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négritude - littérature.

Publié le 28/04/2013

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négritude - littérature. 1 PRÉSENTATION négritude, concept et mouvement littéraire né dans le courant des années 1930 et inauguré par Aimé Césaire, Léon-Gontran Damas et Léopold Sédar Senghor. 2 GENÈSE DE LA NÉGRITUDE Le terme « négritude « apparaît pour la première fois en 1934, dans un texte du Martiniquais Aimé Césaire intitulé « Nègrerie « publié dans la revue l'Étudiant noir. La négritude traduit l'affirmation des valeurs culturelles, historiques et spirituelles africaines. Non seulement littéraire et artistique, la négritude se fait politique notamment à travers la lutte contre le colonialisme et l'humiliation subie par les pays d'Afrique noire. La négritude « plonge dans la chair rouge du sol. / Elle plonge dans la chair ardente du ciel « (Aimé Césaire, Cahier d'un retour au pays natal, 1939). Elle se clame dès lors haut et fort, et l'identité africaine affirme sa dignité et ses lettres de noblesse. C'est Pigments (1937) du Guyanais Léon-Gontran Damas, qui signe l'acte de naissance littéraire de ce mouvement. Le troisième chantre de cette négritude est le Sénégalais Léopold Sédar Senghor, qui utilise pour la première fois le terme dans un poème de son recueil Chants d'ombre (1945) : « Nuit qui fonds toutes mes contradictions, toutes contradictions dans l'unité première de ta négritude. « La négritude n'apporte pas d'élément vraiment novateur aux idées qui circulent déjà dans les milieux intellectuels noirs : remise en question des valeurs des sociétés occidentales, protestation contre la politique d'assimilation française, affirmation de la valeur des cultures noires, volonté d'obtenir une reconnaissance officielle et véritable des civilisations noires. Elle a cependant le mérite de structurer ce mouvement de pensée et de lui donner une efficacité et un élan nouveaux. 3 LES AUTEURS DE LA NÉGRITUDE Dans les oeuvres de Damas, comme Pigments (1937) ou Névralgies (1966), dans celles de Césaire (Ferrements, 1960 ; Cadastre, 1961 ; la Tragédie du roi Christophe, 1963 ; Une saison au Congo, 1967), dans celles aussi de Senghor (Hosties noires, 1948 ; Éthiopiques, 1956), mais aussi dans celles du poète sénégalais Cheikh Hamidou Kane (l'Aventure ambiguë, 1961), la négritude, au-delà du politique et de la dénonciation des méfaits des Occidentaux en Afrique, revêt un caractère existentiel, pour apparaître comme l'expression de l'irréductible solitude de l'homme. À ce mouvement se joignent aussi les Sénégalais Birago Diop, auteur notamment des Contes d'Amadou Koumba (1947) et David Diop (1927-1960), poète auteur de Coups de pilon (1956), mais aussi le Malgache Jacques Rabemananjara (Antsa, 1947), le poète congolais Tchicaya U Tam'si (le Mauvais Sang, 1955), le poète sénégalais Lamine Diakhaté (né en 1927), auteur de Primordiale du sixième jour (1963) et enfin le poète congolais Maxime N'Debeka (1944- ), auteur de Soleils neufs (1969). 4 SUR LES TRACES DE LA NÉGRITUDE À partir des années 1950, les héritiers de la négritude se font plus virulents et anticolonialistes, dénonçant la corruption et l'essoufflement des administrations politiques de la fin de la colonisation. Parmi eux, le Sénégalais Sembène Ousmane, écrivain politiquement engagé, qui dénonce la colonisation dans Ô pays ! Mon beau peuple ! (1957), le Congolais Jean Malonga (1907- ), auteur de la Légende de M'Pfoumou Ma Mazono (1954) et le Burkinabé Nazi Boni (1921- ), auteur de Crépuscule des temps anciens : chronique du Bwamu (1962). Originaire du Cameroun, Mongo Beti, auteur aux accents rabelaisiens (le Pauvre Christ de Bomba, 1956), évoque également les misères de l'exode rural et de l'acculturation dans Ville cruelle (1954) et Mission terminée (1957). Son compatriote Ferdinand Oyono, né en 1929, décrit d'une plume acérée la suffisance des colons blancs dans Une vie de boy (1956) et dans le Vieux Nègre et la Médaille (1956). En 1968, le prix Renaudot apporte la renommée au Malien Yambo Ouologuem (1940- ), pour son roman historique le Devoir de violence. D'autres écrivains trouvent l'inspiration dans l'histoire et l'univers traditionnel africains comme l'écrivain guinéen Camara Laye qui évoque une Afrique idyllique dans un texte autobiographique, l'Enfant noir (1953), le Béninois Jean Pliya (l'Arbre fétiche, 1963) et le Malien Seydou Badian (1928- ; le Sang des masques, 1976). À l'inverse, certains auteurs tentent de décrire le choc des cultures africaine et occidentale, l'apprentissage et le déracinement causé par celui-ci ; ainsi le Béninois Olympe Bhêly-Quenum avec Un piège sans fin (1960), et surtout l'Ivoirien Bernard Binlin Dadié avec Climbié (1956). 5 LE RENOUVEAU Dans la lignée des précurseurs de la négritude s'inscrivent des auteurs tels le poète et romancier guadeloupéen Daniel Maximin (1947- ) avec l'Isolé Soleil (1981) et Soufrières (1987), le Guyanais Bertène Juminer (1927- ; les Bâtards, Au seuil d'un nouveau cri), ou encore le Martiniquais Xavier Orville (1932-2001 ; Délice et Fromager, l'Homme aux sept noms et des poussières, Coeur à vie). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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