Devoir de Philosophie

Introduction et Explication de texte de Platon : Le plus grand des maux ...

Publié le 01/11/2011

Extrait du document

platon

Introduction rédigée : texte de Platon : « le plus grand des maux… »

 

Dans ce texte extrait du Léviathan, Hobbes aborde des thèmes qui sont particulièrement chers à son maître Socrate et que l’on retrouvera dans la République notamment. Il s’agit de la justice, de l’injustice et des rapports qu’ils entretiennent avec le bonheur. Socrate défend ici deux thèses qui peuvent sembler bien étranges. Il affirme en effet dans un premier temps que, confronté à la nécessité de commettre ou de subir l’injustice, il lui semble préférable de la subir (l à 3) car, commettre une injustice rend nécessairement malheureux (l.3 à 5). Il poursuit en soutenant l’idée que l’homme qui a commis une injustice et ne peut qu’être malheureux fera bien, s’il veut adoucir son malheur, de se soumettre au châtiment prévu par les lois ( 5 à 7). Encore faudrait-il, pour cela, qu’il comprenne l’utilité profonde de la punition, sa valeur libératrice.  C’est à cette fin que Socrate développe, à la fin du texte,  une analogie : celle du corps malade et l’âme malsaine.   

 

Explication de texte rédigée : Platon « le plus grand des maux… »

 

Avec l’affirmation selon laquelle « le plus grand des maux, c’est de commettre l’injustice », Socrate propose aux hommes une nouvelle hiérarchie des maux. En effet, ces derniers considèrent habituellement que les plus grands maux dont ils ont à souffrir au cours de leur vie sont la pauvreté, la maladie….ou encore les injustices que les autres hommes leur font subir. Lui, fidèle à cette idée que l’âme est  plus précieuse que le corps, va définir d’abord le plus grand mal comme ce qui porte atteinte à ce que nous avons de plus précieux : cette même âme. Mais nous commettrions une autre  erreur si nous en concluions que le plus grand mal c’est, pour cette âme, d’avoir à subir l’injustice. Subir l’injustice est certes un mal, et personne n’aime être insulté, frappé, calomnié… mais ce n’est pas, selon Socrate, le plus grand. Le plus grand, c’est de la commettre. Et il affirme que s’il était placé dans la situation de devoir choisir entre la subir ou la commettre c’est-à-dire, par exemple, entre torturer un innocent ou se laisser torturer, il choisirait de se laisser torturer. Socrate défend son choix en disant que « l’homme qui commet une injustice et qui porte l’injustice dans son cœur est malheureux en tous les cas ».

S’appuyant sur sa connaissance de l’âme humaine, il considère que l’accomplissement de l’injustice est incompatible avec le bonheur. Il le dit également dans le Gorgias : le tyran, c’est-à-dire le modèle de l’homme injuste, ne peut être heureux. Et le philosophe semble n’accepter aucune exception (« en tous les cas »). Peut être certains feindront-ils malgré tout d’être heureux, mais Socrate affirme qu’ils ne sauraient l’être véritablement. ( distinction entre le paraître et l’être). Pourquoi ? Parce que l’âme injuste est en fait une âme malade, et que l’on ne peut être heureux avec une âme malade.  Qu’est-ce qu’une âme malade demandera-t-on? C’est, dit-il ailleurs,  une âme dont les différentes parties ne remplissent plus correctement leurs fonctions, de la même façon qu’on pourrait dire qu’un corps malade est un corps à l’intérieur duquel les organes ne remplissent pas correctement leur rôle. Quelles sont donc ces fonctions ? Elles sont au nombre de trois le commandement (qui doit être remis à la raison), l’accomplissement des commandements ( qui doit être confié au cœur) et la soumission (des désirs). Une âme injuste est désordonnée, malade  car les désirs ont, en elle, pris le commandement à la place de la raison, rendant l’homme esclave de ses moindres caprices. (Idée d’insatisfaction perpétuelle).

Socrate entrevoit cependant la possibilité d’alléger le sort de ces individus fautifs grâce à  la punition qui, selon lui, aurait la vertu de purifier l’âme de son injustice.  Encore faudrait-il cependant que ces hommes acceptent de s’y soumettre. Malheureusement, quelque chose les en empêche : une erreur de jugement. Ils pensent en effet que la punition n’est qu’une source de douleurs.  Ils voient très bien ce qu’ils auront à en souffrir : douleur physique, perte de liberté, séparation d’avec les êtres qui leur sont chers…mais sont incapables de comprendre ce qu’elle serait à même de leur apporter : un soulagement spirituel (poids de la mauvaise conscience).  Socrate le déplore et c’est afin d’essayer de corriger cette erreur de jugement qu’il va développer l’analogie entre le corps malade et l’âme malade. Tout homme sait ce qu’est un corps malade et quelles souffrances entraînne la maladie. Ce que les hommes savent moins, c’est que l’âme, tout comme le corps, est susceptible d’être malade, malsaine, gâtée… et que, comme nous l’avons vu précédemment, ces maladies proviennent en grande partie de ses injustices. L’âme s’abîme à commettre le mal, elle s’infecte et risque la gangrène. Mais, tandis que celle qui touche le corps est visible, celle de l’âme peut passer inaperçue longtemps, aux yeux mêmes de celui qui en est affecté.  Or, s’il est douloureux et pénible de vivre avec un corps malade, il l’est plus encore de vivre avec une âme malade, c’est-à-dire déséquilibrée, agitée par de violents désirs exerçant sur elle une véritable tyrannie en vue de leur accomplissement.  Socrate, avant la psychanalyse avait fort bien compris cela.     

Liens utiles