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Hugo Van der Goes vers 1440-1482 Le peintre et l'homme ont intrigué des générations, et toutes, à la suite de Dürer, n'ont cessé de reconnaître en maître Hugo une originalité souvent géniale.

Publié le 05/04/2015

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Hugo Van der Goes vers 1440-1482 Le peintre et l'homme ont intrigué des générations, et toutes, à la suite de Dürer, n'ont cessé de reconnaître en maître Hugo une originalité souvent géniale. Il ne fit que passer cependant : né vers 1440, il achève sa brève existence en 1482. Et cependant, il a brillé et subjugué ses contemporains tant à Gand, où il oeuvre depuis son admission à la gilde des peintres le 5 mai 1467, que chez les Augustins du Rouge-Cloître, dans leur couvent de la forêt de Soignes, proche de Bruxelles, où il entre en qualité de frère convers en 1475, heureux d'y trouver une ambiance spirituelle lui convenant. Malgré cette brièveté, l'artiste créé nombre peu ordinaire d'oeuvres, compte tenu des répliques et copies qui vulgarisent des originaux perdus ou de brillants dessins qui font pressentir des compositions imposantes. Au début, ce sont des panneaux de petit format, illuminés de couleurs chaudes, évoquant des personnages d'échelle réduite, méditant à l'avant-plan d'une nature eyckienne par sa luxuriance, mais bien originale par les subtilités inédites des jeux de jours et d'ombres (la Lignée de sainte Anne, à Bruxelles, le Paradis terrestre, à Vienne). Mais déjà, la Lamentation sur le corps du Christ, de Vienne, fait pressentir l'évolution du maître qui, à partir de 1474, change et amplifie sa manière : tableaux de format ...
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« pleinement avec les acteurs du drame ; d'ailleurs, les plans de construction de l' œ uvre lui facilitent cette pénétration : Marie et les apôtres se situent suivant une perspective qui creuse l'espace et mène au fond de la chambre mortuaire, là où aboutit un autre plan, celui sur lequel s'inscrit l'apparition du Christ, prêt à remonter aux cieux avec la co rédemptrice. Le vieux thème de la dormition de la Vierge s'est donc totalement renouvelé grâce à l'imagination créatrice de Van der Goes. Le maître se révèle, dans le tableau du Musée de Bruges comme dans ses autres œ uvres, un analyste incisif de la ferveur religieuse, un psychologue raffiné qui note avec précision les incidences troublantes de ces émotions sur les êtres humains : ils semblent parfois en perdre la raison ou, au moins, connaître l'anxiété et l'agitation, tandis que d'autres atteignent à un état de sérénité pacifiante.

L'ascèse a chassé la moindre inquiétude chez l'Homme en prière et chez le Moine méditant , du Musée métropolitain de New York ; ce sont des âmes qui vibrent dans la lumière d'une vérité sereine et animent sobrement une effigie charnelle. Hugo Van der Goes aspira à cet état, il ne l'atteignit que rarement ; en 1481, au retour d'un voyage à Cologne, il sombra même dans un profond déséquilibre.

Son compagnon de noviciat a décrit le mal de son confrère dans un document poignant qui fait participer aux angoisses et aux dépressions de l'artiste scrupuleux, du religieux inquiet.

Aussi bien, dans les personnages aux traits ravagés, aux yeux hagards, aux cheveux désordonnés, aux gestes hésitants, aux attitudes lasses qui apparaissent dans son œ uvre, pouvons-nous voir autant d'essais d'introspection du maître génial, de ce super sensible que l'effroi et l'agitation obsèdent sans cesse.

Il s'apaise cependant, à l'occasion, car son œ il et son esprit se reposent à considérer la lumière éblouissante qui baigne un paysage, les bleus intenses et frais qu'il éparpille sur tous ses panneaux.

Autant de notes qui rapprochent le peintre du Rouge-Cloître de Vincent Van Gogh.

Celui-ci succombera à cause de ses outrances et de sa fougue, tandis que son ancêtre du XVe siècle s'épuisera par sa concentration angoissée. Hugo Van der Goes compte parmi les plus grands peintres flamands du XVe siècle.

Ses contemporains et les générations suivantes ont reconnu ses caractères exceptionnels : conception et composition renouvelées des thèmes religieux, création originale de types populaires, analyse subtile de tout un secteur intime du comportement humain, prédilection pour un coloris clair et étincelant, découverte du jeu de l'ombre et de la lumière animant la nature, enfin introduction du mouvement dans ses scènes. Les miniaturistes ganto-brugeois du dernier tiers du siècle se sont mis volontiers à son école.

Sander Bening est le mieux doué des enlumineurs formés à son contact, tandis que le maître de Moulins est le plus brillant peintre étranger issu de son atelier.

Vasari cite le Retable Portinari comme une œ uvre de grande qualité, les peintres italiens l'étudièrent d'ailleurs et Ghirlandajo répète plusieurs de ses formes vigoureuses dans son Adoration des bergers de la Trinité à Florence.

On a noté, avec raison, combien les merveilleuses audaces chromatiques de Van der Goes ont frappé Grünewald, cet autre visionnaire troublant.. »

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