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L'école de demain ne servira plus à approvisionner les généraux en chair à canon ou les chefs d'entreprise en chair à profit ; elle aidera des hommes à se construire eux-mêmes au contact des autres. Albert Jacquard extrait de J'accuse l'économie triomphante

Publié le 17/08/2012

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"Qui a eu cette idée folle, un jour d'inventer l'école", tout le monde connaît cette chanson mais l'enseignement a toujours existé puisqu'il est inné; dans les vieilles civilisations c'était d'ailleurs les "ancêtres" qui transmettaient le savoir, ces mêmes ancêtres qui étaient les garants de la "sagesse".  Ceci dit l'acte d'enseigner ne peut être neutre, il est en effet marqué d'idéologie politique, religieuse ou économique.  L'école des riches a toujours existé et elle existe toujours, il suffit de voir depuis la Grèce Antique l'évolution de cet enseignement réservé à l'élite (face à l'argent, le concept d'égalité des chances était loin de faire le poids!  Les Jésuites, sous Charles Martel, l'avaient bien compris; ils étaient en effet les premiers à avoir ouvert la voie de l'enseignement eu Europe car les voies du Seigneur, elles, étaient impénétrables!  Dès lors, l'alphabétisation se généralise un peu, chacun devait être capable de lire la Bible. L'enseignement sera donc sous l'autorité de l'église durant des siècles jusqu'à l'impulsion de Jules Ferry, ministre français, qui lui retire ce contrôle et le laïcise. Une guerre scolaire éclate alors entre ce que les gens de l'époque (sous l'influence de l'église) appelaient "l’école de Dieu et l’école du diable".  Mais pourquoi cette guerre? Simplement parce que l'église perdait une institution qui lui permettait de prendre en "otage" des enfants qui serviraient plus tard ses intérêts. Freud, le psychanalyste que je considère plus comme un sociologue, le rappelle à juste titre: "La soumission à la pensée collective dispense de penser individuellement."

« En résumé, la mission de l'école:Instruire et transmettre des connaissances dans le but de faire de nos "petites têtes blondes" (voilà rien que dans cette expression, une forme de discrimination: ils nesont pas tous blonds!!!!) des citoyens modèles, les décideurs de demain!Sur papier, ça laisse rêveur, mais sur le terrain nous en sommes loin! _________________________________________ 1.Décret définissant les missions prioritaires de l'enseignement fondamental et de l'enseignement secondaire et organisant les structures propres à les atteindre D.

24-07-1997 M.B.

23-09-1997IV.A.16 Lois 21557 p.3-4 -3- III.

UNE ECOLE EN CRISE PARCE QU'UNE SOCIETE EN CRISE. "Qui a eu cette idée folle, un jour de tuer l'école"...Dans "La reproduction", Pierre Bourdieu dit ceci: "La reproduction des inégalités sociales par l'école vient de la mise en œuvre d'un égalitarisme formel, à savoir quel'école traite comme "égaux en droits" des individus "inégaux en fait" c'est-à-dire inégalement préparés par leur culture familiale à assimiler un messagepédagogique."En clair, quand l'école fait appel aux parents, elle devient inégalitaire! On parle alors de parents "démissionnaires" ! "Démission des parents: action consistant à donner beaucoup d'argent de poche et peu de gifles."Jean Dutourd Extrait de "L'Ecole des Jocrisses " Pourquoi fait-elle appel à eux alors? Je dirais tout simplement parce que le système ne leur en laisse pas le choix!En effet, cette "petite" entreprise connaît elle aussi la crise: la baisse du niveau d'orthographe en est un exemple significatif.

Dans une génération, nous aurons produitdes incultes analphabètes…ce que j'appelle la génération "télé-teubés", une génération d'assistés! Ce seront les plus dociles...Ils subiront le système sans réfléchir etconsommeront à foison, puisqu'aujourd'hui consommer c'est exister!Je distingue, à mon humble niveau, trois formes d'éducations: ce que m'apprend la rue ou la vie, ce que m'apprend la religion et ce que m'apprend l'école.

Aucunes deces éducations ne m'a appris a être critique et à remettre en question l'ordre établi, ça ferait de moi "une brebis galeuse"!Fils hier, père aujourd'hui; j'ai appris à apprendre sans comprendre pourquoi, j'ai ensuite appris à comprendre !Comprendre que l'avenir est plus qu'incertain pour les générations futures.

La réponse à cette simple question en est le reflet: "Que veux-tu faire plus tard?: Je ne saispas"!Alors, la faute à qui? Une faute que se rejettent parents et corps enseignant pendant que les politiques, les vrais responsables, observent leur gestion bancale!Oui l'Etat est responsable, responsable de ces violences physiques, verbales, et autres discriminations à répétition que vivent en permanence élèves et professeurs, cesviolences qui ne sont que l'expression de ces brutalités institutionnelles qui grondent en dehors.Philippe Bouvard décrit avec un peu d'humour cette réalité sociale: "La vie quotidienne d'un professeur dans une banlieue difficile : le matin, il part enseigner, le soir,il revient en saignant."De réformes en réformes, de décrets en décrets, de programmes en programmes, de l'augmentation du nombre des élèves par classe, en passant par la souffrance et ledésarroi des enseignants qui pour la plupart n'ont jamais quitté les bancs de l'école; le pouvoir en place bouscule l'un des seuls piliers qui n'a pas encore plié! -4- IV.

CONCLUSION "Qui aura cette idée folle, un jour de sauver l'école"...Demain nos enfants grandiront, quels seront les critères de sélections à l'embauche: Ceux que la société moderne impose sous le couvert d'une crise"instrumentalisée" par le patronat ?!Une école précaire parce qu'une société précaire, voilà le constat de cette réalité que beaucoup ne veulent pas voir.

L'échec de l'école, c'est notre échec!Erigeons les remparts de la révolte pour que subsiste le dernier bastion du semblant d'humanité qu'il nous reste! Ce lieu qui permet encore de faire la différence entreJean de la Fontaine et Harry Potter! Oui, c'est ça la magie de l'école!Le futur acteur de changement que je suis aura besoin de plus qu'une baguette magique pour que cette institution ne sombre pas dans la sélectivité en laissant sur lebord de la route les laissés pour compte, les futurs soumis du système!Pour que l'école reste pour tous une chance de s'épanouir ! Pour que l'école reste cet ascenseur social!Revalorisons le discours des jeunes sans jugements et réapprenons à écouter les professeurs avec neutralité! Apprenons simplement à comprendre...Et si on retournait TOUS à l'école, Madame, Monsieur les politiques? -5- V.

ANNEXEPour pousser un peu plus loin ma réflexion voici un extrait de l'ouvrage de Roland Soyeurt "Mes points dans la figure"(Didier Hatier, 1995).Le débat est ouvert! "L'école est-elle inadaptée ? Inadaptée ? Qui oserait prétendre une chose pareille ? On ne fait que s'adapter ! Si c'est trop demander à un élève de connaître l'imparfaitde cinq verbes sur dix, on se contente de quatre, puis de trois.

On appelle ça « revoir son évaluation ».

S'il devient impossible de tenir compte des fautes d'orthographedans les copies, alors on finit par ne même plus souligner les fautes ou par ne plus rien faire écrire.

On appelle ça « revoir ses objectifs ».

Si les délibérations nesuffisent plus à transformer les échecs en réussite, on impose des performances-seuils » ridiculement basses à des conseils de classe que l'on continue évidemment dedéclarer souverains.

Si cela ne suffit pas, on supprimera les examens.

On appellera ça « revoir les rythmes scolaires ».

On continuera donc de la sorte à s'adapter auniveau des élèves, grand précepte démago-pédagogique de mouleurs d'enfants-rois auxquels il ne saurait être question de demander de consentir les efforts que leursaînés pouvaient accepter, dans une autre société, il est vrai.

Pour faire bonne mesure, on mènera alors campagne contre la sélection, soudain devenue synonymed'élitisme, comme si tout élève était capable, et donc en droit, de décrocher son diplôme de secondaire général à dix-huit ans.

On appellera ça l'école humaine, de laréussite pour tous.

On oubliera de dire que la sélection qui interviendra forcément après le secondaire sera plus terrible et plus antisociale que tout ce qu'on a connujusqu'ici : à côté de l'élite que triera l'université, on fabriquera une génération de chômeurs aussi peu qualifiés que ceux d'aujourd'hui, mais détenteurs d'un diplôme. »

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