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Spleen et idéal²: En quoi ce poème est-il caractéristique du spleen baudelairien ?

Publié le 30/03/2011

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En quoi ce poème est-il caractéristique du spleen baudelairien ?

 

Indication :Spleen => expliquer que c’est le malaise et que l’auteur le montre au travers de l’écriture du poème en forme de sonnet et au travers de plusieurs thème qui progressent.

D’ailleurs le poètes transmet ses sentiments.

 

Baudelaire est un auteur du 19ème siècle. Il a écrit  Les Fleurs Du Mal , recueil qui est composé de 6 sections avec un total de 126 poèmes pour la plupart écrits sous la forme de  sonnet. La première section dont fait partie « La cloche Fêlée » est appelée « Spleen et Idéal ». Le Spleen représente la mélancolie : l’un des quatre liquides contenu dans le sang. Normalement l’eau, le sang, la bile et la bile noire y sont présents. Par le mot Spleen l’auteur fait appel à la bile noire qui représente l’humeur noire durant le 19ème siècle. L’auteur montre son malaise au travers de l’écriture de poèmes en forme de sonnet et au travers de plusieurs thèmes conducteurs…la vieillesse, la mort……. Nous étudierons le sonnet « La Cloche Fêlée ».

LECTURE

Nous expliquerons en quoi ce poème est caractéristique du spleen baudelairien, au travers tout d’abord de la structure du poème puis des sentiments de l’auteur.

 

I]un poème en forme de sonnet qui progresse vers le tragique

 

1)Un sonnet

-Le poème dont la forme est rigoureuse prend celle d’un sonnet. Baudelaire dit :« parce que la forme est contraignante, l’idée jaillit plus intense » Celui-ci est composé de deux quatrains et 2 tercets…Les vers sont des alexandrins (12). Mais le sonnet est  irrégulier puisque les rimes des quatrains sont croisées (soit ABAB) (au lieu d’être embrassées : ABBA) et que celles des tercets sont de la forme EEF   FGG et (donc) plates.

-Ensuite le premier quatrain est composé d’une rime de même orthographe mais de sonorité différente avec « hiver »/« s’élever », c’est donc une rime pour l’œil et non pour le son qui se nomme rime normande. Ce qui montre encore une irrégularité du sonnet.

 

2)Progression du sonnet

-le sonnet parle essentiellement d’une cloche personnifiée et de l’âme du poète. Les deux quatrains s’attachent à la personnification de la cloche, présentée comme méliorative et les deux tercets présentent l’âme du poète rendue possible grâce au « moi » du vers 9.

-La cloche est personnifiée puisque l’on peut relever «  Bienheureuse / gosier / vieillesse / alerte (=vive) /bien portante / vieux soldat »,  qui la rendent vivante et réelle. De même , on note des sensations auditives qui sont présentes dans le sonnet : «  carillons / cris religieux / voix affaiblie ». Ce thème auditif qui est présent dans tout le sonnet constitue le fil conducteur dans le poème.

-Ensuite, dans le poème, l’auteur parle de la cloche qui est liée au bonheur pour en arriver à l’évocation de la mort. Ceci se fait au travers d’une gradation qui diminue dans les termes sonores entre quatrains et tercets. Ce qui permet de donner un effet inquiétant et d’amplifier l’impression de fil conducteur. On peut notamment relever des rimes pauvres et suffisantes dans les quatrains et des rimes pauvres dans les tercets (reprendre texte).

-On peut noter aussi une comparaison entre « cloche » et « âme » du poète en ce qui concerne le chant. La cloche est « vigoureuse », elle « jette fidèlement son cris religieux » alors que l’âme est « fêlée » et sa voix est « affaiblie ». De même le titre du sonnet est « La Cloche Fêlée » et dans le premier tercet l’auteur s’identifie à la cloche au travers de « mon âme est fêlée ». Ici encore on passe d’une idée à une autre : la vie « palpite », la dégradation « vieillesse », l’agonie « affaiblie » et la mort « meurt ».

Tous cela montre donc une progression  du sonnet qui a l’air d’être structuré. Néanmoins il n’est pas régulier puisque les rimes ne correspondent pas à un sonnet régulier.

 

TR : Nous avons vu précédemment que le sonnet était structuré…. mais irrégulier et que celui-ci comporte tout de même un fil conducteur permettant de passer du bonheur au thème de la mort. Le poète au travers des ces deux thèmes veut montrer ses sentiments et notamment celui d’un malaise.

 

II]les sentiments du poète

-On peut remarquer dans le nom de l’œuvre « Les Fleurs Du Mal » , dans la section « Spleen et Idéal » et dans le titre du sonnet « La Cloche Fêlée » des antithèses. Ceci montre déjà les sentiments du poètes qui oscillent entre le bonheur et le malaise/le tourment.

On peut même relever l’antithèse « amère » et « doux » qui présage le spleen et l’idéal : une certaine angoisse métaphysique de la part de l’auteur.                                                                                                                     

Mais ce changement de sentiments rapide est visible aussi lorsque le poète exprime dans le sonnet les thèmes de la mort au travers de la souffrance physique et morale mais aussi celui du bonheur qui est associé à la cloche (« Bienheureuse » vers 5).

-Ensuite, la métaphore de l’âme fêlée, l’hyperbole du « lac de sang » au vers 13 , et de « tas de mort » au vers 13 qui sont imagées et exagérées, montrent le malaise de l’auteur. Ceci est amplifié grâce au mot « ennuis » au vers 9 qui pour le 19ème siècle était très important puisqu’il représentait les tourments.( Ici cela montre les tourments de l’auteur.)

- « hiver, vieillesse, voix affaiblie, râle, sans bouger » : au travers de ce champ sémantique de la vieillesse le poète nous montre son obsession de la fuite du temps.

-On peut aussi parler de la peur de mourir dans le sens de ne plus pouvoir écrire car l’auteur n’aurait plus aucune inspiration. On dit qu’un poète est mort lorsqu’il perd l’inspiration, c’est donc la mort de son âme. Ceci est visible avec les expressions « sans bouger » et « mourir » et les mots de chaque fin d’hémistiche qui représente la mort : « hiver » « brume » « ennuis » « nuits » « affaiblie » « oublie » « mort » « effort ». De même la virgule, présente au vers 14, rapproche les mots « meurt » et « sans bouger » de la mort ce qui montre que le poète fait d’immenses efforts pour survivre mais qu’il ne peut rien faire contre. De plus, le poète a un rapport avec la spiritualité, et si son âme est fêlée comme au vers 9 « mon âme est fêlée »  alors c’est qu’il n’a plus de spiritualité et ne peut plus écrire.

-Le champ lexical de la mort est aussi présent lorsque l’on parle de la « vieillesse » de la cloche , ou du froid avec « hiver » « nuit » « brume » qui immobilise tout , même le temps….

Cela s’oppose bien sûr à la chaleur intérieure du « feu qui palpite et qui fume ».

-Enfin, l’auteur a tout de même un sentiment d’espoir. Il utilise le champ lexical de la religion  « fidèlement » « cri religieux » « bienheureuse » qui représente une idée d’espoir et d’idéal. De même la cloche est présentée comme méliorative et en bonne santé : « doux » « vigoureux » « bienheureuse », ce dernier mot « bienheureuse » représente la première étape vers la sainteté, cela a lieu avant la béatification.

-Pour finir, « Bruit » / « carillon » / « chante » / « cloche » / « gosier » / « cri religieux » / « chant » / « voix affaiblie » / « râle épais » représentent la sensibilité de Baudelaire. Cette musique vient pour lui du monde supérieur et les sons se rattachent aux souvenirs.

*L’auteur a donc l’impression de dépérir, il montre que son corps s’englue et que seule sa conscience fait des efforts pour survivre et combattre le temps qui passe. Le paroxysme est atteint au deuxième tercet.

 

CONCLUSION :

-Ce poème est caractéristique du Spleen baudelairien puisqu’il démontre le poids du temps, la lutte constante entre l’Idéal et le Spleen pour aboutir à l’ultime espoir , au dernier voyage : la mort. La « cloche fêlée » est en pleine cohérence avec une œuvre où les sensations dominent. Les états sensoriels sont liés à l’angoisse la plus morbide.

-Baudelaire  montre que même s’il est tourmenté, s’il est en phase de mourir, il arrive a créer un sonnet, ce qui rassure le lecteur puisque tout n’est pas négatif. De même on peut parler d’un poète romantique puisque le thème principal de ce poème est le temps qui passe avec les souvenirs qui sont derrière lui. Les sentiment de la fuite du temps , du temps qui passe et de la vieillesse font partie du mouvement du romantisme.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

*Le recueil aurait dû s’appeler Les Limbes ou encore Les Lesbiennes.

*Vers 8 parallélisme entre tente qui abrite un soldat et  un clocher qui abrite la cloche.

*« Moi, mon âme est fêlée » : l’hémistiche est une coupe au milieu d’un vers et l’âme du poète est fêlée a cette endroit par une phrase affirmative sèche et rapide.

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