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LE POUVOIR (cours de philo complet)

Publié le 02/11/2016

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conflictuels, l’unité sociale n’étant que nominale. On peut donc conclure en disant que le pouvoir n’est pas de même nature ni vécu (le la même façon dans la « communauté » et dans la « société ».

 

3 _ Les analyses systémiques du pouvoir. Fondées sur les

 

modèles cybernétiques et la théorie générale des systèmes de lierta-lanljy, les analyses systémiques étudient tes processus d’adaptation des systèmes politiques sans tenir compte des valeurs ou idéologies différentes. Le pouvoir dans cette analyse devient, comme le dit Easton. « une variable significative ». Selon Deutscli, il n est ni le centre, ni l’essence de la politique, mais seulement un des moyens de la politique, « un mécanisme de contrôle de l’accélération, quand l’influence, l’habitude ou la coordination volontaires ont échoué ». Ainsi seuls le mécanisme de contrôle, la coordination, sont importants pour cette analyse. Sur le modèle de la science des organismes vivants, on étudiera la' politique comme une machine autorégulatrice, du point de vue » cybernétique ».

 

Le pouvoir est, dans ces théories, clarifié par l’intervention du modèle cybernétique, comme régulation des demandes ou besoins et des décisions en vue d’un équilibre. Mais les valeurs et idéologies en sont exclues, et l’on obtient une interprétation neutre et purement formelle.

_ III _ L’analyse anthropologique du pouvoir.

 

1 _ Position du problème. L’analyse anthropologique (avec

 

Lapierre, Balandier, Leach) pose que le pouvoir est une nécessité, pour toute société, car il résulte de l’impératif de lutter contre une dégradation (entropie), de sauvegarder un ordre contre le désordre. On voit immédiatement que s’attache au pouvoir un caractère sacre lié à l’origine même du monde ordonné (Religion). Ce » sacré » du pouvoir est encore sensible dans nos civilisations. Four ne prendre qu’un exemple, un Président, un Roi, un Empereur ou un Pape ne sont pas considérés comme des hommes de tous les jours, ils appartiennent encore à la catégorie du transcendant, qui faisait dire à Rostand : » on tue un homme, on est un assassin ; on en tue mille, on est un héros ; on les tue tous, on est un Dieu » (en mêlant, comme en un sophisme, trois niveaux extrêmement différents de pouvoir et de violence). Mais si le pouvoir est lié, surtout chez les primitifs, à une religion, à un sacré, cela n’empêche pas qu’en même temps qu’on le vénère, on le conteste comme entretenant des inégalités (« demandes » de Easton). .

 

On pourra donc ordonner les sociétés selon le type de regime qu’elles présentent : c’est ce que fait Lapierre dans « Essai sur le fondement du pouvoir politique », 1968.

 

Quoique selon certains sociologues, il existe des sociétés apolitiques (théorie dite « minimaliste » admettant que le pouvoir n'est pas politique dans certaines sociétés dites primitives ou se modelant

LE POUVOIR

Le pouvoir est d’abord une notion physique, dérivée du « sens intime » de notre énergie musculaire, et de la production apparemment autonome de mouvements. C’est la cénesthésie et la kinesthésie qui sont ici en jeu. Ferenczi, étudiant la première année de la vie de l’enfant d’un point de vue psychanalytique, suppose l’existence de stades d’évolution, parmi lesquels la « toute-puissance imaginaire », stade très « gratifiant » (contraire de frustrant) où l’enfant tout jeune a l’impression qu’il peut absolument tout.

 

Le pouvoir représente aussi une influence psychique et morale, sur soi-même (maîtrise, yoga) et sur autrui (pouvoir des sorciers). Le pouvoir est donc aussi bien « conatus » (désir de persévérer dans l’être, chez Spinoza) que « volonté de puissance » (ce qui veut dans la volonté, chez Nietzsche, par opposition à la volonté de dominer).

 

Enfin et surtout le pouvoir politique regroupe toutes ces acceptions en une seule : il est à la fois physique, moral, social, mystique même. Les problèmes qui se sont posés à propos du concept de « pouvoir » sont très divers.

_ I — Le problème de la conservation temporelle

 

du pouvoir.

 

1 _ Les modèles platoniciens. Dans le « Critias «, Platon

 

montre que de même qu’un troupeau de bétail ne peut être dirigé que par un homme, et non par un animal, de même un groupe d’hommes ne peut être mené que par un surhomme, un dieu. Lorsque l’Atlantide était ainsi gouvernée, sa prospérité était à la mesure de sa filiation divine : véritable paradis recréé. On voit que Platon développe une théorie du pouvoir « élitiste » (des élites), mais l’essentiel est encore le rapport du pouvoir avec le temps (chronos = l'usant). Si dans « la République » les philosophes-rois doivent gouverner (en vertu de la tripartition parallèle de la cité et de l’àmc), c’est parce que les philosophes, outre leurs vertus et leur vue synoptique, peuvent amarrer la cité à un principe intemporel (le bien, idée des idées) et par là éviter sa dégénérescence. De même, il faut éviter de comprendre le « mythe de la cité idéale » comme une utopie déréelle. En fait, il s’agit d’un modèle à partir duquel il est possible de penser la cité dégénérée, et donc de la guider vers le mieux, de même qu'il vaut mieux lire les grands caractères (cité) que les petits

Apparaissent : 1) des individus « populaires » drainant vers eux les sympathies de la majorité des membres. Les « populaires .. se divisent en « ceux en qui on a confiance affectivement, qu’on aime fréquenter », et « ceux en qui on a confiance idéologiquement ceux qu'on estime capables par rapport aux objectifs ou aux difficultés du groupe » ; 2) des individus isolés, qui se divisent en « rejetés » (antipathiques à la majorité), et «isolés» proprement dits (qui se tiennent à l’écart) ; 3) des « paires », des « trios », des « quadrettes » constituant des sous-groupes. Ces sous-groupes sont plus ou moins intégrés dans le groupe ; aussi des « personnes de liaison » sont des intermédiaires socio-affectifs.

 

En ce qui concerne le leadership (influence reconnue et acceptée sur le groupe), il peut être tenu par un seul (un individu « populaire et estime »), ou être l’objet d’un conflit (rivalité de leaders potentiels) ou etre tenu par un sous-groupe (une paire, un trio, un quadrette).’ Des sous-groupes peuvent aussi être en compétition, en tension en instance de scission.

 

Ainsi l’observation montre que tout groupe primaire en situation groupale vecue se structure spontanément de façon d’abord informelle.

 

Si le groupe a à organiser une action ou à se constituer officiellement, il se structure formellement par une distribution des rôles et des responsabilités dans le cadre d’un règlement intérieur accepté.

 

Dans tout groupe structuré formellement (officiellement) la structure informelle continue à exister. Tous les degrés de coïncidence ou de divergence-tension peuvent exister, dans la réalité entre la structure officielle hiérarchique (ou structure formelle) et la structure affective informelle.

 

Il est évident que le pouvoir du leader dans le groupe et sur le groupe est d’autant plus reconnu et accepté qu’il coïncide davantage avec le leadership informel au niveau socio-affectif.

 

Conclusion. Le pouvoir est d’abord un statut d’autorité et d influence sur un groupe ou dans une société, et cette « position sociale » attire ceux qui possèdent une volonté de puissance ou qui veulent renverser un pouvoir existant pour le remplacer par l’imposition de leur Loi, devenir « les Maîtres » et faire des autres « des esclaves » ou des victimes. Dans cette perspective, le pouvoir est un rapport de forces à l’avantage de celui ou ceux qui le détiennent C'est la loi du règne animal.

 

Dans un autre sens moins sauvage et plus digne de l’Homme le

 

Pouvoir est une responsabilité sociale, un rôle difficile d’organisation du Bien Commun du groupe ou de la Société, dans laquelle ce pouvoir existe. Le Bien Commun est la satisfaction des besoins fondamentaux de tous, de l'intérêt général, et la réalisation des aspirations collectives, tout en ayant égard, dans ce cadre commun, à la satisfaction des besoins et aspirations des sous-groupes et des individus.

« (l'tlme) car les pre mier s ~ont pl us lisi b les.

Cette v a leu r de rnod èh: heuristique de la cité idéa le devient évidente lorsqu 'on déco u vre la typologie des régi mes politi qu es du Livre Ylll.

C'es t grâce au réf ére nt ''bso lu de la Cité idéa le que l'on peut déceler les différences e ntr e l es régi mes politiqu es rée ls , tous dégén érés à d es deg rés divers.

Ainsi la t imocratie (el l'homme féru d'honneurs) est-elle un pis -aller, par rappor t à l'oli garchie (avec s es htlles entre riches et pauvres), à la démocratie (avec ~on insta bilité pe rpé tu e lle) , e l s urtou t à lu tyra nni e (el sa d ém es ure sa nglante ).

Ce q ul préo cc upe donc Platon dans le concept d e • pouvo ir • , c'est la facilit é avec laquelle le Pouvoir s'assoc ie à la dégénérescence tempo relle, et à la co rrup tion.

Le travail du philosophe sera de dis so cier les deux .

Pour cela il faut éviter : 1) de procéder à la man I ère des sophi stes, par un e mpirisme de bas étage (du type de la " rece tte • , de la • cuis ine •) qui co nsi sterait : dis tin guer grossièrement les typ e s humain s ct leur s défa uts, et de pront e r (par des disco urs adroits flattant le s Ol)lnlons) de ces penc-hants pou r gouverner.

Par là l e sophi ste n 'est qu'un • doxo ­ m im e •, un man ip ula teu r d'opinion ; 2) ùe rechercher le change men t.

Au con traire, en préservant les valeu rs traditionn elles, le p hi l osop h e aura lait un pa s déci sif vers l'a ma rrage de lu cité IIU X vale urs é tern elles, par la res taurati on de l' u nîté de la lo i el de la nature, de la moralit é Individuelle et de la mora lité civ ique : 3) de fair e comme s'li n'y avai t pas de communi ca tion par faite possible, ent re le s Idées, entre les homm es, en tre le pri ncipe poU ­ tique et les prin cipe s de l'lnùividualilé.

Le phil osophe devra être le • garctlen des circuit s •, le • standardiste • de la politique .

2 - La conservation du pouvoir par la violence.

Machiavel (• Le Prince •, • Di scour s s ur la première décade de Tit e- Live •) Lente de développer une t> hilo sophie politique fo n dée non sur la Raison mais sur l'autoritê et la violence .

Les phil osop hes politique s ont écl1ou é par ce que, Imbu s de princip es absolus ou religi eux, ils on t • mé prisé les choses humaines •, et par là o nt perdu le réalisme indi s p ensable.

Machi avel in sis tera donc sur la • Vertu du Prince •, qui est sa force, son énergie, son courag e, bref son • pouvoir •-• Empi ­ ri ste • par méthode, M ach iave l dit avec franchi se • comment les bommes so nt • et • ce qu'il s ont coutum e de fa ire • , non ce q u'il s d ev raie nt fai r e.

Ain si il exi ste une conditio n humaine : les humains sont naturelle me nt mt!cbanls ; - tou t bien est nécessa irement accom pagné de mal ; - les humain s n e font le bien que s' ils y so nt cont rain ts.

Ain si ne se pose plu s le problème du • meill eur rég ime possible , ; l e seul problème est. »

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