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Art et imitation de la nature (Wilde)

Publié le 14/09/2015

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wilde

«Quand je peins, j’essaie toujours de donner une image

à laquelle les gens ne s’attendent pas et qui soit assez écrasante pour être inacceptable. C’est cela qui m’intéresse. Et, dans ce sens, je veux être subversif. C’est-à-dire que je donne aux gens une image de la nature et d’eux-mêmes. »

«Tous les documents de toutes les périodes sont faux! Tous représentent la vie “vue par les artistes”. Toutes les images que nous avons de la nature, c’est aux peintres que nous les devons. C’est par eux que nous les percevons. Rien que cela devrait les rendre suspects... » (Conversations avec Picasso de Brassai)

A ce premier paradoxe, Wilde en ajoute un autre : comme la Vie, la Nature imite l’Art. Il est bien évident que la Nature existe en dehors de nous, mais nous ne la voyons jamais qu’à travers les images que la culture nous apprend et nous oblige à découvrir en elle. 

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« Art (et réalité) 1 27 Ces funestes doctrines, aux yeux de Wilde, passent à côté de l'essence véritable de l'art en prétendant dé­ crire la réalité.

Or la réalité ne se laisse pas décrire et l'ambition de l'art ne doit pas être de s'engager dans la voie d'une stérile et scolaire imitation.

L'art définit un monde à part avec ses critères propres de perfection et de beauté; un monde où, pour reprendre les mots de Wilde, «la Vérité est entièrement et absolument une affaire de style».

L'Art ne doit donc pas imiter la Vie.

Bien plus, conti­ nue Vivian, c'est en fait la Vie qui tente en vain d'imi­ ter les formes parfaites qu'élabore l'Art.

Nous cher­ chons tous à faire passer dans nos existences un peu de la perfection et de la cohérence dont seules les formes imaginaires disposent.

C'est pourquoi, continue Wilde, la littérature anticipe toujours sur la vie et la façonne à son image : le monde entier est devenu mélancolique parce que du cerveau de Shakespeare est sorti un per­ sonnage nommé Hamlet; le XIXe siècle, même, est une invention de Balzac car il nous est impossible mainte­ nant de le voir autrement qu'à travers l'image qu'en compose La Comédie humaine.

Ce n'est pas l'Art qui est la pâle image de la Vie mais la Vie qui est l'incer­ taine réplique de l'Art.

Nous ne sommes nous-mêmes que les notes et les variantes inutiles en marge d'un grand texte qui s'écrit en dehors de nous.

A ce premier paradoxe, Wilde en ajoute un autre: comme la Vie, la Nature imite l'Art.

Il est bien évident que la Nature existe en dehors de nous, mais nous ne la voyons jamais qu'à travers les images que la culture nous apprend et nous oblige à découvrir en elle.

C'est en ce sens que Wilde nous invite à penser que les couchers de soleil sont une création de Turner et la lumière une invention de l'impressionnisme.

La Nature. »

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