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En Vous Appuyant Sur Les Textes Étudiés Et Sur Vos Lectures Personnelles, Vous Direz Dans Quelle Mesure, Selon Vous, Le Travail De L'Écrivain Est Utile Et Même Indispensable Pour Lui-Même Et La Société ?

Publié le 18/09/2010

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travail

D’après les textes étudiés et les lectures personnelles que nous avons pu avoir au lycée, nous savons que le travail d’écrivain n’est pas des moindres. En effet, chaque auteur cherche à extérioriser un sentiment, une pensée, une idée à travers son livre pour son bien être ou alors pour faire avancer la société, révéler des problèmes. C’est pourquoi dans ce devoir nous nous demanderons en quoi le travail de l’écrivain est-il utile et en quoi ne l’est-il pas. S’il est vrai que sa démarche est efficace, on remarquera cependant qu’elle ne l’est pas tout le temps, tout en examinant si chaque œuvre doit vraiment être utile. 

 

Tout d’abord nous nous intéresserons à l’efficacité du travail de l’écrivain tant personnel que pour la société. Nous prouverons ainsi que la littérature est une arme redoutable pour faire le deuil d’un être cher, s’évader et se faire plaisir, aider lutter contre des discriminations ou bien encore permettre la construction d’un futur sur des bases solides. Lorsque l’on souffre du décès d’une personne que l’on a aimée, d’un amour que l’on a perdu, d’un sentiment de mal être… L’écriture peut s’avérer être un excellent remède pour guérir cette souffrance. C’est ce que nous retenons de Les Contemplations de Victor Hugo qui écrivit ce recueil de souvenir lyrique en l’honneur de sa fille après la mort de cette dernière. Cette activité est sans doute une thérapie très puissante pour surmonter de dures épreuves dont on n’arrive ou ne veut pas parler oralement. Ce travail sert donc à exprimer ses sentiments ou une opinion sur un sujet tabou. Parfois la notoriété d’un auteur peu faciliter l’avancement d’une affaire, comme ce fut le cas pour Dreyfus, un officier accusé à tort parce qu’il était juif. Emile Zola écrivit alors sur un des plus grands journaux français son très célèbre article J’accuse ! qui critiquait l’antisémitisme. Sur un ton accusateur et provocateur, il critique la société en s’adressant ouvertement au président de la république de l’époque. Au final cette polémique aura porté ses fruits puisque Dreyfus sera replacé dans les rangs de l‘armée. Le même genre d’intervention, mais cette fois-ci de Voltaire est à relever. Il s’agit de l’affaire Calas qui s’est produite à Toulouse. Un père de famille protestante avait été accusé d’avoir assassiné son fils. Ce qui était totalement faux puisqu’il avait voulu cacher le suicide de ce dernier pour qu’il est une sépulture descente. L’homme fut torturer, subit tous les supplices et mourût. Voltaire après de nombreux efforts et l’écriture du Traité sur la tolérance à l'occasion de la mort de Jean Calas réussit à le réhabiliter. Ainsi il sauva l’honneur de la famille aux yeux de la société et permis le début de leur double deuil. Enfin notre politique repose sur des bases anciennes qui nous paressent irremplaçables et nous procurent une liberté beaucoup plus grande qu’auparavant. Nous devons par exemple la répartition des trois pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) à De l’esprit des lois de Montesquieu, qui par son écrit à permis la destruction de la royauté et la rédaction de la Constitution française. Malgré les quelques critiques qu’il reçut il riposta en écrivant un autre ouvrage. Nous lui devons donc une partie de notre fonctionnement gouvernemental actuel. Nous pouvons donc dire que l’écriture permet d’aider l’écrivain, à avancer personnellement,  mais aussi la société en résolvant de graves actes commis par les dirigeants afin d’aider cette dernière  qui n’y comprend parfois rien du tout.

 

Mais le travail de l’écrivain ne permet pas toujours d’aboutir à des solutions. En effet malgré de nombreux efforts, il s’avère qu’il soit inefficace. Ici nous traiterons de la censure qui leur est faite sur des sujets tels que la peine de mort, l’esclavagisme, la torture, la critique de la société ou bien de la cour.

                     La peine de mort était à l’époque un moyen facile de supprimer des criminels et des personnes qui ne voulaient pas suivre le commandement du roi ou autre supérieurs. De plus la tournure de spectacle que cette mise à mort prenait dans les rues était révoltante pour certains. C’est pourquoi quelques écrivains, comme Victor Hugo par exemple écrivirent durant une longue partie de leur vie afin d’arrêter cet acte de barbarie. Ce dernier écrivit beaucoup d’œuvres et dut s’exiler car ses paroles et ses textes étaient dérangeants. Son acharnement fut donc inutile car rien ne changea et la peine de mort perdura encore un long moment. La peine de mort fut finalement abolie en 1981, preuve que son travail n’aura pas eu d’impact sur son temps. L’esclavagisme posa aussi quelques tensions. Montesquieu défendit la cause des esclaves au travers de L’esprit des lois dans le livre XV, chapitre 5. Il dit même : « si nous les supposions des hommes, on commencerait à croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens «. Il critique la société toute entière pour son ignorance et sa bêtise de renier les esclaves qui sont pourtant des êtres humains comme eux. L’esclavagisme fut abolit en 1848, autrement dit un siècle plus tar. Là encore ses efforts n’auront pas été très efficaces. La torture est traitée par Voltaire dans plusieurs de ses ouvrages. Il la critique et fait de même pour ceux qui la pratique. Par exemple dans Candide lorsque Cunégonde et le vienne raconte leurs mésaventures au fils de leur différents maitres et de toutes les souffrances qu’ils leur affligeaient : fesse mangée, viols… Dans cette même œuvre une deuxième scène rappelant la torture se passe avec le Nègre de Surinam. Enfin dans le Dictionnaire Philosophique il traite la France « de nation la plus cruelle « par rapport à un passage spécialement intitulé « Torture «. Cette dénonciation n’a rien modifié et même si elle est moins exposée au grand jour, la torture est toujours pratiquée de nos jours. Leur façon de rédiger, l’humour noir, l’ironie ne sont pas forcément compris par tout le monde. Beaucoup de scandales peuvent naitre à partir de mauvaises interprétations. C’est ce qu’il s’est passé pour Swift avec sa Modeste proposition concernant les enfants des classes pauvres. On l’appelle plus communément la recette des bébés, car au sens premier c’est ce que décrit le texte, mais dans un second sens, il s’agit en fait d’une critique de son pays et de la misère humaine et sociale qui touche son pays. Les auteurs peuvent donc être mal compris, leurs objectifs peuvent être mal cernés et donc détournés.

                       La critique de la société, en particulier des faux dévots est très mal vues. La généralisation du nom englobe tous les dévots, mais comme quand on parle « des jeunes « il ne s’agit pas de tous mais d’une partie d’entre eux. Tartuffe et Dom Juan, deux pièces de Molière ont pour cible ces personnes. La première a même plusieurs fois été censurée, car jugées trop dérangeantes pour des confréries et quelques autres personnes hautement placées. La deuxième fut donc écrite avec plus de sous entendus, ce qui eut pour résultat de ne pas faire passer les bons messages. Ce fut donc en quelques sortes un échec, car même si les pièces furent appréciées, seule une minorité de personnes les comprirent entièrement. Pour finir cette partie, la critique des courtisans, de la cour en général de la noblesse fut une spécialité pour Jean de la Fontaine dans ses Fables de la Fontaine. Dans Les obsèques de la lionne, il dénonce l’hypocrisie des courtisans et la vanité des rois, ce vers en est la preuve : « Flattez-les, payez-les d'agréables mensonges «, « Ils goberont l'appât; vous serez leur ami «. La première citation se rapporte aux courtisans qui savent utiliser leurs services pour obtenir ce qu’ils veulent et la deuxième aux rois qui exaucent les souhaits de leurs « dévoués serviteurs « pourvu qu’ils les flattent. D ans Les animaux malades de la peste, La Fontaine critique de nouveau l’hypocrisie des grands qui par tous les moyens arrivent à retourner chaque situation en leur honneur et la naïveté des petits qui croient bêtement ceux que ces derniers leurs disent. Malgré un grand dévouement dans les taches auxquelles ils se dévouent les écrivains ne réussissent pas tout le temps à transmettre correctement un message, à stopper certains actes honteux…

Le travail de l’écrivain est parfois efficace tandis que d’autres fois il ne l’est pas du tout, est-il obligé d’être utile ? Ne peut –il pas juste être esthétique et bien écrit. Pour le plaisir de la lecture et d’un moment de détente  chez chacun ?

Les romans policiers, d’aventures, à l’eau de rose n’ont aucun but précis excepté la distraction du lecteur. Que se soit avec Agatha Christie et son Crime de l’Orient Express ou bien Le mystère de la chambre jaune de Gaston Leroux aucun fait divers, ou remise en cause… n’est à relever. Le seul élément perturbant pour le lecteur est la résolution de l’énigme ou du meurtre. Stephenie Meyer qui a écrit la saga Twilight ou bien Joanne Kathleen Rowling l’auteure da la série des Harry Potter. Leur imagination a conduit leurs fans dans un monde où la magie règne d’un côté sombre (vampire) ou plutôt bon (la sorcellerie). Enfin les romans d’histoires d’amour, permettent principalement aux lectrices de les faire rêver sur un avenir peut-être semblable à celui de leur héroïne et d’ainsi voir la vie d’une meilleure façon. Par exemple le célèbre Orgueil et Préjugés de Jane Austen, où une jeune fille refuse de voir la vérité selon laquelle elle est éperdument amoureuse d’un homme aisé. Le suspens d’un amour peut-être impossible mène très bien le texte. Enfin l’utilisation de la littérature pour influer sur le comportement ou l’opinion de chacun est dangereuse et malsaine. Par sa renommée, Louis de Ferdinand Céline écrivait des œuvres antisémites, racistes et politiques. Comme nous le citerons ci-après, il n’utilisait même pas de métaphores ou autres figures de style pour cacher sa véritable pensée et disait noir sur blanc : « Les juifs, racialement, sont des monstres, des hybrides, des loupés tiraillés qui doivent disparaître […] bâtards gangréneux, ravageurs, pourrisseurs. « (Extrait de l’Ecole des cadavres). Quant-à Baudelaire il n’a apparemment aucune idéologie excepté la symbolique de l’amour de son époque. Auteur incompris car artiste, il se réfugiait dans l’écriture de ces nombreux poèmes aujourd’hui recueillis principalement dans Les fleurs du mal. Il est surtout attiré par l’au-delà : « Les stupides mortels qui t'ont jugée amère, Statue aux yeux de jais, grand ange au front d'airain ! « de « Je te donne ces vers… «.

 

Après ce raisonnement, nous pouvons remarquer que le travail de l’écrivain est sur certains cas efficaces et sur d’autres non, mais est aussi inutile dans le questionnement du lecteur, seulement dans son envol vers l’histoire qu’il lui raconte. Le travail de l’écrivain est donc utile pour lui et pour la société dans l’aide apportée dans la résolution d’affaires graves, ou dans le deuil et la souffrance et enfin dans la libération de l’esprit de chacun afin de s’évader un moment. Son travail est inutile du fait que parfois il n’est pas écouté, ou bien est censuré (plus trop de nos jours, car il y a la liberté d’expression…) et utile car il aide, en apportant son point de vue et sa notoriété, à faire avancer les choses. Mais le travail d’écrivain est aussi basé sur la liberté d’expression et de pensée. Malheureusement, même de nos jours, ces libertés sont bafouées et les principales valeurs de l’écriture qui sont d’être libre, sont remises en cause.

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