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Lorenzo Ghiberti par Richard Krautheimer Professeur d'Histoire de l'Art.

Publié le 05/04/2015

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Lorenzo Ghiberti par Richard Krautheimer Professeur d'Histoire de l'Art. Institute of Fine Arts, New York University Au premier abord, Lorenzo Ghiberti semble facile à comprendre : Florentin, artiste de la première Renaissance, sculpteur de bronze, nature poétique, voire suave, inchangée de sa première à sa dernière oeuvre. Simplicité fallacieuse ; en réalité, sa vie d'homme et d'artiste est fort complexe. Ses débuts sont d'un enfant prodige. Ayant étudié la peinture et l'orfèvrerie, il prend part, à peine âgé de vingt ans, à un concours pour les portes de bronze du Baptistère de sa ville natale et triomphe de six concurrents, dont quelques-uns très experts. Son coup d'essai, le Sacrifice d'Isaac, nous montre les futures qualités de son art, à leur début. Très impressionnable, sensible à tout stimulant, il garde sans cesse les yeux grands ouverts et regarde très loin au-delà de l'enceinte de sa ville natale. L'orfèvrerie des cours royales de France lui fait grande impression : nous le savons par son récit de l'orfèvre rhénan Gusmin, qui travailla pour le duc Louis Ier d'Anjou. Mais il était tout aussi disposé à recevoir les reflets de l'art antique qui avaient pénétré à Florence quelques années plus tôt. Il reste cependant lui-même : harmonieux, doué d'un sens extraordinaire de la beauté des lignes et des valeurs tactiles de la sculpture ; élégant aussi, avec un vif penchant à la précision artisanale. C'est un orfèvre, et orfèvre il restera, sa vie durant. Pendant vingt ans, il travailla à sa première porte de bronze, celle qui se voit aujourd'hui au portail nord du Baptistère. La conception en est conservatrice, visiblement inspirée par celle de la porte d'Andrea Pisano au portail sud, alors vieille de presque cent ans. Vingt scènes de la vie du Christ et huit figures de Pères de l'Église et d'Évangélistes sont placées dans des panneaux ; quarante-huit têtes de prophètes sont disposées dans les quatre-feuilles. Les figures, hautes en relief, polies, très rapprochées et dorées se détachent sur le fond sombre du bronze. Les paysages ne sont indiqués que par un arbre ou un rocher. Le relief vise, avant tout, à une forme sculpturale, non à créer de l'espace ou de la profondeur entre les volumes. Seule une étude serrée nous révèle comment l'art de Ghiberti s'est orienté par la suite d'un pas ferme vers une nouvelle solution : d'abord plus décorative et même d'une plus grande beauté linéaire, ensuite d'un équilibre et d'une sérénité classiques. Dans la Tentation, le Christ et Satan s'opposent en un contraste sévère. Dans la Flagellation, chaque trait de son dessin contribue au mouvement de l'ensemble. Dans tout cela, aucun signe d'une volonté révolutionnaire. C'est l'oeuvre d'un artisan supérieurement habile, absolument maître des principes de son art et doué d'un infaillible sentiment du beau. Même lorsqu'il modèle la grande figure de Saint Jean-Baptiste, à Or San Michele, vers 1414, il fait oeuvre d'orfèvre, selon ces principes mêmes. Ghiberti fût-il mort au moment où,...
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