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LEXIQUE SUR LE BONHEUR

Publié le 10/09/2018

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Âge d’or : l’expression renvoie à tous les mythes affirmant un état originel heureux de l’humanité. Voir encadré « L’Âge d’or et la Terre promise », p. 25.

 

Ascétisme : toute doctrine selon laquelle l’homme ne peut parvenir au bonheur qu’en privilégiant l’âme sur le corps ou la raison sur les désirs.

 

Ataraxie : en grec, absence d'agitation. Signifie « l’absence de souffrances corporelles et de troubles de l’âme » qui, pour Épicure, caractérise le sage ; idéal de la plupart des philosophies antiques.

 

Béatitude : état de celui qui est bienheureux. Plus techniquement, le terme renvoie à un bonheur qui ne dépend que de nous ; il désigne le contentement de l’âme caractéristique du sage (chez Aristote ou chez Descartes), notamment grâce à la connaissance conçue comme union intellectuelle avec Dieu (chez Spinoza) ; enfin, en théologie, il renvoie au bonheur des élus, saints et sauvés par Dieu.

 

Bonheur : étymologiquement, bonne chance, sort favorable. Renvoie à un état de satisfaction complète, pleine et permanente. Chez Aristote, le bonheur réside dans une vie réussie et un épanouissement complet ; il consiste à bien choisir ses objectifs et à réussir ce que l’on entreprend ; chez les stoïciens, le bonheur consiste dans le contentement de l’âme et non dans les plaisirs du corps ; chez Kant, il se définit par la satisfaction de nos inclinations dans leur diversité, leur intensité, leur durée : comme espérance pratique, il relève de l’imagination et non de la raison.

 

Chance : hasard qui fait réussir ou échouer un événement (comme heur, en ancien français, ou « sort »), puis hasard favorable.

 

Contingence/Nécessité : est contingent ce qui aurait pu ne pas être, ou être autrement ; est nécessaire ce qui devait être, ou est ainsi.

 

Désir : regret d’une absence, et donc tension vers un objet que l’on souhaite obtenir, notamment sur un plan sexuel.

 

Destin : force généralement transcendante qui détermine nécessairement le cours des choses. Voir Contingence/Nécessité.

 

Ennui : sentiment de vide éprouvé dans le désœuvrement ou la répétition, il peut renvoyer à la finitude humaine, et au néant de sa condition (chez Pascal ou chez Sartre) ; chez les romantiques, il s’identifie comme absence d’intérêt pour le monde ; chez Schopenhauer, il réduit la conscience à la seule perception d’un temps conçu comme fuyant.

 

Eschatologie : science des fins dernières, d’abord en théologie.

 

Espoir/Espérance : l’espoir désigne l’attente confiante d’un bien futur. L’espérance s’emploie généralement en un sens théologique, pour désigner l’espoir d’être sauvé ; à la différence de l’espoir, qui vise des fins généralement immanentes, le terme renvoie à une transcendance.

 

Eudémonisme : doctrine qui identifie le souverain bien et le bonheur, et fait donc de la recherche de ce dernier une activité morale.

 

Fatalité : voir Destin, Chance.

 

Félicité : état de très fort contentement, généralement lié à une circonstance particulière.

 

Foi : croyance profonde en un homme, en Dieu, en une promesse. Voir EspoirI Espérance.

 

Fortune : synonyme de « chance » (voir ce terme), et non de richesse !

 

Hédonisme : toute doctrine qui pose que le bonheur, entendu comme état de plaisir, est la fin de l’existence humaine. Voir Plaisir.

 

Immanence/Transcendance : est immanent ce qui est intérieur à un être ou à un ordre de choses ; est transcendant ce qui relève d’un ordre extérieur ou autre, souvent supérieur (Dieu est transcendant au monde).

 

Joie : satisfaction morale ou spirituelle, généralement durable, profonde et totalisante. Voir Plaisir.

 

Loisir : la scholè grecque, l'otium latin renvoient au temps libre consacré par l’homme libre à l’étude, sans visée pragmatique ni réalisation concrète (sens laudatif).Voir Œuvre/Désœuvrement.

 

Nécessité : voir Contingence.

 

Œuvre/Désœuvrement : l’œuvre désigne le travail, l’ouvrage, et son produit concret, réel, réalisé ; à l’inverse, le désœuvrement renvoie à l’état d’une personne sans travail, sans activité, et qui ne produit rien (sens péjoratif). Voir Loisir.

 

Plaisir : satisfaction d’un besoin, généralement immédiat, éphémère et partiel. Voir Hédonisme, Joie.

 

Quiétude/Inquiétude : la quiétude désigne un état de repos et de tranquillité de l’âme ; l’inquiétude un état d’agitation morale liée à une insatisfaction de l’âme, notamment lorsqu’elle poursuit des fins qui ne peuvent lui apporter le bonheur. Voir Ataraxie, Désir, Plaisir.

 

Repos : voir Quiétude/Inquiétude.

 

Retraite : voir Ataraxie, Désir, Quiétude/Inquiétude, et encadré « La retraite du sage », p. 79.

 

Sagesse : connaissance de la vérité ; le sage est l’homme parvenu à la dignité suprême de la vertu réalisée par l’usage plein de sa raison.

 

Sort : voir Chance.

 

Souverain bien : le terme désigne la fin que doit viser l’homme, par rapport à quoi toute autre fin est moyen. Chez les stoïciens comme Sénèque, il se confond avec la conduite morale de la vie. Voir Eudémonisme.

 

Tranquillité : voir Quiétude/Inquiétude, Ataraxie.

 

Utopie : construction imaginaire d’un lieu parfait. Voir encadré « L’utopie », p.41.

 

Vertu : au départ, capacité à remplir une fonction ou à s’acquitter d’une tâche ; par exemple, le courage est une vertu du guerrier, car cela lui permet de mieux remplir son rôle de combattant. À partir des stoïciens et du christianisme, le terme en est venu à désigner exclusivement les vertus ascétiques, celles qui permettent à l’âme de lutter contre le corps et à la raison de brider les passions : l’abstinence, la fidélité conjugale, la frugalité, la parcimonie, etc.

 

Vice : état contraire de la vertu, dans ses deux sens : à l’origine, défaut qui empêche de s’acquitter d’une tâche ; puis à partir des stoïciens et des chrétiens, choix volontaire de privilégier les plaisirs du corps contre le bonheur de l’âme, les désirs contre la raison.

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