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L'histoire dans « la Légende des siècles ».

Publié le 23/03/2011

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histoire

Matière. — Victor Hugo, dans la Préface de la première Légende des siècles, a dit en parlant de quelques-uns des poèmes qui y figurent : « C'est de l'histoire écoutée aux portes de la légende. « Vous expliquerez le sens de cette phrase et vous direz dans quelle mesure elle peut s'appliquer : 10 k la Légende des siècles en général ; 2° à quelques poèmes que vous choisirez à votre gré comme exemples.

Conseils. — Faites ce que les candidats ne pouvaient faire et lisez la Préface de la Légende des siècles. Vous y trouverez ces lignes (p. 5, édit. Hetzel) : « C'est l'aspect légendaire qui prévaut dans ce volume et qui en colore les poèmes. Ces poèmes se passent l'un à l'autre le flambeau de la tradition humaine. Quasi cursores. C'est ce flambeau, dont la flamme est le vrai, qui fait l'unité de ce livre. Tous ces poèmes, ceux du moins qui résument le passé, sont de la réalité historique condensée ou de la réalité historique devinée. La fiction parfois, la falsification jamais ; aucun grossissement de lignes ; fidélité absolue à la couleur des temps et à l'esprit des civilisations diverses. « Victor Hugo ajoute : « Pour citer des exemples, la Décadence romaine n'a pas un détail qui ne soit rigoureusement exact ; la barbarie mahométane ressort de Cantemir, à travers l'enthousiasme de l'historiographe turc, telle qu'elle est exposée dans les premières pages de Zim Zizimi et de Sultan Mourrad. « Du reste, les personnes auxquelles l'étude du passé est familière reconnaîtront, l'auteur n'en doute pas, l'accent réel et sincère de tout ce livre ; un de ces poèmes (Première rencontre du Christ avec le tombeau) est tiré, l'auteur pourrait dire traduit, de l'Evangile ; deux autres (Le Mariage de Roland, Aymerillot) sont des feuillets détachés de la colossale épopée du Moyen âge, Charlemagne, empereur à la barbe fleurie. Ces deux poèmes jaillissent directement des livres de geste de la chevalerie. C'est de l'histoire écoutée aux portes de la légende. « Un historien, G. Monod, nous dit : « V. Hugo n'a point été, à proprement parler, un historien, mais, comme romancier et comme poète, soit dramatique, soit épique, il a fait œuvre historique. Que cette histoire soit toujours vraie, je ne l'affirmerai pas, mais elle est assurément grande et saisissante. Hugo n'est pas un critique, il n'est même pas un savant; il avait la science en petite estime et en cela il était en désaccord avec l'esprit de notre temps ; mais il était un voyant, et, par la puissance de son imagination, il rendait la vie aux époques et aux hommes disparus. « (Cf. aussi E. Rigal, V. Hugo poète épique : l'Histoire, p. 60 sq.)

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