Devoir de Philosophie

LE BONHEUR.

Publié le 01/05/2014

Extrait du document

 

Les formes d'apr�s-pluie n'ont pas leur lumi�re habituelle. Tu les dé-doubles de tes yeux, tu leur inventes le miroir ; et le ciel décanté tant de fois comme tes l�vres si parfaites d'avoir souri encore. Tu es là, simplement, et le bonheur te doit son nom. ›,

LE BONHEUR :

QUELQUES REMARQUES A DISCUTER.

Un idéal philosophique 7

La sagesse grecque est recherche simultanée de la lucidité intel-lectuelle et de la conduite équilibrée. Hiérarchiser les valeurs, distinguer ce qui est essentiel et ce qui ne l'est pas, cultiver ce qui mérite de l'être : tout cela semble indiquer que la philosophie vise le bonheur — si l'on entend par bonheur réalisation d'un art de vivre où l'individu et le groupe s'accomplissent pleinement, manifestent leurs possibilités d'épa-nouissement, et ce à tous les niveaux d'affirmation vitale.

Mais les choses se compliquent d�s qu'il s'agit de définir un crit�re fiable et incontestable d'un tel art de vivre. S'agit-il d'affirmer avec force ses désirs, ses passions, sa volonté de puissance, et ce en dépit des artifices ou des conventions de la vie sociale, comme le proposent certains Sophistes 7 (cf. le discours de Callicl�s dans le Gorgias). S'agit-il de faire valoir, dans la conduite de l'existence, des fins supérieures comme la justice, l'amélioration de la vertu individuelle ou collective, l'exigence de lucidité sur soi et le monde, comme le propose Socrate dans les propos que lui attribue Platon ? (cf. Apolo¬gie de Socrate). S'agit-il encore d'accéder à la maîtrise de soi en contrôlant ses réactions affectives à un événement dont on n'a pu empêcher la présence, comme le proposent les Stoïciens ? (cf. le début du Manuel d'Épict�te).

« moins, aide à constituer une des conditions du bonheur (cf.

Spinoza.

Éthique).

• Un idéal poétique ? Éluard : « Il ne faut pas voir le monde tel que je suis ...

» « ...

Il ne faut pas de tout pour faire un monde : il faut du bonheur et rien d'autre.

» La connaissance, conçue depuis longtemps comme moyen de trans­ former le monde (Descartes invoquant la maîtrise de la nature et Marx celle de la vie sociale), semble prendre un chemin d'abord inverse de celui de la poésie.

Dépouillant toute chose des projections affectives et des représentations qui se sont cristallisées dans son « imagination ma­ térielle » (Bachelard), elle revendique à tout moment la rationalité, la clarté, l'univocité.

Et c'est, semble-t-il, à cette condition qu'elle dote l'homme de lucidité dans l'analyse du monde réel.

Cela signifie-t-il pour autant que la poésie, et les richesses de l'imaginaire (cf.

U.1.

imagina­ tion) n'ont plus droit de cité dans la vie humaine ? On connaît, entre autres, la réponse des surréalistes et de grands poètes « engagés » comme Éluard et Aragon.

Ce qui interdit à la poésie et à l'art en général de prendre davantage d'importance dans notre monde, ce n'est pas la connaissance rationnelle, mais la présence permanente d'injusti­ ces, de misère, d'exploitation de l'homme par l'homme, toutes choses qui n'ont rien de fatal.

Et lorsqu'on veut, selon le mot d'Éluard, passer « de l'horizon d'un homme à l'horizon de tous », on ne peut séparer la recherche permanente de la lucidité et de la connaissance, qui permet­ tent d'agir efficacement sur le monde, de l'aspiration qu'exprimait Lau­ tréamont en écrivant « La poésie de demain sera faite par tous ».

La poésie, comme fin en soi et quotidienneté ; la connaissance et la ré­ flexion philosophique, comme cheminement nécessaire vers l'action effi­ cace : poésie et philosophie semblent en fin de compte solidaires dans cette conquête difficile qu'est celle du bonheur -conçue dans sa di­ mension collective aussi bien que dans sa dimension individuelle.

[CLERMONT-FERRAND-A] La recherche du bonheur peut-elle être un esclavage? (DIJON-F8-G-H] La beauté est-elle une promesse de bonheur ? [BORDEAUX-CD] Qu'entendez-vous par «être soi-même» ? 190. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles