Rabelais
Publié le 09/04/2013
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Comme une facétie donnant le ton de l'oeuvre, et par crainte légitime des rigueurs de la Sorbonne, Rabelais s'était trouvé un pseudonyme, anagramme de son propre nom: Alcofribas Nasier. Rabelais fut l'un des plus grands médecins du royaume, se distinguant par une méthode nouvelle d'observation et d'enseignement : la dissection des cadavres.

«
l'abbaye de Thélème qui célèbre le
bonheur de vivre, dans un en
thousiasme caractéristique de la
Renaissance.
Le Tiers Livre est la conséquence lo
gique des deux précédents : ceux-là
ont libéré l'individu des carcans du
Moyen Age, ont miné puis remplacé
les
modes de pensée et les institu
tions obsolètes ; celui-ci s'interroge
sur les problèmes que pose cette
émancipation : comment concilier
une rénovation intellectuelle et mo
rale stable
et légitime avec le va
cillement que provoque cette
libération,
qui est comme une
ivresse.
Le Quart Livre et le Cinquième Livre
confirment les acquis de la
Renaissance par un humanisme
conquérant, dans l'exploration ten-
.
due vers les mondes réel et imagi
naire.
Un style aussi varié que la vie
A
insi, ce gigantesque roman veut
être une somme, un tout renfer
mant dans ses pages la diversité com
plexe et profuse de son temps,
aboutissement
de tous les
temps : la Re
naissance dans
l'unité de son
foisonnement.
Or une telle
diversité
n'a
d'autre réalité
en littérature
que dans
la va
riété des tons
employés, des
styles diffé
rents, des gen
res :
emphati
que, allégori-
NOTES DE L'ÉDITEUR
«S'il fallait décidément regarder Rabelais
comme le premier grand écrivain révolu
tionnaire, ce serait moins pour sa lutte
contre la guerre et l'ignorance( ...
) que pour
sa conception d'une écriture dont quatre
siècles n'ont pas épuisé les pouvoirs de
contestation .
Contestation de quoi
?
De l'arbitraire politique, des injustices, des
privilèges ( ...
) de la religion même
?
Avant tout : du langage qui les permet
La Devinière,
gravure
del699 que, héroïque, tragique, philoso
phique, épique, ironique, poétique,
impudique, lyrique ...
Cette verve qui
s'empare sans discrimination de tous
les types de discours -du soldat, du
paysan, du Poitevin, du Gascon, du
moine, de l'artisan, du philosophe, de
l'étudiant, du médecin -pour les
mêler dans une
même abondance de
mots, se fonde
précisément sur un
vocabulaire
d'une richesse extrême.
Rabelais ne craint pas de fondre dans
son roman la très grande pluralité des
termes auxquels l'ont familiarisé
ses vastes
connaissances d'huma
niste ; quelque spécifiques et tech
niques que soient ces locutions de
juriste, de logicien, d'helléniste, de
Intérieur de La Devinière
Trousse de médecin
de François Rabelais
et les cautionne.
Langage d'absolu.
» Rabelais découvre spontanément l'arme
maîtresse: la contingence( ...
).
» Ce rassemblement de tournures archaï
ques, d'éléments disparates, d'inventions
déroutantes, vise à communiquer moins un
message
qu'un vertige devant un monde à
la fois infini et discontinu.
» -Jean Paris,
Rabelais au futur, Le Seuil, 1970.
«
Sans doute la singularité de l'œuvre de
Rabelais tient-elle dans sa fonction de chirurgien,
il
use de
tou
tes, convain
cu que la
réalité véri
table que dé
crivent ces
mots est bien
la même
qu'il veut
ressaisir par
la fiction de
son roman.
Rabelais ma
nifeste ex
cellemment
l'ouverture des esprits de la
Renaissance; de fait, s'il intègre dans
son œuvre avec
un égal assentiment
les personnalités souvent contraires
et antagonistes de son temps, élo
quence, truculence, grandiloquence,
c'est parce que la vérité n'est plus
dans l'exclusion,
ni dans la segmen
tation, mais dans
l'écoute concertée
de toutes les voix, aussi partiales ou
grotesques qu'elles semblent parfois,
de
la sensibilité, de l'imagination, du
savoir, de l'entendement.
carrefour de langues et de cultures, dans la
rencontre qu'elle ménage entre culture sa
vante et culture populaire au moment même
où va se décider leur plus profonde sépara
tion( ...
).
Le symptôme le plus éloquent de
cette tension est donné par les deux pre
miers signes que nous ayons de la lecture
de Rabelais: les nombreux tirages de ses
livres qui montrent le succès populaire,
les censures officielles.
» -D.
Rollier,
Rabelais ou C'était pour rire, Larousse,
1972.
(aet d) clichés B.N.
/©coll.
Violier ; (bet c) photos Roger-Viollet ; (e) photo Harlin gue-Viollet ; (f) ©co ll.
Violier RABELAISOl.
»
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