Catégorie : Français / Littérature
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Vous examinerez ce jugement de Maine de Biran : «Les philosophes du XVIIIe siècle n'ont pas connu l'homme».
nouveauté la Ve Promenade des Rêveries de Rousseau (ibid., p. 264). Ainsi le XVIIIe siècle a d'abord voulu libérerl'homme de tous les systèmes a priori qui pesaient sur la psychologie ; il l'a fait en se soumettant à l'observationminutieuse et sincère de cette réalité multiforme qu'est l'homme. Réussira-t-il d'une façon plus positive à donner del'homme une image synthétique, littéraire et vivante ? II L'explication de l'homme Il faut reconnaître que les philosophes du XVIIIe siècle ne semblent j...
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Croquis Parisien (Eau-forte) - Verlaine
3. Le titre du poème : « croquis ». Il confirme cette définition. C'est un dessin fait en quelques traits de crayon ou de pinceau, qui se borne à indiquerles formes essentielles et vraiment caractéristiques d'un objet ou d'une personne. Or, c'est ce qui, en poésie, caractérise précisément l'art de Verlaine, impressionnisme de sons et d'images. En effet,l'impressionnisme tend à rendre purement l'impression, telle qu'elle a été matériellement ressentie. L'artiste s'attachemoins à peindre l'objet e...
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La Besace (La Fontaine, I, 7)
Lynx envers nos pareils, et taupes envers nous, autant d'antithèses rapides et expressives qui élargissent le cadre du tableau. Ces effets plaisants, qui contrastent avec la solennité oratoire d'autres passages, sont soutenus, relevés par laversification. Ici les « vers libres » de La Fontaine (c'est-à-dire les vers de différentes mesures, aux rimes tantôtplates, tantôt croisées, tantôt entrelacées ou embrassées, triples à l'occasion : tous, fous, nous) s'étalent ou seresserrent selon ce qu'il...
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Un critique contemporain définit l'esprit du XVIIIe siècle en ces termes : «Il fallait édifier une politique sans droit divin, une religion sans mystère, une morale sans dogme.» Dans quelle mesure et avec quelles nuances ce jugement se trouve-t-il vérifié par les oeuvres du XVIIIe siècle que vous connaissez ?
1 En politique - pour commencer par l'aspect le plus percutant des idées nouvelles -, on s'applique moins à proposertel ou tel système qu'à substituer à un fondement surnaturel et mystique un fondement rationnel. C'est un lieucommun de remarquer que presque aucun philosophe du XVIIIe siècle n'est vraiment républicain : la forme degouvernement qu'on peut adopter est pour lui chose assez indifférente, à condition que les fondements en soientrationnellement explicables. Un monarque, un...
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Paul Valéry donne à l'écrivain ce conseil : «Entre deux mots, il faut choisir le moindre» (Tel Quel, Littérature, 1929, Pléiade, t. II, p. 555). Vous rapprocherez cette boutade de la définition qu'André Gide propose du classicisme : «Le classicisme - et par là j'entends : le classicisme français - tend tout entier vers la litote. C'est l'art d'exprimer le plus en disant le moins.» (Billets à Angèle, 1921, dans Incidences.) Vous vous demanderez quel aspect du classicisme et, d'une façon
encore plus, sous chacun de ses silences couve une insolence qu'elle veut bien ne pas dispenser, une impertinencevolontairement restreinte, réduite, reconduite, tenue en main, tenue en guide, une insolence, une impertinenceroyale, fille de roi, quel roi, (secrètement fille d'Atride); ou le dernier, le pire de tout, une insolence de tendresse,une impertinence tendre.» (Victor-Marie, comte Hugo in Pléiade, Oeuvres en prose, t. II, p. 776.) A la lumière decette suggestion de Péguy, il serait...
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Commentez cette opinion d'André Gide : «Il me semble que les qualités que nous nous plaisons à appeler classiques sont surtout des qualités morales et volontiers je considère le classicisme comme un harmonieux faisceau de vertus dont la première est la modestie.».
Paraphrases des Psaumes; il se borne à les publier dans quelque Cabinet satyrique ou Délices satyriques, il accepteune hiérarchie des valeurs établies par la tradition. 3 Mais cette attitude, à la fois critique et conformiste, qui unit public et auteur, se retrouve chez l'auteur lui-même,seul en face de son œuvre : il se méfie, dit-on, de tout ce qui est spontané, inconscient, des mouvements profondsde la sensibilité, etc. A vrai dire, il ne s'en méfie pas parce que c'est de lui, il n'a pas une...
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Racine écrit dans la Préface de Phèdre : «Je n'ose encore assurer que cette pièce soit la meilleure de mes tragédies. Je laisse et aux lecteurs et au temps à décider de son véritable prix.» Plus que des formules conventionnelles de modestie, ne faut-il pas voir dans cette remarque un article essentiel du goût classique ?
II La notion de succès pour un classique Combien fait contraste avec ce narcissisme de l'auteur moderne la position de Racine et des classiques ! Ceux-cimettent l'accent sur tout ce qu'il y a de profondément objectif dans les qualités qu'on demande à une œuvre etdans la manière de reconnaître ces qualités : refus de la subjectivité et du devenir au profit de la stabilité et del'universalité. 1 La perfection technique. L'œuvre ne se juge pas encore comme prolongement et comme témoignage d'un homm...
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Madame de Staël écrit en 1800 dans De la Littérature (Première Partie, chap.11) : «Ce que l'homme a fait de plus grand, il le doit au sentiment douloureux de l'incomplet de sa destinée. Les esprits médiocres sont, en général, assez satisfaits de la vie commune ; ils arrondissent, pour ainsi dire, leur existence, et suppléent à ce qui peut leur manquer encore par les illusions de la vanité ; mais le sublime de l'esprit, des sentiments et des actions doit son essor au besoin d'échapper a
action ne soit pas la médiocre réussite financière et sociale, et l'accent est très antibourgeois chez cette fille debanquier (Necker) : elle souffre certainement d'appartenir à cette classe qui va médiocrement dominer le XIXe siècleet, bien qu'elle ait été suspecte aux révolutionnaires et ne doive pas tarder à l'être à l'empereur, elle regarde avecnostalgie du côté des héros de la Révolution et des guerres de Bonaparte, toujours bondissant vers un inaccessibleidéal. 3 La naissance de la mélanco...
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«Aimez ce que jamais on ne verra deux fois», tel est le conseil que donne Vigny au vers 308 de La Maison du Berger. En face de la morale et de l'art classiques qui privilégient l'éternel par rapport à l'éphémère, l'universel par rapport au singulier, ne vous semble-t-il pas que Vigny définit ainsi une attitude - éthique et esthétique - nouvelle qui, annoncée par Montaigne et la littérature baroque, s'est surtout développée dans la littérature moderne, à partir du romantisme ? Pour répo
s'est pensée comme un Absolu, sont apparues puis disparues sans qu'il reste rien de l'univers particulier quechacune d'elles a constitué (cf. par exemple XIXe Siècle, p. 60) : c'est bien là le sens de la fuite du temps chez lesromantiques, non point le regret banal qu'un bon moment passe trop vite, ni même que les grands sentimentss'évanouissent, mais l'inquiétude métaphysique que des instants si complets, qui semblaient toucher de si près àl'éternité, soient disparus au point qu'i...
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La passion romantique est habituellement présentée comme destruction, ravage, catastrophe. Vous vous demanderez dans quelle mesure le romantisme n'envisage pas tout autant, et même davantage, la passion comme une base pour édifier un monde nouveau.
et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime : c'est l'union de deuxde ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ;mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière et on se dit : J'aisouffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être facticecréé par mon orgueil et mon ennui»). 3 Le cou...
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« Le romantisme a été la grande révolution littéraire moderne. On a parlé souvent de réactions contre le romantisme. On a donné ce nom à des mouvements comme le Parnasse, le réalisme, le naturalisme, le symbolisme, le néoclassicisme. Mais il ne serait pas difficile de montrer qu'ils sont bien plutôt des décompositions ou des transformations du romantisme.» (Thibaudet, Histoire de la littérature française, Stock, 1936). Commentez ce jugement.
des genres plus larges, plus humains et se mettent à rêver à cette épopée de l'humanité qui ne cessera de hantertout le XIXe siècle. Écrire le grand poème de l'homme, telle sera l'ambition du Lamartine de Jocelyn ou de La Chuted'un Ange, du Hugo de La Légende des Siècles et, d'une façon plus fragmentaire, du Vigny des Poèmes antiques etmodernes. Mais cette ambition, les Ecoles suivantes en héritent curieusement : Leconte de Lisle veut tracerl'épopée religieuse de l'humanité, Heredia dis...
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Dans le salon d'une mondaine, brillante et sophistiquée, de la fin du XIXe siècle, Guy de Maupassant fait porter par l'élégant Mariolle, un des personnages du roman Notre coeur (1890), le jugement suivant, au cours d'une conversation avec le romancier Gaston de Lamarthe : «Au temps où les romanciers et les poètes les (= les femmes) exaltaient et les faisaient rêver, elles cherchaient et croyaient trouver dans la vie l'équivalent de ce que leur coeur avait pressenti dans leurs lectures.
réalistes et entre autres à Zola : rappeler contre un certain optimisme du XVIIIe siècle et même du romantisme (cf.George Sand) qu'il n'y a pas de morale naturelle au sens précis du terme ; les paysans ne sont pas vertueux parceque la nature aurait sur eux on ne sait trop quelle influence bienfaisante : dans le village à peu près déchristianiséde Rognes ne règne que la violence des instincts, luxure, avarice, meurtre (La Terre). Assez curieusement onretrouve ici les attaques de Baudelaire...
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HISTOIRE LITTERAIRE: LA RENAISSANCE
en 1439, une «Académie platonicienne» qui répandit largement les thèses de la nouvelle philosophie. Le succès de Platon s'explique par deux raisons : la nature de sa doctrine et les préoccupations religieuses de sesnouveaux lecteurs. Il faut comprendre en effet qu'à la fin du Moyen Age seuls savent lire ceux qui, de près ou deloin, font partie de l'Église. Par définition, les lecteurs de Platon ne purent être que chrétiens et ils crurent trouverdans sa doctrine un aliment à leur foi. Qu'est-ce d...
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Vous expliquerez et préciserez ces lignes extraites d'un article du critique Émile Henriot sur le livre de Jean Rousset consacré à La Littérature de l'âge baroque en France (1953) : «Le baroque est un art solide, massif, membré ; la préciosité est une afféterie, un jeu salonnier de la pointe, moins que rien... Cependant baroque et précieux parfois se rencontrent. Comme le baroque et le classique ; comme se rencontreront, sans nécessairement se confondre, le baroque et le romantique...»
Larmes de saint Pierre de Malherbe la comparaison des Saints Innocents à des lys, où l'image du lys se prolonge parles mots : «blancheur», «incarnate peinture», «teint délicat», «fleurir», «printemps éternel», vers 199-204); • la métaphore outrée (hyperbolique). Le procédé est commun à la galanterie précieuse («les yeux qui assassinent»)et à l'art baroque ; dans le poème cité précédemment, où le désespoir de saint Pierre est comparé à un orage, lamétaphore est prolongée et renforcée de façon hyp...
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L'île : mythe et réalité. À partir des cinq documents suivants, vous ferez une synthèse concise, ordonnée et objective ; puis, dans une conclusion personnelle, vous donnerez votre point de vue sur ce sujet.
[ II. Les aspects de la réalité ] [ 1. L'île dans l'Histoire : la réalité rattrape le mythe ] Tout mythe a évidemment son revers. La lucidité de Diderot, ainsi que celle de Lévi-Strauss, nous le prouve. MêmeTheureau, à la fin de son article, est obligé de nuancer son propos. En effet, derrière le mythe, il y a à la fois lechoc des cultures et la réalité inexorable de l'Histoire. Theureau note que nos conditionnements d'occidentaux ne nous prédisposent pas à goûter le bonheur insulaire.Nous n'a...
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Dans une synthèse concise, ordonnée, objective, vous étudierez le rôle que jouent les agriculteurs dans notre société.
Le monde des paysans connaît alors le déclin. Le prix des terres agricoles a diminué de 40 % entre 1978 et 1985selon le manuel de géographie qui, par ailleurs, montre que les terres ayant le moins de valeur se situent souventdans les régions les moins industrialisées et les moins riches en général, comme l'Ouest, le Centre et la Lorraine.L'article de Y Encyclopédie Hachette fait également le lien entre la paupérisation du monde agricole et le déclin decertaines industries. Les paysans, jusque-là...
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«Les écrivains français ont toujours eu le goût des Écoles. Toujours ils ont aimé à se regrouper autour d'un terme abstrait : classicisme, romantisme, réalisme, naturalisme, symbolisme, existentialisme. A la vérité, les frontières de ces concepts sont confuses. Les grands écrivains ne sont jamais les prisonniers d'une doctrine, même lorsqu'ils en sont les parrains. Leur puissance de création fait éclater les cadres.» Vous commenterez ces lignes d'André Maurois.
précédente, même si elle a donné des œuvres valables, n'a pas trouvé l'essence de l'Art, le grand secret du Beau. Ilserait intéressant ici de développer l'histoire d'un genre particulier à propos des révolutions doctrinales qu'il asuccessivement traversées, par exemple la poésie : que reproche Ronsard à ses prédécesseurs ? d'avoir une idéetrop basse de l'art poétique, une idée toute formelle et toute profane ; pour lui, la poésie est inspiration divine ettravail acharné. Que reprochent le...
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La Bruyère : « J'ai voulu avertir et non mordre, être utile et non blessé.» - Comment divertir et instruire peuvent-ils se combiner ?
la passion est donc condamnée c'est une source de désordre et de souffrance .Ce roman permet, même s'il estfictif, de mieux comprendre la société du XVIIe siècle. Ce roman nous apprend comment aimer. La littérature a alorsune visée éducative grâce aux maximes, registre didactique dans le texte de La Bruyère. Ainsi l'apologue et lamoralité aussi permettent d'enseigner. En plus de cela, la littérature morale doit divertir pour être utile au lecteur.Tout d'abord le registre comique, renv...
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« L'homme qui veut s'instruire doit lire d'abord, et puis voyager pour rectifier de qu'il a appris. »
Synthèse:Suite à cela, nous pouvons constater que Les livres nous apportent le savoir , mais pas la connaissance. -Connaissance du monde.C'est lors du voyage que nous pouvons nous imprégner des traditions et y être initiés. Se plongeant ainsi dans uneculture vivante qui a elle-même sa propre histoire. -Connaissance de l'autre.Les livres ne nous permettent pas de nous entretenir avec les personnes, partager notre savoir et créer denouvelles amitiés. C'est grâce au dialogue que nous pouvon...
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Commentez et discutez l'affirmation d'Edgar Morin : « La concurrence entre Journaux, radios, télévisions, la concurrence des sources d'information donne des chances à l'information que l'argent ou l'État veulent étouffer. »
[ 1. Il n'est pas un État qui ne rêve de contrôler l'information ] Il n'est pas un État qui ne rêve de contrôler l'information, ceci est évident pour les régimes totalitaires oudictatoriaux. On n'a jamais rencontré de pays à parti unique, par exemple, avec une presse pluraliste. À partiunique, voix unique. Les États démocratiques, pour leur part, se targuent de posséder une presse libre et pluraliste.C'est vrai, mais il n'en demeure pas moins que les rapports État/information n...