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HISTOIRE DE LA MUSIQUE AU XXe SIÈCLE

Publié le 28/11/2011

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histoire

Avec Florent Schmitt c'est une matière en fusion qui nous est offerte (Psaume XLVII Tragédie de Salomé). Sauvegardant farouchement son indépendance, il n'est d'aucune école, un peu étouffé entre Debussy et Ravel. Or sa musique est à son image : bourrue d'aspect, mais d'une profonde sensibilité et bonté; brillante, vigoureuse, mais jamais inutilement; passionnée, complexe d'écriture, mais aspirant à un équilibre salvateur. Ainsi en est-il de ses grandes pages dédiées à l'orchestre à cordes (Janiana) ou à la musique de chambre (Suite en rocaille, Suite sans esprit de suite, Clavecin obtempérant, Quatuor de saxophones, Trio à cordes de 1945 ou Quatuor de 1948) là encore il y a injustice de la postérité à l'égard de ce grand novateur et lucide défenseur de la musique moderne (il fut longtemps critique musical au journal « Le Temps«).

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« Ici, une très grande prudence s'impose.

La pu!Jiicité gâche souvent la vérité; les chapelles, l'entregent faussent les perspectives.

Et nous sommes trop près de notre temps.

Qui, en 1900·, eût dit que le plus grand peintre de l'époque, le plus fécondant pour l'avenir, était Cézanne vivant retiré à Aix et lacérant ses toiles ? Ce qui semble évidence aujourd'hui apparaîtra peut-être demain comme tromperie, tape-à-l'oreille, vide de sens.

RAYONNEMENT DE L'ECOLE FRANÇAISE Après le renouveau consacré par l'éclat de l'école frankiste, une moderne « Pléiade » va porter très haut le renom de l'école française.

Renouant avec la vraie tradition nationale héritée de Couperin et Rameau, dépassant les exemples venus d'Outre-Rhin ou d'outre-monts - germanisme, slavisme, italianisme, auquels ils savent toutefois emprunter ce qui leur peut servir; ainsi trouve-t-on des « leit-motivs» déguisés dans Pelléas et Mélisande et la forme cyclique dans le quatuor de Ravel - ils forgent un art essentiellement français, fait de mesure, de charme, de couleur, où l'intelligence se mêle à la plus fine sensibilité pour parvenir à un équilibre harmonieux.

Ne quid nimis : rien de trop.

Ainsi, «Sept, ils sont sept » : ce titre d'une cantate de Prokofiev leur convient à merveille.

Vincent d'Indy {1851-1931) Il eut contre lui son catholicisme intolérant, son patriotisme chauvin.

Parti sur des lancées germaniques (1870-1885) issues de Schumann et Wagner , il devient nationaliste chrétien (1885- 1918) chantant ses Cévennes (Symphonie Céve­ nol e ) ou les grands mythes humains en des opéras (Fervaal , l'Etranger) encore marqués par l'influence allemande.

Mals après la première guerre mondiale, une décantation s'opère en son art (1918-1931) qui tend , cette fois, de toute sa puissance d'expression vers un classicisme épuré et une recherche dans l'économie des moyens employés : ainsi apparaissent le Quin­ tett e en sol mineur, le .3' Quatuor, le Diptyque Méditerranéen = adjectif qui prend toute sa valeur et dit combien le maître de La Légende de St Christophe entend désormais substituer aux brumes nordiques la claire atmosphère du sud.

Paul Dukas {1865-1937) C'est un peu le même itinéraire que suit Paul Dukas, délicat musicien pétri · de culture alle­ mande , mais qu 'il transcende par son intelli­ gence, sa sensibilité raffinée et par la volonté de renouer avec Rameau - dont il révise et édite précisément les œuvres -Si l'ouverture de Polueucte (1892) ou sa grande symphonie de 1896 trahissent encore l'influence frankiste, la magnifique sonate en mi bémol pour piano s'inscrit comme un des plus purs chefs-d'œuvre dédiés au clavier depuis Liszt, tout comme les altières Variations sur un thème de Rameau de .1903.

En 1907, Paul Dukas donne, au théâtre cette fois, une des plus belles partitions du genre avec Arian e et Barbe Bleue tandis qu'en 1912 est créé le ballet La Péri, précédé d'une fanfare grandiose.

Ains.i l'on voit !:ombien il est cruel et dommage d'enfermer ce composi­ teur secret , jamais content de lui, en son seul Apprenti Sor c ie r (1897) même si cette dernière page constitue un joyau de la plus belle eau .

Florent Schmitt (1870-1958) Avec Florent Schmitt c'est une matière en fusion qui nous est .:>fferte (Psaume XL VII Tragédie de Salomé).

Sauvegardant farouche­ ment son indépendance, il n'est d'aucune école, un peu étouffé entre Debussy et Ravel.

Or sa musique est à son image : bourrue d'aspect, mais d'une profonde sensibilité et bonté; bril­ lante, vigoureuse, mais jamais inutilement; passionnée, complexe d'écriture, mais aspirant à un équilibre salvateur.

Ainsi en est-il de ses grandes pages dédiées à l'orchestre à cordes (Janiana) ou à la musique de chambre (Suite en rocaille , Suite sans esprit de suite, Clavecin obtempérant, Quatuor de saxophones , Trio à cor­ d es de 1945 ou Quatuor de 1948) là encore il y a injustice de la postérité à l'égard de ce grand novateur et lucide défenseur de la musique moderne (il fut longtemps critique musical au journal «Le Temps»).

Gabriel Fauré {1845-1924) A côté des trois précédents, Gabriel Fauré occupe une place à part.

Son art à lui ne quitte jamais l'Il e de France - ou la Grèce classique.

Même s'il se rend plusieurs fois en Allemagne - notamment à Munich ou Bayreuth - l'esthé­ tique de Liszt ou wagner en fait n'effleure jamais sa musique car c'est un poète de l'inti­ mité , de la pureté, du fin ciselé.

Les trop vastes fresques semblent l'effrayer et, de fait, ne lui conviennent guère .

Il n'achève point l'instru­ mentation de ses opéras (Prométhée, 1900 ou Pénélope, 1913) préférant les musiques de scène plus réduites (Caligula, Shylock, Pelleas et Méli­ sande), les divertissements verlainiens (Mas­ ques et Bergamasques) et surtout l'univers feutré de la musique de chambre (2 sonates piano-violon, 2 quatuors avec piano, 1 quatuor et un trio à cordes, 2 quintettes avec piano), voire du seul piano ou de la voix.

Et c'est bien là qu'il excelle, dans ce frisson venu de l'âme qui s'exprime sur le ton de la confidence.

Son art est subtil, aristocratique, étranger à toute grandiloquence.

Dire le plus en disant le moins reste sa règle : ainsi Fauré est­ il un classique moderne.

Peut-être son peu d'au­ dience -ce qui est fort dommage - vient-il précisément de là : sa musique exige de l'audi­ teur une secrète connivence, .une attention amoureuse pour livrer tous ses trésors : har­ monie se mêlant, se fondant intimement à la. »

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