(Pascal engage son lecteur à parier sur l'existence de Dieu] Si vous gagnez, vous gagnez tout ; si vous perdez, vous ne perdez rien. Gagez donc qu'il est, sans hésiter. Blaise Pascal, Pensées, 233. Commentez cette citation.
Extrait du document

L'interlocuteur supposé évoquant la possibilité de ne point parier, de ne point jouer à ce jeu de pile ou face, Pascal lui démontre alors qu'il n'a pas vraiment le choix. Il est obligé de se déterminer en ce qui concerne l'existence de Dieu.
« Examinons donc ce point, et disons: \"Dieu est, ou il n'est pas.\" Mais de quel cô_té pencherons-nous? La raison n'y peut rien déterminer: il y a un chaos infini qui nous sépare. Il se joue un jeu, à l'extrémité de. cette distance infinie, où il arrivera croix ou pile. Que gagerez-vous ? »
« 56 • Pari / 287 qui nous sépare. Il se joue un jeu, à l'extrémité de. cette distance infinie, où il arrivera croix ou pile. Que gagerez-vous ? » Dans ces quelques lignes, le mot «gager» signifie «parier» et l'expression« croix ou pile» correspond à notre« pile ou face». Pascal, qui a inventé le calcul des probabilités, est en pays de connaissance. L'interlocuteur supposé évoquant la possibilité de ne point parier, de ne point jouer à ce jeu de pile ou face, Pascal lui démontre alors qu'il n'a pas vraiment le choix. Il est obligé de se déterminer en ce qui concerne l'existence de Dieu. « Oui, mais il faut parier. Cela n'est pas volontaire, vous êtes embarqué. Lequel prendrez-vous donc ? Voyons. Puisqu'il faut choisir, voyons ce qui vous intéresse le moins. [ ... ) Pesons le gain et la perte, en en prenant croix que Dieu est. Estimons les deux cas : si vous gagnez, vous avez tout ; si vous perdez, vous ne perdez rien. Gagez donc qu'il est, sans hésiter.» ► Le.recours à l'argument du pari, dans le domaine de i'apologétique, n'était pas nouveau. Dans Pascal et ses précurseurs (Nouvelles Éditions latines, 1954), Julien Eymard d'Angers recense dix théologiens qui ont, sous des formes diverses, utilisé cet argument. Mais Pascal va, lui, donner une force et une signification nouvelles, faisant par là oublier ses prédécesseurs. · Si l'on s'en tient au simple raisonnement, cet argument. du pari a évidemment quelque chose d'un peu déri soire. Les penseurs qui suivront ne manqueront pas de le souligner. Voltaire écrit, par exemple, dans les Let tres philosophiques: « Il est évidemment faux de dire: Ne point parier que Dieu est, c'est parier qu'il n'est pas; car celui qui doute et demande à s'éclairer ne parie assurément ni pour ni contre. · »
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- « [Pascal engage son lecteur à parier sur l'existence de Dieu] Si vous gagnez, vous gagnez tout ; si vous perdez, vous ne perdez rien. Gagez donc qu'il est, sans hésiter. » Blaise Pascal, Pensées, 233. Commentez cette citation.
- Je ne puis pardonner à Descartes: il aurait bien voulu, dans toute sa philosophie, pouvoir se passer de Dieu; mais il n'a pu s'empêcher de lui faire donner une chiquenaude, pour mettre le monde en mouvement; après cela, il n'a plus que faire de Dieu. Pensées (1670), 77 Pascal, Blaise. Commentez cette citation.
- Je ne puis pardonner à Descartes: il aurait bien voulu, dans toute sa philosophie, pouvoir se passer de Dieu; mais il n'a pu s'empêcher de lui faire donner une chiquenaude, pour mettre le monde en mouvement; après cela, il n'a plus que faire de Dieu. [ Pensées (1670), 77 ] Pascal, Blaise. Commentez cette citation.
- C'est le coeur qui sent Dieu, et non la raison. Voilà ce que c'est que la foi: Dieu sensible au coeur, non à la raison. [ Pensées (1670), 278 ] Pascal, Blaise. Commentez cette citation.
- ... A chaque pas que vous ferez dans ce chemin, vous verrez tant de certitude du gain, et tant de néant de ce que vous hasardez, que vous connaîtrez à la fin que vous avez parié pour une chose certaine, infinie, pour laquelle vous n'avez rien donné. [ Pensées (1670), 233 ] Pascal, Blaise. Commentez cette citation.