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T.S. Eliot: Plus l’artiste est parfait

Publié le 13/09/2015

Extrait du document

«... le poète ne possède pas une «personnalité» à exprimer, mais un outil particulier — qui est seulement un outil et pas une personnalité — par lequel les impressions et les expériences se combinent de manière étrange et inattendue. »

«... les écrits critiques des poètes, pour lesquels nous pouvons trouver dans le passé des exemples très distingués, doivent beaucoup de leur intérêt au fait que le poète a pour arrière-pensée sinon pour projet explicite d’essayer de défendre la poésie qu’il écrit ou de formuler celle qu’il veut écrire [...]. Ce qu’il écrit sur la poésie, en bref, doit être compris en fonction de la poésie qu’il écrit. »

 

« Le développement d’un artiste est un perpétuel sacrifice de soi-même, une perpétuelle extinction de sa personnalité. »

Chez un artiste [...] les suggestions qui naissent d’une œuvre d’art, et qui sont purement personnelles, se fondent avec une multitude d’autres suggestions nées d’une expérience multiple, et résultent en la production d’un nouvel objet qui n’est plus alors purement personnel, parce qu’il est devenu une œuvre d’art lui-même.

« Dans ce texte, T.S.

Eliot commence par montrer que le poète doit, pour parvenir à une création véritable, inscrire son œuvre dans la tradition littéraire qui, seule, lui donnera un sens.

Il poursuit en affirmant que cela n'est possible qu'à condition que le poète accepte de sacrifier sa personnalité propre pour tendre à une écri­ ture de 1' « impersonnel » car : « ...

plus l'artiste est parfait, plus seront séparés en lui l'homme qui souffre et l'esprit qui crée.» ..,.

Pour exposer sa pensée, T.S.

Eliot a recours à une image empruntée au domaine de la chimie.

Dans certai­ nes réactions, la· présence d'un élément est nécessaire qu'on nomme le catalyseur.

Celui-ci n'intervient pas directement, ne participe pas, mais, cependant, sa pré­ sence est obligatoire pour qu'ait lieu la réaction.

Il en va ainsi lorsque l'on veut obtenir de l'acide sulfurique.

Il est indispensable d'ajouter aux gaz en présence un morceau de platine.

Mais celui-ci n'est absolument pas affecté par la réaction obtenue, et on ne trouve donc aucune trace de lui dans l'acide sulfurique qui se dégage.

Il en va de même dans cette opération d'une autre sorte qu'est la poésie.

L'esprit du poète est le catalyseur.

Il est nécessaire à la poésie mais n'entre pas dans la com­ binaison nouvelle que constitue le poème.

«L'esprit du poète est le morceau de platine.

Il peut, en partie ou en totalité, opérer à partir de l'expérience de l'homme lui-même; mais, plus l'artiste est parfait, plus seront séparés en lui l'homme qui souffre et l'esprit qui crée; plus parfaitement l'esprit digérera-t­ il et transmutera-t-il les passions qui sont son matériau.

» La même idée est déclinée en formules frappantes tout au long de l'essai.

Empruntant ses exemples à ce modèle absolu qu'est Dante, mais aussi à Shakespeare. »

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