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Théodore Monod, ou la science nomade

Publié le 04/12/2018

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Il y a au fond une continuité logique entre la curiosité scientifique de Théodore Monod et ses engagements successifs sur la place publique. S’il observe depuis des années le comportement des êtres vivants face aux contraintes et aux agressions des climats désertiques, si l’acharnement astucieux avec laquelle la vie se maintient est pour lui un sujet d’émerveillement toujours renouvelé, comment ne prendrait-il pas à cœur d’en défendre et d’en protéger toutes les manifestations ? Ecologiste avant l’heure, alors que l’appellation n’existait même pas, il n’a cessé de mettre en garde ses semblables contre les dégradations du patrimoine naturel. Pacifiste convaincu, il s’est engagé au côté des antimilitaristes lors des manifestations qui ont agité le plateau du Larzac pendant plusieurs années. Par ses multiples plaidoyers en faveur de la paix, il se situe dans la lignée d’un Einstein ou d’un Albert Schweitzer. L’humanisme qui imprègne ses prises de position et ses livres - l' Émeraude des Garamantes en est sans doute le plus précieux témoignage - nous rappelle, avec une patiente obstination, que l’issue des impasses actuelles excède le cadre des problèmes économiques ou techniques, et implique une redéfinition des rapports de l’homme et du monde.

Arpenteur infatigable de la planète, Théodore Monod n’a eu de cesse, à l’image des encyclopédistes du siècle des Lumières, d’en inventorier les richesses.

 

Mais ce professeur honoraire au Muséum national d’histoire naturelle, membre de l'Académie des sciences et auteur de nombreux ouvrages, est aussi un humaniste, dans l’esprit de la Renaissance : pourfendeur de l’intolérance et de toutes les formes de violence, il défend avec passion la valeur de la conscience et de la responsabilité.

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