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L'ASSOCIATION PRÉRAPHAÉLITE

Publié le 14/09/2014

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Les nazaréens allemands. Placée sous la protection de saint Luc, patron des peintres, la confrérie née à Vienne en 1809 annonce celle des préraphaé­lites. Elle rassemble en effet de jeunes artistes soucieux de rompre avec l'acadé­misme en exprimant leur foi avec la sim­plicité des «primitifs« — les peintres anté­rieurs à Raphaël. Friedrich Overbeck (1789-1869), Franz Pforr (1788-1812) et leurs amis s'installent à Rome dès 1810. Appelés plus tard, par dérision, «les nazaréens«, en raison de leur catholi­cisme fervent et pour leur allure — che­veux longs et vaste cape — qui les fait ressembler à Jésus de Nazareth, ils mènent une vie monacale et vouent un culte au peintre dominicain du xe siècle Fra Angelico. Après l'arrivée de Peter von Cornelius (1783-1867) en 1811 et la mort de Pforr en 1812, le groupe trouve sa voie dans la décoration monumentale, à la casa Bartholdy et au casino Massimo.

 

Ingres et l'école lyonnaise. Ce retour aux modèles d'un autre âge lais­sait l'écrivain Goethe sceptique : c'est

« Esprit.

L'équerre, au-dessus de la tête du Fils de D ieu, est le symbole de la Trini té .

Le troupea u qui se presse derrière la porte, à gauche, est celui des brebis chrétiennes tandis que , à droite, les oiseaux se désaltérant incarnent les âmes puisant aux sources spirituelles ...

...

et trivialité Ce symbolisme minutieux va de pair avec un traitement scrupuleusement réaliste des détails, qu'il s'agisse des figures ou des objets.

Tous les per sonnages du tableau sont peints d'a près nature : le propre père de Millais pose pour le visage de Joseph.

Les moutons sont exécutés d'après des modèles achetés che z un boucher.

L'échoppe du charpentier n'est pas non plus inventée, mais étudiée par Millais d'après un déco r authentique.

l a précisio n de la facture concerne jusqu'a u x plus petits détails des choses : les lignes du bois de l'éta­ bli sont visibles , comme les veines du bras de Joseph.

C'est là la marque de l'héritage fla­ mand, toujours attentif à la reproduction des plus infimes éléments; mais c'est aussi, pour le peintre, une manière de se poser en concur­ rent d'une technique nouvelle , celle de la pho­ tographie - le daguerréotype date de la fin des années 1830.

Le scandale Ce traitement très prosaïque du sujet ainsi que l'actualisation sans détour d' une scène reli­ gieuse ne pouvaient que surprendre.

De fait, le public réagit de façon violente.

La critique la plus acerbe émane de !'écrivain Cha rles Dickens qui, dans un article paru en 1850, dénonce la trivialité d'une œuvre qui lui semble proche du blasphème.

Pourtant, l'intention de Millais est bien spirituelle : comme son contemporain français le réaliste Courbet, il adopte un langage direct pour transmettre le sentiment religieux à un public nombreux.

Traitant d'une œuvre littéraire (une nouvelle de !'écrivain anglais Bulwer -Lytton ), William Holman Hunt ne fait pas autrement en 1849 , quand il peint son Rienzi.

L'année qui suit les révolutions de 1848, le peintre évoque, à tra­ vers l'histoire du grand agitateur romain du XIV' siècle, les événements qui viennent d'agi­ ter l'Europe.

Dans cette peinture comme dans l a to ile de Millais, l'approche réaliste s'explique par une préoccupation sociale : peindre des tab leaux acce ssibles à tous.

La dispersion des apôtres Mais le projet d'un art idéaliste s'exprimant dans un langage concret était probablement trop paradoxal pour durer.

Le trouble créé par le Christ dans la maison de ses parents sème le doute au sein de la Confraternité.

En 1852 , après une dernière exposition commune, le groupe se disperse .

Seul Hunt reste fidèle au réalisme pointilleux des premiers tableaux préraphaélites.

Pour respecter le décor des scènes bibliques qui cons tituent son sujet de prédilection , il se rend à trois reprises en Palestine.

Mais c'est surtout avec l'œuvre de Rossetti que survit le préraphaélisme.

L e C hrist dan s la maison de ses pare nts , John Everett Millai s, 1849 ( Londre s, Tate Gallery).

Le Bouc émissaire , William Ho/man Hunt , 1849 (Port S unlight , Lady Lever Art Gallery).

Les inscrip tions sur le cadre r e n ché rissent sur le sen s allégorique du tableau.

Si ce peintre renonce très tôt au naturalisme initial des œuvres de la Confraternité, il pré­ serve l'ambition essentielle du groupe : l ' • idéalité •.

Ses compositions mystérieuses , inspirées par Dan te et par le beau visage de la femme qu'il aime, Elisabeth Siddal, séduiront à la fin du siècle la génération symboliste .. »

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