L’Art ( cours )

« rait notre catégo rie moderne des beaux-arts et elle n'attribuait de Muse ni à la peinture ni à la sculpture qu'elle rangeait dans la catégorie des « arts servi l es•.

Le terme grec pour« art•, techné, comme celui d'ars en lati n, n'avait que le sens général d'art en fr ançais, et les Grecs ne reliaient l 'art au beau (ka/os) que dans la mesure où le beau éta it en même temps l e bon : l'art vise à procurer l'utile (ophelimon) et l'agréable (êdu), source de plaisir.

Cf.

I' Hippias majeur de Platon, où Hippias définit l e beau comme ce qui répond bien à sa fonction , par exemple une « belle • marmite.

•La tendance de l'esthétique contemporaine à étendre l'art à des pro­ du i ts de la technique, qui vi se !'adapté et le fonctionnel (cf.

le design), ne fait donc que renouer av ec la conception antique de l'art.

•Cependant, pour E.

Souriau, qui prolonge la perspective kantienne, l'œuvre d'art se distingue de ce lle de la technique par son autonomie architect'Onique .

Tandis que le but de la technique est purement opé­ ratoire, l'art est architec tonique en ce sens qu'i l cons idère son œuvre en tant qu'existant par elle-même.

Un pont n'est pas une œuvre gratuite, mais il peut être une œuvre d'art.

•Dès lors, on pourrait dire avec Marx qu'il y a une activité artistique quand il est permis à l'homme de contemp l er un objet qu'il a créé non p l us en tant que représentant la satisfaction d'un besoin , mais en tant que portant témoignage de son activité créatrice.

Tout produ it d'un travail non aliéné peut donc prétendre au titre d'œuvre d'art.

Position réali ste •Faisan t sienne la définition aristoté licienne de l'art comme imi tat i on de la nature, le réa lisme naïf voit dans la confo rmité de l'œuvre d'art à son modèle sa vérité et sa finalité.

•Ma is une œuvre d'art n'est jamais ob jective , sa« vérité,, procédant toujours d'un illusionn i sme fondé sur des conventions sociales.

Position id~ lisle • Selon Platon.

l'art est doublement faux dans la mesure où il est l'im itation (œuvre d'art) d'une image (objet naturel) de l'idée qui seule est vraie (cf.

p.

61 ).

L'art ne saura it être vrai que dans la mesure où l'ar­ tiste se détourne des formes natu re lles pour se tourner vers les réalités idéales, tout comme I' Artisan du monde , le Démiurge, s'est tourné vers ces Idées pour créer l'Univers (cf.

le Timée).

C'est pourquoi Platon. »