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Constitution (cours de droit public).

Publié le 20/05/2013

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Constitution (cours de droit public). 1 PRÉSENTATION Constitution, ensemble des lois fondamentales qui régissent l'organisation et le fonctionnement des pouvoirs publics, et qui constituent la loi suprême d'un État. 2 ORIGINE DES CONSTITUTIONS L'idée même de Constitution, texte qui, précisant les règles du fonctionnement de l'État, lie de la même manière gouvernants et gouvernés, est inséparable d'un modèle déterminé de régime politique, la démocratie. Procédant de la souveraineté populaire, elle organise les limitations de pouvoir auxquelles tous doivent se plier, pour éviter le gouvernement tyrannique d'un seul aussi bien que l'anarchie qui serait préjudiciable à tous. Investissant l'État de l'autorité légitime, elle lui permet d'exister et de se pérenniser. La volonté collective qui est la source de toute Constitution permet de distinguer ce type de texte du réseau de normes et de règles juridiques appelées « lois fondamentales du royaume « qui enserrait l'exercice du pouvoir sous l'Ancien Régime. Là où la Constitution apparaît comme une loi écrite, le plus souvent votée ou ratifiée par le peuple, ces lois coutumières, c'est-à-dire non écrites, restaient imprécises et même contradictoires. C'est la Révolution française qui a donné à la notion de Constitution sa signification moderne, dans le cadre d'un projet politique consacrant progressivement le peuple comme la source unique de la légitimité. Ainsi, en 1791, inspirés à la fois par les philosophes des Lumières et par l'exemple américain, les constituants entreprennent de doter la France d'une Constitution, seul remède au malaise politique, économique et social du pays et seul moyen de séparer ainsi l'État de la personne royale. L'article 16 de la Déclaration des droits de l'homme, qui dispose que « toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n'a point de Constitution «, s'explique par ce contexte historique et politique. À partir de la Révolution, la Constitution, acte juridique solennel, prend un caractère obligatoire auquel doivent se soumettre les gouvernants qui deviennent ainsi redevables de leur pouvoir au regard d'une norme supérieure. La Constitution est donc indispensable à la formation de l'État de droit (par opposition à l'État de police où règne l'arbitraire). Cependant, tous les États modernes s'étant dotés d'une Constitution, on ne peut inférer aujourd'hui de l'existence d'une Constitution celle d'un régime démocratique. Instrument de légitimation du pouvoir, les Constitutions sont donc modifiables au gré des régimes politiques, que l'origine de ces derniers soit démocratique ou non. 3 FORME DES CONSTITUTIONS ET PRATIQUE CONSTITUTIONNELLE Cinq modèles de Constitution © Microsoft Corporation. Tous droits réservés. Les juristes distinguent généralement les Constitutions écrites des Constitutions coutumières (orales ou non codifiées de manière systématique). Cette distinction est en fait quelque peu artificielle. Les Constitutions coutumières peuvent reposer sur certains documents écrits, comme c'est le cas en Grande-Bretagne (Magna Carta de 1215, Habeas Corpus de 1679, Parliament Act de 1949, etc.), tandis que la coutume peut influer de manière parfois déterminante sur le fonctionnement des Constitutions écrites. Les Constitutions écrites (la première fut celle de l'État de Virginie en 1776) ont un caractère particulièrement solennel parce qu'elles sont rédigées. Les détenteurs du pouvoir d'élaborer une Constitution possèdent le pouvoir constituant originaire. Celui-ci est mis en oeuvre dans trois circonstances : la création d'un nouvel État, l'instauration d'une fédération d'États, ou le changement de régime politique après une guerre ou une révolution. Les détenteurs du pouvoir constituant originaire emploient l'une des méthodes suivantes pour instaurer une nouvelle Constitution : le référendum (mode choisi pour la Constitution de 1852, mais dans un contexte où le vote n'était pas entièrement libre), l'élection d'une assemblée constituante chargée de rédiger une Constitution, ensuite soumise au peuple par voie de référendum. C'est de loin la méthode la plus démocratique. À la Libération, la Constitution de la IVe République a été adoptée selon cette procédure. Pour qu'on puisse estimer que la Constitution est véritablement modifiée par la coutume, cette dernière doit présenter quatre caractères : l'interprétation ou l'attitude constitutionnelle doit être répétitive, constante, claire, et doit rencontrer l'approbation de l'opinion publique et de la classe politique. Ainsi, l'abandon par le président de la République Jules Grévy en 1880 de l'usage du droit de dissolution fit évoluer la IIIe République d'un régime parlementaire où l'exécutif (président de la République) devait exercer un pouvoir prépondérant vers un régime d'Assemblée où le Parlement devint tout puissant. 4 RÉVISION DES CONSTITUTIONS Une Constitution doit pouvoir être modifiée afin de suivre l'évolution des moeur...
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« 5 CONTRÔLE DE CONSTITUTIONNALITÉ Conséquence logique de la primauté du texte constitutionnel, le mécanisme du contrôle de constitutionnalité consiste à faire constater par un organisme approprié (Coursuprême des États-Unis, tribunal de Karlsruhe en Allemagne, Conseil constitutionnel en France) la conformité d’un acte législatif à la Constitution. En France, la réaffirmation, opérée par la Constitution de la V e République, que la Constitution occupe la place suprême dans la hiérarchie des normes, dominant les lois organiques, les lois ordinaires et les règlements, a été appuyée par l’instauration de mécanismes de protection de cette suprématie.

Le contrôle des lois est ainsi opéré parle Conseil constitutionnel avant la promulgation des lois.

Cet organisme apparaît à la fois comme un arbitre, un juge et, depuis son célèbre arrêt de 1971 concernant laliberté d’association, comme un défenseur vigilant des libertés publiques et fondamentales.

Le contrôle de constitutionnalité des lois s’appuie sur le « bloc deconstitutionnalité » qui comprend la Déclaration des droits de l’homme de 1789, le Préambule de la Constitution de 1946, les principes fondamentaux particulièrementnécessaires aux lois de la République, et la Constitution elle-même. 6 HISTOIRE DES CONSTITUTIONS FRANÇAISES En cent quatre-vingts ans, la France a connu quinze Constitutions, chiffre manifestant l’instabilité institutionnelle qui a prévalu depuis la Révolution française.

Résultat decompromis entre les différentes forces politiques en présence, leurs dispositions reflètent l’état de l’opinion et le type de régime politique qui prévalaient à l’époque de leurélaboration, à moins que, création d’un régime autoritaire ou qui entendait le devenir, elles n’aient eu de Constitution que le nom. 6.1 La première Constitution française Le 5 mai 1789, les États généraux se réunissent à Versailles.

Ils sont composés de députés élus par le clergé, la noblesse et le tiers état.

Le 17 juin, les députés du tiersétat, rejoints par quelques députés du clergé et de la noblesse, se proclament Assemblée constituante.

Le 19 août, la Constituante adopte la Déclaration des droits del’homme et du citoyen, composée de 17 articles dont le premier manifeste une rupture fondamentale : « Les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits.

Lesdistinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.

» La Constitution définitive est votée le 3 septembre 1791.

Son texte est divisé en 7 titres et 210 articles.

Le titre II est consacré à la division du royaume (départements,districts, communes) et à l’état des citoyens, le titre III règle le fonctionnement des pouvoirs publics (la France est une monarchie constitutionnelle), le titre IV traite de laforce publique et établit la prépondérance du pouvoir civil sur le pouvoir militaire, le titre VI consacré « aux rapports de la nation française avec le monde » reproduit « unedéclaration de paix au monde votée par l’Assemblée », le titre VII énumère les conditions nécessaires pour que l’Assemblée soit révisée.

Nombre des principes consacréspar la Constitution de 1791, même si elle ne devait être en application qu’un an, ont été repris dans les Constitutions suivantes.

La Constitution de 1791 marque donc uneétape essentielle dans l’histoire constitutionnelle française. 6.2 La Constitution montagnarde de 1793 La Constitution de 1791 n’est appliquée qu’un an en raison de la guerre et de la chute de la royauté.

La nouvelle Assemblée, la Convention, reçoit la mission de concevoirune nouvelle Constitution.

C’est le projet de Condorcet qui est adopté en 1793 par l’Assemblée.

Précédée d’une déclaration qui affirme que le bonheur commun est le but dela société, cette Constitution, riche de 124 articles, instaure notamment le suffrage universel (réservé aux hommes).

Elle prévoit un pouvoir exécutif (sept ministres et unsecrétaire) choisi hors de l’Assemblée.

L’Assemblée se voit attribuer un pouvoir très important, à cette réserve près que toutes les lois (mais non les décrets) doivent êtresoumises à référendum.

Cette Constitution n’a jamais été appliquée. 6.3 Le temps des Constitutions autoritaires Les temps de guerre justifient une Constitution prévoyant un exécutif fort.

La Constitution de 1795 comprend 377 articles.

Elle abandonne le principe du suffrage universel,affirme l’unité et l’indivisibilité de la République.

Le pouvoir exécutif est confié à un Directoire composé de cinq membres élus par le corps législatif.

Après le coup d’État du18 Brumaire, une nouvelle Constitution de 95 articles, ne comportant significativement aucune déclaration de droits, est élaborée par Sieyès et Napoléon Bonaparte.

Elledonne le pouvoir à un véritable chef de l’État, le Premier consul.

En fait, elle est taillée sur mesure pour le futur Napoléon I er, qui n’allait pas manquer de s’en servir pour instaurer une dictature militaire.

Fort logiquement, après le rétablissement de la paix à l’intérieur et à l’extérieur, Bonaparte fait rédiger la Constitution de l’an X : riche de86 articles, elle renforce considérablement ses pouvoirs, notamment en le nommant consul à vie et en lui donnant la possibilité de choisir son successeur. La reprise de la guerre a pour première conséquence la transformation du Consulat en un Empire régi par la Constitution de l’an XII.

Elle comporte 142 articles.

Le plusimportant d’entre eux est celui qui confère à Bonaparte le titre d’Empereur (art.

1 er).

L’Empire est héréditaire selon la loi salique.

Cette Constitution instaure en France un régime dictatorial et militaire. 6.4 Les monarchies constitutionnelles (1814-1848) Dès le 31 mars 1814, avant même l’abdication de Napoléon I er, le tsar Alexandre de Russie et le gouvernement britannique chargent le Sénat de rédiger un nouveau projet de Constitution.

La Charte constitutionnelle du 4 juin 1814 est finalement inspirée par Louis XVIII lui-même.

Elle comporte un préambule et 76 articles.

La Charte est uncompromis entre des principes de l’Ancien Régime et certains principes hérités de la Révolution.

Ainsi, elle garantit l’égalité devant la loi (art.

1 er), devant l’impôt et pour l’admission aux emplois publics (art.

3), la liberté des cultes (art.

5), de la presse (art.

8), ainsi que la pérennité des cessions de biens nationaux réalisées durant la périoderévolutionnaire.

Le pouvoir exécutif est confié au roi, dont la responsabilité ne peut être mise en cause (art.

13).

Le pouvoir législatif est confié à deux Chambres, celle despairs et celle des députés, élues pour cinq ans au suffrage censitaire. Après le retour de Napoléon, le 20 mars 1815, une nouvelle Constitution, l’Acte additionnel aux Constitutions de l’Empire, est promulguée le 22 avril.

Rédigée en partie parBenjamin Constant, elle constitue une version amendée de la Charte de 1814.

À son retour, Louis XVIII réinstaure la Charte. Après la promulgation par Charles X de quatre ordonnances en flagrante contradiction avec la Charte de 1814, la révolution de Juillet entraîne un changement de dynastie,au profit de la maison d’Orléans.

La Charte de 1830 comporte quelques modifications importantes par rapport à celle de 1814, inspirées par la volonté de calquer le modèlebritannique : suppression du droit de légiférer par ordonnance lorsque la « sûreté de l’État » est en cause, adoption du drapeau tricolore (art.

67), partage de l’initiative deslois entre la Chambre et le roi (art.

15). 6.5 La tentative républicaine (1848) Après la révolution de 1848 et l’abdication de Louis-Philippe I er, une Assemblée constituante est élue le 23 avril 1848.

La Constitution du 4 novembre 1848 comporte un préambule et 116 articles, et tente de combiner le système du monocamérisme, imité des Constitutions de 1791 et 1793, avec le système présidentiel inspiré par l’exempledes États-Unis (création d’un vice-président de la République).

Le président de la République est élu au suffrage universel (art.

46).

Sur la proposition de Victor Hugo, lapeine capitale est abolie pour les délits politiques.. »

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