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Publié le 28/04/2011

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   L'Iliade et l'Odyssée, les Chansons de Geste s'adressent au public aristocratique des princes grecs, des chevaliers féodaux. Au contraire, les épopées alexandrines, l'Enéide, les épopées de la Renaissance et de l'époque classique, les épopées humanitaires du xix« siècle, s'adressent au public lettré.    De ces deux publics résultent deux formes de l'épopée : 1. l'épopée aristocratique; 2. l'épopée savante.    1. L'épopée aristocratique est originale : elle crée ses sujets qu'elle emprunte à la vie actuelle de son public. Aussi est-elle réaliste dans ses peintures. De plus, destinée à l'audition musicale, elle se compose d'épisodes aisés à couper.    2. L'épopée savante est une œuvre d'imitation savante : elle prend ses sujets dans les modèles antérieurs ou dans l'érudition. Elle vise, non la peinture de la vie actuelle, mais la création de types symboliques dans un milieu légendaire ; Enée, par exemple, incarne la « pietas « romaine, le Caïn de V. Hugo incarne la conscience, etc. Enfin, destinée à la lecture, l'épopée savante suit une marche très libre dans sa composition, brève comme la petite épopée alexandrine, longue comme l'Enéide, découpée en poèmes distincts comme « la Légende des Siècles «.    Note sur l'expression « épopée populaire «. Au 17e siècle, l'existence d'Homère a été révoquée en doute par l'Abbé d'Aubignac (1604-1676). Poussant plus loin, l'Allemand Wolf (1759-1824) a prétendu que les épopées homériques, ainsi que les chansons de geste, étaient l'œuvre non pas d'auteurs déterminés, mais du peuple lui-même. Le peuple aurait d'abord chanté des chansons à «la suite d'événements historiques; ces chansons se seraient amalgamées et . auraient donné naissance aux poèmes épiques. Il y aurait ainsi deux types d'épopées : l'épopée savante, comme l'Enéide et la Henriade, et l'épopée populaire, du type des poèmes homériques.    Cette théorie, adoptée à peu près unanimement au XIXe siècle, est aujourd'hui complètement abandonnée, à la suite des travaux de l'érudition contemporaine, notamment ceux de Joseph Bédier.

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