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Les principes - L'explication « libre » d'un texte économique

Publié le 15/05/2020

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L'explication « libre » d'un texte économique constitue un exercice délicat si elle n'a pas été suffisamment préparée par un entraînement préalable à l'explication « dirigée ». Si celle-ci a développé des habitudes d'esprit et créé des mécanismes propres à « com-prendre » (comprendre) un texte -c'est-à-dire à le« prendre avec », à le faire sien —, non seulement l'explication libre » ne présente aucune difficulté réelle mais encore ouvre le plaisir d'aborder un texte directement, sans le carcan d'un questionnaire. Encore faut-il, toutefois, ne pas se laisser entraîner par trop de spontanéité, mais mettre en pratique ces mécanismes et habitudes d'esprit.

Aussi bien les conseils donnés tout au long de la première partie de cet ouvrage président-ils à la préparation d'une explication « libre ». Rappelons-les brièvement.

1 . Procéder à plusieurs lectures de façon à mettre en évidence les mots-clés et les phrases-clés du texte, l'idée directrice, les idées principales, les- idées moyennes et les idées accessoires.

2. Discerner avec netteté le problème soulevé par l'auteur, la façon dont il est posé, conduit, développé.

3. Relever les termes — mots, expressions, tronçons de phrases —

qui demandent une explication. '

4. Prévoir les éléments d'un commentaire.

La conduite de l'explication

On retiendra les étapes suivantes.

1 . La présentation du texte

Situer le texte dans un ensemble — un ouvrage, une œuvre, un article, etc. —, un temps, un courant d'idées...

Cette présentation doit être précise et, surtout, très concise; ne dire que ce qui est essentiel pour la compréhension du texte.

2. Souligner le problème posé

C'est, en quelque sorte, dégager l'idée générale du texte.

« 114 L'explication d'un texte économique 3.

Préciser la structure du texte C'est non seulement établir le plan détaillé du texte mais encore retrouver le plan dans le mouvement même des idées, dans la logique de la construction.

C'est dire assez que ce plan ne peut être réellement établi qu'à la suite de l'étude poussée du texte, ce que laisse clairement entendre l'extrait sui­ vant: Mais comment dégager la structure d'un texte dont on ne sait même pas ce qu'il signifie? En fait, on se contente, la plupart du remps, à peu de frais : on coupe le passage en autant de parties qu'il va d'alinéas dans la page.

Et, par une rencontre merveilleuse, if v en a presque toujours trois : ce qui nous donne trois parties, et nous nous trouvons ainsi en règle avec les exigences de la réthorique universitaire.

Mais l'ordre profond et vivant d'un texte s'accommode mal de ces opérations chirurgicales ...

.

..

Or, découvrir le centre du texte, ceue" idée générale », ce sera la conclusion et fa récompense de l'explication ...

Il faut, dans un effort d'approfondissement progressif, aller du dehors au dedans, de l'extérieur à l'intime.

fi faut, encore une fois, partir des mots.

Mais alors, dira+on, fa recherche va aller au hasard! Cela vaudrait mieux après tout que si elfe était, dès le départ, faussée par une idée préconçue.

Si, d'ailleurs, l'enquête est· conduite avec méthode et rigueur, à mesure que l'on s'engagera plus avant dans le texte, on ne pourra manquer d'en découvrir le sens.

Prenons bien garde à ce dernier,mot : il est très remarquable qu 'if évoque à la fois l'idée de « signification " et celle de « direction "· Elles sont, en effet, intimement liées.

Comprendre un texte, c'est épouser le mouvement de pensée ou de sensibilité qui lui a donné naissance, c'est retrouver et suivre l'intention de celui qui l'a écrit.

Il v a des commentaires minutieux, scrupuleux, attentifs au détail d'une façon touchante, et qui ne nous apprennent rien sur l'essentiel, parce que le texte, littéralement, y est pris « à con­ tresens "· C'est pourquoi il est si dangereux de se faire à l'avance une idée arbitraire des conclusions auxquelles l'explication pourra aboutir.

Nous n'avons le droit de partir d'une idée directrice que si c'est l'auteur lui-même qui nous la fournit.

Or, justement, il le fait bien plus souvent qu'on ne croit.

Pour découvrir cette donnée, il suffit d'être attentif aux indications qu'il nous donne dans le contexte ou dans le texte.

■ P.

Clarac, l'enseignement du français, Presses Universitaires de France, 1963, pp.

84 à 86.

4.

L'explication précise de chacune des grandes parties du texte C'est là, de loin, la partie la plus délicate de l'explication.

Il faudra d'abord éviter de tomber dans le piège de la paraphrase, dans la dilution ou le délayage.

C'est le sens profond.du texte qu'il conviendra de mettre en lumière, dans son mouvement et sa progression -ce qu'indique excellemment P.

Clarac lorsqu'il observe que le mot> évoque à la fois l'idée de «signification » et celle de. »

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