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L'EUROPE de 1910 à 1919 : Histoire

Publié le 10/01/2019

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L’ALLEMAGNE EN GUERRE. C’est avant tout par crainte de l’isolement diplomatique que l’Allemagne accepte en juillet 1914 de s’engager aux côtés de F Autriche-Hongrie contre la Serbie. De plus, la guerre apparaît comme un excellent dérivatif face aux difficultés intérieures: montée des forces progressistes, agitation sociale, mouvement nationaliste en Alsace-Lorraine. Enfin, la guerre pourrait ouvrir à l’économie de nouveaux débouchés dont l’insuffisance est en partie responsable de la crise inflationniste qui sévit alors. L’Allemagne escompte une victoire rapide. Mais le plan Schlieffen qui prévoit l’écrasement de la France avant la marche vers l’Est contre les Russes est mis en échec par Joffre et Gallieni sur la Marne. Dès lors, le conflit s’enlise. La guerre de positions est un gouffre humain et financier. Sous la conduite de Walter Rathenau, puis du général Groener, l’ensemble de l’économie est soumis aux impératifs militaires. Mais si l’Allemagne parvient à répondre aux besoins de l’état-major, c’est aux dépens du ravitaillement des civils. Plus encore qu’en France et en Grande-Bretagne, la population urbaine aura à souffrir de cruelles privations.

LA CONFÉRENCE DE LA PAIX. Inaugurée à Paris le 18 janvier 1919, la conférence de la Paix procède au redécoupage de l’Europe selon le principe des nationalités défendu par le président américain Wilson. Par les traités de Neuilly, de Saint-Germain et de Trianon, la Bulgarie, l’Autriche et la Hongrie sont sévèrement amputées au profit de la Pologne, de la Roumanie et de nouveaux Etats: la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie. Le traité de Versailles enfin règle le sort de l'Allemagne et le traité de Sèvres celui de la Turquie. Les discussions sont houleuses, en raison du nombre de nationalités représentées mais aussi des intérêts particuliers défendus par les Alliés et notamment par la France. En outre, l’inextricable imbrication des groupes ethno-linguistiques qui peuplent l’Europe centrale rend difficile l’application du principe de Wilson. De nombreuses minorités se trouvent ainsi isolées: Magyars de Roumanie, Allemands de Tchécoslovaquie et de Pologne offrent les exemples les plus marquants. Aussi le découpage territorial va-t-il engendrer de vives tensions entre les États nouveaux et surtout encourager la révision des traités.

LA DISLOCATION DE L’AUTRICHE-HONGRIE. Renforcée par l’annexion de la Bosnie-Herzégovine en 1908, la Double Monarchie opte pour une diplomatie offensive dans les Balkans. L’objectif est d’éliminer la Serbie et d’enrayer le péril sécessionniste qui ronge l’Empire. L’assassinat de l'héritier au trône François-Ferdinand est l'occasion de déclencher les hostilités contre la Serbie, entraînant, par le jeu des alliances, l’ensemble des puissances européennes dans un conflit généralisé.

 

Mais la défaite de l’armée austro-hongroise face à l’offensive russe de juin 1916 a un effet désastreux. Elle met fin à la loyauté des minorités et ravive la crise dualiste entre les gouvernements d’Autriche et de Hongrie. L’assassinat du comte von Stürgkh puis la mort de l’empereur François-Joseph en novembre 1916 ébranlent encore les fondements de l’Empire. Les tentatives de Charles Ier, successeur au trône, pour en sauvegarder les vestiges, n’ont guère de succès. La défaite militaire de la Triplice précipite la dislocation de l’Empire austro-hongrois en plusieurs Etats dont l’existence sera entérinée par la conférence de la Paix.

LA NAISSANCE DE LA TCHÉCOSLOVAQUIE. L’unité de l’Empire austro-hongrois, minée par les pressions nationalistes, vacille. En Bohême, en Moravie et en Slovaquie se sont constitués des mouvements séparatistes. Pour échapper à la censure, quelques intellectuels ont choisi l’exil. À Paris, Tômas Masaryk et Edvard Bénès prônent une Bohême indépendante. Mais il leur est fort difficile de convaincre les dirigeants de la diplomatie alliée qui espèrent contraindre la Double Monarchie à signer une paix séparée. Tandis qu'à l'intérieur du pays le mécontentement sourd, les Slovaques encouragés par Milan Stefanik, compagnon de Masaryk et de Bénès, acceptent d’unir leurs efforts à ceux des Tchèques. Le Conseil national tchèque fondé à Paris est finalement reconnu par les Alliés et, le 18 octobre 1918, il proclame, depuis Washington, l'indépendance de la Tchécoslovaquie. Reconnu par la conférence de la Paix, le jeune État obtient la Bohême. la Moravie et la Slovaquie puis, par le traité de Cleveland, l’Ukraine subcarpatique. À l'image de l’Empire défunt, l’État offre ainsi un visage très composite.

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