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Leibniz - Nouveaux essais sur l'entendement humain, préface : les sens.

Publié le 03/12/2013

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  Le texte étudié est un extrait de la préface des « Nouveaux essais sur l'entendement humain », écrits par Leibniz. Ce dernier y aborde le thème de la connaissance. Selon lui, les sens, qui ne nous permettraient que d'accéder aux vérités individuelles, nous garderaient de celles fournies par la raison, plus générales et universelles : on ne peut former de généralités seulement à partir d' « exemples », qui sont seuls à nous être donnés par les sens. Leibniz exclut ainsi ces derniers de la connaissance de la vérité. Toutefois, dans sa dernière phrase : « quoique sans les sens on ne serait jamais avisé d'y penser », il laisse à entendre que les sens et la raison dépendraient l'un de l'autre. Alors, comment, selon la philosophie de Leibniz, nous en vient-il l'idée ? Nos raisonnements seraient-ils sous l'influence de nos expériences sensibles ? Pour cette explication, nous aborderons les limites des sens dans les connaissances qu'ils nous apportent, puis, ce qui permet d'affirmer que la raison est garante de nous montrer des vérités universelles. Enfin, nous étudierons l'influence des sens sur la raison.       Selon Leibniz, « les sens, quoique nécessaires pour toutes nos connaissances actuellles, ne sont point suffisants pour nous les donner toutes, puisque les ses ne donnent jamais que des exemples, c'est à dire des vérités particulières ou individuelles. » Les connaissances rapportées par les sens opèrent en effet par le biais de la relation sensible que nous, sujet, entretenons avec le monde qui nous entoure. Ils nous lient au réel, et ce, dès le début de notre existence. En outre, l'on constate plusieurs types de connaissances : premièrement, celles acquises par imitation et imprégnation, immersion dans un milieu, sans doute la plus importante dans la vie d'un être humain. En second lieu, vienne les connaissances par expérience sensible, sensorielle : par exemple, si nous touchons du feu, cela nous brûle : le feu cause donc la brûlure. Enfin, viennent les connaissances acquises par le discours, la lecture : l'éducation. Si l'on considère que ce sont les seuls types de connaissances possibles, l'on peut dire que pour cela, l’ouïe, la vue ou le toucher, sont sollicités : les sens sont donc nécessaires pour nous fournir le savoir par oui-dire, lecture, ou immersion dans un milieu. Toutefois, Leibniz définit ce type de connaissances par le terme de « connaissances actuelles », il précise plus loin que si les sens leur suffisent amplement, ils ne sont pas suffisants pour « nous les fournir toutes », il distingue donc un autre type de connaissances, inaccessible par la seule voie sensible. Il dit également « tous les exemples qui confirment une vérité générale, de quelque nombre qu'ils soient, ne suffisent pas pour établir la nécessité universelle de cette même vérité, car il ne suit point que ce qui est arrivé arrivera de même. » Par cela, il considère que les vérités apportées par les sens ne peuvent être proclamées immuables, car elles poent sur une situation précise qui donne lieu à une réflexion. Ladite situation ne se reproduira peut-être pas. Ce sont pour Leibniz des vérités « individuelles ». Ces vérités sont obtenues par une déduction dépendante de la situation que nous vivons, puisque l'expérience sensible offre un exemple au sujet, qui lui permet d'en tirer une déduction. Or, même avec une accumulation d'exemples, nous ne pourrions connaître que du probable : si nous ne voyons que des moutons blancs, ça ne signifie pas qu'il n'en n'existe pas de noirs. Le fait de connaître est de pouvoir anticiper des phénomènes parce que l'on en sait la cause, les sens sont inefficaces pour nous apporter cela. Leibniz s'oppose ainsi aux théories empiristes, qui maintiennent que toutes nos idées et connaissances sont basées sur l'expérience sensible. La limite des sens, et la contestation de cette théorie, ne résident en outre pas seulement dans l'incapacité pour les sens à nous apporter une idée de cause. Tout d'abord, l'on peut dire que leur perception est limitée : elle ne dépasse pas le champ de vision humain, excluant de fait l'infiniment grand et l'infiniment petit de notre connaissance du monde. Ensuite, on peut dire que nos sens nous t parvenir des connaissances suggestives, puisque notre perception sélectionne les informations que nous possédons par rapport à un objet afin de mieux le comprendre. Enfin, malgré le fait que nous soyons mis en relation directe avec le réel par nos sens, ils peuvent nous induire en erreur, et nous apporter un jugement erroné : par exemple, un bâton à moitié immergé nous paraîtra cassé en deux alors qu'il est en réalité droit. Les sens sont donc trop limités pour nous apporter une vérité dont nous puissions être surs de l'objectivité. Cependant, selon Leibniz, ce dernier paramètre peut nous être donné, au contraire, par la raison.     Leibniz dit ensuite « d'où il apparaît que les vérités nécessaires, telles qu'on les trouve dans les mathématiques pures et particulièrement dans l'arithmétique et la géométrie, doivent avoir des principes dont la preuve ne dépende point des exemples, ni par conséquence des témoignages des sens ». On difinit les vérités nécessaires comme les vérités indubitables, impossibles à révoquer sans se mettre en contradiction, elles doivent donc paraître universelles, évidentes. Comme dit plus haut, ces vérités générales ne peuvent être données par les sens puisqu'ils n'apportent qu'une vérité singulière. Leibniz affirme que le caractère universel d'une vérité se trouve dans le raisonnement, la réflexion. Les mathématiques proviennent bien de la raison simple, et sont par cela le contraire de la connaissance empirique, puisqu'elles sont entièrement abstraites, ne peuvent être acquises par l'expérience sensible. Elles font partie des connaissances impossible d’accès par la seule utilisation des sens. Les mathématiques s'obtiennent en effet par la seule opération de la pensée, de la réflexion. Leur universalité réside dans le fait qu'elles ne portent pas sur le monde qui nous entoure, sont donc immuables par le cours du temps, et ne seront jamais fausses. Le théorème de Pythagore, par exemple, « dans un triangle rectangle, le carré de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des deux autres côtés », de même que les identités remarquables, sont des vérités indiscutables, que l'on ne pourra jamais remettre en cause : ce sont donc des vérités nécessaires, vraies. Les « principes » dont parle Leibniz sont sans doute par cela celui de la rationalité : une chose est ce qu'elle est ; et celui de l'impossibilité de contradiction vis-à-vis de deux propositions : si l'une est vraie et l'autre fausse, les deux ne peuvent être vraies simultanément. Un objet mathématique est défini par convention, selon la logique et l'entendement, par l'esprit seul, et non par une expérience sensible. Les mathématiques sont fondées sur une cohérence interne de la pensée et du duscours, leur base est le raisonnement, elles sont donc assurément justes et porteuses d'une vérité universelle. De plus, la raison elle-même est universelle car tous les humains la possèdent. Leibniz est donc un philosophe rationaliste : alors que l'empirisme a besoin d'utiliser l'observation expérimentale d'un phénomène pour le comprendre, lui maintient qu'il y a des connaissances que l'on ne peut expliquer autrement que par la raison, et la réflexion que pose les informations qu'elle offre.   Toutefois, en s'exprimant finalement dans les termes « quoique sans les sens on ne serait jamais avisé d'y penser », Leibniz introduit dans son texte une idée nouvelle. Il explique en effet par cela que toute seule, la réflexion ne peut nous apporter la connaissance, car sans les sens, nous ne serions que des créatures hermétiques sans ouverture sur le monde et donc sans aptitudes à détenir les clés d'un raisonnement. La raison et la sensibilité, deux capacités bien distinctes, sont donc ici liées entre elles par le philosophe. Ce faisant, il exprime leur lien en expliquant la possibilité de prévoir par l'emploi de la raison des événements sensibles, sans avoir pour autant besoin de passer par leur expérimentation. Par cela, les sciences, qu'elles soient physiques ou mathématiques, permettent une vraie compréhension de la réalité. Selon lui, les sens ne jouent donc aucun rôle dans l'élaboration de la connaissance, c'est au contraire cette dernière qui offre l’appréhension de la sensibilité. Pourtant, cette philosophie rationaliste peut être critiquée, dans le sens où il y a certaines questions pour lesquelles elles ne peuvent donner de réponse, comme par exemple l'existence de Dieu, ou encore la notion de liberté : c'est la thèse défendue par Kant. Pour lui, le rationalisme est tout aussi erroné que l'empirisme, et la théorie exposée dans sa philosophie dite « transcendantale » est qu'il est aussi bien impossible de n'employer que l'expérience pour accéder à la connaissance que de se passer totalement d'elle.       Pour conclure, nous pouvons dire que dans sa thèse, Leibniz soulève le problème de l'expérience sensible et de son influence sur notre capacité à produire un raisonnement. Les sens sont-ils indissociables de la raison ? Dans un premier temps, nous avons démontré que les sens étaient insuffisants pour nous permettre d'accéder à toutes nos connaissances puisqu'ils ne nous présentent que des vérités particulières, et non pas générales. Dans un second temps, nous avons expliqué, au travers de l'exemple des mathématiques, que la raison était garante de nous apporter universelles, et ainsi des connaissances entièrement fiables, car aucune erreur n'est possible si le discours exprimé est logique et cohérent. Enfin, nous avons vu que si Leibniz concède un rôle à l'expérience sensible dans la démarche de raisonnement, il ne lui laisse qu'une place postérieure, comme simple outil permettant à la raison de s'exprimer. Il se démarque par cela de Kant, qui met les deux facultés sur un pied d'égalité.    
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« exemple, si nous touchons du feu, cela nous brûle : le feu cause donc la brûlure.

Enfin, viennent les connaissances acquises par le discours, la lecture : l'éducation.

Si l'on considère que ce sont les seuls types de connaissances possibles, l'on peut dire que pour cela, l'ouïe, la vue ou le toucher, sont sollicités : les sens sont donc nécessaires pour nous fournir le savoir par oui-dire, lecture, ou immersion dans un milieu.

Toutefois, Leibniz définit ce type de connaissances par le terme de « connaissances actuelles », il précise plus loin que si les sens leur suffisent amplement, ils ne sont pas suffisants pour « nous les fournir toutes », il distingue donc un autre type de connaissances, inaccessible par la seule voie sensible.

Il dit également « tous les exemples qui confirment une vérité générale, de quelque nombre qu'ils soient, ne suffisent pas pour établir la nécessité universelle de cette même vérité, car il ne suit point que ce qui est arrivé arrivera de même. » Par cela, il considère que les vérités apportées par les sens ne peuvent être proclamées immuables, car elles poent sur une situation précise qui donne lieu à une réflexion.

Ladite situation ne se reproduira peut-être pas.

Ce sont pour Leibniz des vérités « individuelles ».

Ces vérités sont obtenues par une déduction dépendante de la situation que nous vivons, puisque l'expérience sensible offre un exemple au sujet, qui lui permet d'en tirer une déduction.

Or, même avec une accumulation d'exemples, nous ne pourrions connaître que du probable : si nous ne voyons que des moutons blancs, ça ne signifie pas qu'il n'en n'existe pas de noirs.

Le fait de connaître est de pouvoir anticiper des phénomènes parce que l'on en sait la cause, les sens sont inefficaces pour nous apporter cela.

Leibniz s'oppose ainsi aux théories empiristes, qui maintiennent que toutes nos idées et connaissances sont basées sur l'expérience sensible.

La limite des sens, et la contestation de cette théorie, ne résident en outre pas seulement dans l'incapacité pour les sens à nous apporter une idée de cause.

Tout d'abord, l'on peut dire que leur perception est limitée : elle ne dépasse pas le champ de vision humain, excluant de fait l'infiniment grand et l'infiniment petit de notre connaissance du monde.

Ensuite, on peut dire que nos sens nous t parvenir des connaissances suggestives, puisque notre perception sélectionne les informations que nous possédons par rapport à un objet afin de mieux le comprendre.

Enfin, malgré le fait que nous soyons mis en relation directe avec le réel par nos sens, ils peuvent nous induire en erreur, et nous apporter un jugement erroné : par exemple, un bâton à moitié immergé nous paraîtra cassé en deux alors qu'il est en réalité droit.

Les sens sont donc trop limités pour nous apporter une vérité dont nous puissions être surs de. »

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