

SELON ORPHEE ET SELON MELCHISEDECH I Dans son désoeuvrement Nemrod, d'ombre chargé, Ravagea de nouveau le monde ravagé, Recommença, brûla deux fois les mêmes villes, Rougit la vaste mer du flamboiement des îles, Brûla Ségor, brûla Gergesus, brûla Tyr.

Puis, ayant tout détruit, il se mit à bâtir.

Il construisit Achad, il créa Babylone, Il bâtit Gour dans l'ombre où le vent tourbillonne, Resen dans les palmiers, Chalanné sur les monts; Lieux qu'on ne nommait pas comme nous les nommons.

Il fit, pour abriter Pytiunte et Dioscure, Un mur énorme au fond de la Tauride obscure; Il habilla d'acier ses soldats triomphants; Il fit trembler des tours au dos des éléphants; Il troua le Caucase ébranlé sur son axe; La fin de Satan STROPHE TROISIEME.

SELON ORPHEE ET SELON MELCHISEDECH 22. »

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