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Faut-il toujours selon vous s'en remettre au principe de précaution en science ?

Publié le 14/01/2011

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Sujet : Faut-il toujours selon vous s’en remettre au principe de précaution en science ?

 

L’expérience apportée par un problème contemporain tel que la prise en charge de la crise de la grippe A (h1n1) en France est riche d’enseignement et illustre bien les contradictions que révèle le principe de précaution.

En effet, ce principe peut être définit comme les mesures prises par l’Homme pour prévoir  les conséquences les plus dramatiques d’un évènement dont le déroulement est inconnu, c’est la politique du « au cas où ».

Dans le cas de la grippe A, il s’agit de l’achat de millions de vaccins pour prévenir de l’extension de la maladie dont l’éventail des conséquences s’étendraient de la paralysie économique du pays à la mort de nombreux concitoyens.

Tout le problème est là, s’appuyant sur des peurs et non sur des faits le principe de précaution peut amener à des décisions peu ou pas adaptées voir farfelues,  pour reprendre notre exemple, la surestimation de l’effet de la Grippe à coûter de l’argent, énormément d’argent (masques et vaccins non utilisés, centre de vaccination inefficaces) et à discréditer le discourt du politique qualifié d’alarmiste.

Cependant, ce n’est pas parce que les catastrophes  sont peu probables qu’elles n’arrivent pas et dans ce cas un principe de précaution ayant pour objectif de se donner le temps d’évaluer les risques n’est pas insensé ; dans l’hypothèse où effectivement la maladie auraient été  plus virulentes et plus contagieuses (cas possible), tout le monde se serait félicité de la parfaite anticipation de la crise.

En effet derrière le principe de précaution, il y a la notion d’anticipation d’une catastrophe que l’on exige du politique d’ailleurs.

 

Faut-il faire prévaloir le principe de précaution par rapport au progrès scientifique ?, bon nombre d’exemples et d’arguments valide l’une ou l’autre thèse.

Pour les partisans du tout sécuritaire, la science est trop souvent responsable de désastre et dans un souci de protection de l’homme contre lui-même, il est préférable de ne pas joué au apprenti sorcier.

Par manque de connaissance, de négligence ou par malfaisance les pouvoirs donnés par la science ne pourront être que négatif.

On se souvient de la catastrophe de Tchernobyl où la fusion des réacteurs de la centrale nucléaire eu pour l’homme et la nature des conséquences dramatique.

Ils y voient également toutes les transgressions morales auxquels l’Homme pourrait céder notamment lors de manipulation génétique où le scientifique est souvent comparer à Dieu et ainsi défie les lois de la nature telle le Docteur Frankenstein de Mary Shelley.

Et comme le craint M.Vacquin,  les erreurs du passé risquent de se répéter, en effet le danger de l’eugénisme plane sur la science génétique. 

 

Cependant, à moins de faire preuve d’un immobilisme totale, le risque zéro prôné par ces individus adepte de la « risquophobie » est impossible ; à partir de l’instant où l’on découvre une science nouvelle avec des applications nouvelles, il est impossible de prévoir les risques attenant à  ces innovations et pourtant on ne peut abandonner les promesses de confort, de connaissances et donc de bonheur qu’ils peuvent apporter.

 

On peut alors défendre la thèse que le principe de précaution n’est qu’un frein pour le progrès scientifique, il tend à empêcher l’innovation.

Le prix Nobel de chimie J.M. Lehn nous rappelle que toute recherche comporte une part de risque et que l’acceptabilité de  ses prises de risques est l’unique moyen de progrès.

D’ailleurs de nos jours avec le principe de précaution inscrit, je le rappelle dans la constitution, aurions-nous autorisé Louis Pasteur d’inoculer à des enfants la variole ?

Ce principe soulève un autre problème, il créera à l’évidence des distorsions de concurrences, en effet les  nations qui n’appliqueront pas ou moins strictement le principe de précaution seront à la pointe de la recherche et influeront un dynamisme économique certains.

 

En conclusion, le principe de précaution, dans la formulation de sa définition, se prête à interprétation et soulève un certain nombre de questions sur l’acceptabilité du risque, le choix ne se résume pas entre l’action risquée ou l’inaction précautionneuse, mais entre deux risques  celui lié à l’action, mais aussi celui lié à l’inaction.

Il faut donc établir des critères d’évaluation des risques de dommage et savoir sur qui les appliqués (individus, pouvoirs publiques …). 

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