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COURS DE PHILO: LATECHNIQUE

Publié le 13/04/2013

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Un vide a été créé par la civilisation technicienne, dans la mesure où elle a arraché l'homme à un milieu naturel qu'elle détruit pour le précipiter dans un environnement artificiel qu'il maîtrise mal. Elle le dépouille ainsi de la régulation des rythmes naturels sans lui apporter une authentique culture, en le jetant simplement dans l'ennui ou le malaise on peut parler du vide existentiel de l'homme dans la civilisation technicienne.

Néanmoins, il serait par trop facile de condamner radicalement la technique. Notons, tout d'abord, que la toute derni�re révolution industrielle, celle de l'informatique et du traitement de l'information, semble annoncer une profonde mutation. A la longue, le travail ouvrier tel qu'il est conçu aujourd'hui, avec l'organisation dichotomique de la production - énergie intellectuelle d'un côté, énergie manuelle de l'autre - est conduit à profondément changer, puisque l'évolution nous oriente vers des machines capables de prendre des décisions élémentaires.

« III - Productions animales et techniques humaines Si la technique est d'abord vitale et biologique puisqu'elle correspond à l'adaptation du vivant à un milieu, il importe cependant de ne pas confondre la technique humaine, cet acte de souveraine liberté et intelligente, avec les productions animales, génériques (elles appartiennent à l'espèce) et statiques.

Spengler fait la différence entre ces deux modes d'action, qui s'opposent comme la liberté à l'opaque royaume de la nécessité.

De même que le travail est essentiellement humain, de même la technique inventive et libre appartient à l'homme. Abeilles et castors bâtissent, certes, des édifices, de même que les fourmis connaissent l'« élevage » des pucerons.

Mais les créations de ces animaux font partie de l'équipement génétique de l'espèce, elles sont génériques et, en tant que telles, statiques et immuables.

Ce que produisent les animaux est le fruit de la nécessité et du besoin, déterminé par l'instinct et non le résultat d'une délibération de leur intelligence. Au contraire, la technique humaine est personnelle, libre, imaginative et évolutive.

La technique de l'homme est une invention.

L'homme est un être qui dépasse l'espèce, au contraire de l'animal qui demeure anonyme et dépendant. «Dans l'existence de l'homme, la technique est consciente, arbitraire, modifiable, personnelle, imaginative et inventive.

Elle peut s'apprendre et être perfectionnée.

L'homme est devenu le créateur de sa tactique vitale.

» (O.

Spengler, L'homme et la technique, NRF, 1958) IV - L'outil et la main L'homme, créateur de sa technique vitale, a inventé d'abord l'outil, qui représente la forme la plus élémentaire des instruments destinés au travail.

Or, il faut souligner ici le rôle de la main et faire son éloge.

En effet, dès l'origine, l'outil apparaît comme le prolongement de la main.

La main, lorsqu'elle est désarmée, est en soi inutile.

Elle appelle donc l'outil, qui est en quelque sorte son extériorisation.

La bête, qui est sans main, n'a pu créer qu'une industrie immuable et monotone.

C'est la «main pensante» qui a permis à l'homme de devenir créateur. « Entre la main et l'outil, commence une amitié qui n'aura pas de fin.

L'une communique à l'autre sa chaleur vivante et le façonne perpétuellement.

Neuf, l'outil n'est pas «fait», il faut que s'établisse entre lui et les doigts qui le tiennent un accord né d'une possession progressive, de gestes légers et combinés, d'habitudes mutuelles et même d'une certaine usure.

Alors, l'instrument inerte devient quelque chose qui vit.

» (H.

Focillon, L'éloge de la main, in La vie des formes, PUF, 1955) V - De l'outil à la machine. »

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