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Sujet : La science peut-elle fournir à l'homme des réponses définitives ?

Publié le 14/03/2011

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Sujet :   La science peut-elle fournir à l’homme des réponses définitives ?

INTRODUCTION

La science est un moyen précieux dont les hommes se servent pour la recherche et la connaissance des réalités objectives cachées dans la nature. Elle a connu une avancée extraordinaire. Sur la question de son utilité, d’aucun estiment qu’elle peut être objet de solution à tous les problèmes du monde. Or, force est de constater que les progrès de la science ont engendré des inconvénients que  la science elle-même est incapable de résoudre. Même si la science permet à l’homme de trouver des solutions à ces problèmes, n’est-ce pas en elle que paradoxalement résident dans le même temps l’angoisse et le malheur de l’homme qu’elle se trouve incapable de résoudre ?

Avant d’entrer dans le vif du sujet, essayons de faire une approche définitionnelle du concept science. Selon André Lalande «  la science est un ensemble de connaissances ayant un degré suffisant d’unité et de généralités et susceptible d’amener les hommes qui s’y consacrent à des conclusions concordantes  qui ne résultent ni de goûts et des intérêts personnels qui leur sont communs mais de relations objectives qu’on découvre graduellement et que l’on confirme par des méthodes de vérifications ». La science se présente comme la découverte des lois, des relations objectives existant dans le réel. Elle vise à cet effet l’objectivité, l’universalité et la généralité. L’objectivité est synonyme d’impartialité puisqu’elle ne relève pas du sujet pensant, de ses préférences, de ses sentiments. Le monde extérieur se découvre tel qu’il est et non tel que le sujet le voit. La connaissance scientifique suppose une organisation méthodique rigoureuse et constructive. D’abord, elle se base sur un tel principe pour répondre aux exigences de la raison humaine avec une envergure sur les faits.

Ensuite, toute démarche scientifique adopte la méthode de l’observation : elle est directe ou indirecte, naturelle ou artificielle. Dans le premier cas, elle est immédiate et se sert des sens et dans le second, elle est médiate et se sert  des instruments tels que la loupe, le télescope, le microscope.

Par ailleurs nous avons l’hypothèse ou l’explication anticipée et l’expérimentation ou la vérification ou la démonstration qui se fait au laboratoire.

 En outre, n’y a-t-il pas des connaissances empiriques qui seraient éternelles ?  Alors même que la science  s’efforce de le restituer avec fidélité, le vrai n’est pourtant pas le réel. Tandis que la réalité est définie indépendamment de l’homme, la vérité est toujours de l’ordre du discours ou de la représentation. Préoccupation essentielle de la recherche philosophique, la vérité n’est donc ni un fait, ni un donné. Au contraire, elle doit être recherchée. Pour y parvenir, n’y a-t-il pas des conditions d’accès et celles des critères du jugement vrai ? Depuis la naissance de la philosophie, le débat sur la vérité oppose ceux qui, comme les Sophistes, pensent qu’elle réside entièrement dans l’opinion subjective et ceux qui, comme Platon, pensent qu’elle consiste à savoir ce que sont les choses en elles-mêmes objectivement indépendamment de l’opinion que l’on peut avoir. N’y a-t-il pas des vérités dont-il n’est pas permis de douter ?

Il existe des vérités dont il n’est pas permis de douter. C’est le cas des propositions mathématiques ; c’est aussi le cas du cogito cartésien : ce qui ne se conçoit clairement et distinctement est vrai parce que qu’il est impossible de le mettre en doute. En effet, nous pouvons douter de tout, mais pas de la vérité métaphysique ou morale qui est une pensée rationnelle non scientifique. Il existe aussi la vérité morale, qui n’est pas d’ordre scientifique et qui dépasse le cadre de l’expérience. Kant prend soin d’indiquer qu’au-delà reste ouvert le domaine de la pensée. C’est donc cette dernière qui dépassant l’expérience, doit élaborer la métaphysique,

La modernité est rationnelle et scientifique, notre époque semble rompre avec les conceptions obscurantistes et métaphysiques dont l’homme se sentait prisonnier. On fait ainsi de la science une valeur, un idéal, un critère de capacité dans la vie pratique et professionnelle. Grâce aux génies de l’homme les progrès techniques ont atteint tous les domaines de l’activité humaine. On ne se déplace plus à cheval, ni à bicyclette, plutôt pour voyager plus vite, on affrète un avion. Avec les TIC, les moyens de communication sont rapides. On ne conçoit le monde lunaire c’est-à-dire les cieux comme un spectre, les astronautes sont capable d’y installer des engins techniques capable de nous renseigner sur le mouvement et la vie des astres. Les forces naturelles à savoir l’air, l’eau, les ondes magnétiques, sont relativement maîtrisées bref tout un climat de recherche ont envahi le domaine de la technique et de la science. Les arts mécaniques, des instruments de précision d’optique et de chronométrie, des machines à caractère mobile permettant la reproduction et la multiplication des textes.

Parmi les faits qui ont contribué au développement des sciences de la nature, il convient de signaler d’abord les progrès de la chirurgie. Le XVIème siècle a été appelé le siècle de l’anatomie car c’est la première fois au cours de l’histoire que le corps de l’homme a pu être disséqué. Ce siècle marque l’avènement de la laïcisation  de la science naturelle. Celle-ci échappe des mains de clercs pour devenir l’apanage des chirurgiens, médecins. Avec la méthode inductive chez Bacon prend corps l’idée déjà rencontrée chez Léonard de Vinci à savoir que la science doit être active basée sur l’expérience qu’elle est destinée à servir la grandeur et la puissance de l’homme. Bref la science marche en avant avec une rapidité déconcertante, et, pourtant elle est encore jeune. Qui aurait pu il y a quelques décennies prévoit le téléphone mobile (portable) avec caméra et photo incorporées. Nos petits enfants verront de bien belles choses qu’il nous est impossible de prévoir ; Brunschvicg affirmait à cet effet « la science prévoit, mais on ne prévoit pas la science »

La vérité en connaissance a pour contraire l’erreur. En morale la vérité est l’envers du mensonge. La science ne ment pas, elle dégage des vérités dites provisoires  ouvertes aux débats, aux controverses à la contradiction, c’est pourquoi on définit la vérité en science comme une erreur rectifiée. L’histoire des sciences est celle des erreurs rectifiées et l’exemple le plus courant est celui de l’atome dont on disait indivisible mais avec le progrès du savoir on s’est aperçu que cette hypothèse était fausse.

Au XVIIe siècle, Newton avec sa loi de gravitation universelle a ruiné le géocentrisme, la terre n’étant plus le centre de l’univers.

En science comme le dit Hegel «  la vérité n’est pas une monnaie frappée prête à être encaissée et dépensée », elle est plutôt recherchée dans un effort sans cesse renouvelé. Autrement dit la science n’est pas figée mais évolutionniste. A priori, l’échec apparait comme l’insuccès des efforts de la science or, le savoir évolue et progresse non pas forcément par accumulation de vérités, mais plutôt par renonciation de vérités en faveur d’autres vérités plus serviables et utiles aux hommes.

Il est de l’essence de la science de n’être jamais inachevée, c’est ce qui fait sa force et son succès, son développement se poursuivra sans relâche. Une vérité scientifique est exposée aux débats, aux opinions contradictoires qui ont cours dans la pensée philosophique. Inviter tous les savants compétents à l’unanimité sur tout problème que soulève la connaissance scientifique serait un comportement pseudo-scientifique.

Et pourtant les échecs sont plutôt courants au niveau de la pensée humaine qui a un certain moment donné de son histoire a fait des confusions en prenant ses erreurs pour la vérité. Encore que comme le soutient Descartes « il dépend de nous d’éviter l’erreur », l’essentiel reste de joindre la volonté à l’intelligence en vue d’une meilleur organisation dans la connaissance. C’est pourquoi il précise si bien « qu’il suffit de bien juger pour bien faire ». La pensée humaine est certes au service de la connaissance, du savoir, et il est malaisé de vouloir attribuer nos échecs à la science elle-même car le savoir est là pourvu qu’on sache s’organiser de façon méthodique pour parvenir à son sommet en prenant bien soin d’éviter la présomption, la précipitation, l’agitation et les errements.

Malgré tous les efforts humains l’univers échappe à la perspicacité humaine, notre désir de connaitre reste entier mais la vérité semble reculer devant les nouvelles avancées du savoir. La science semble se limiter à l’ingéniosité de nos observations et sensations. Maints philosophes ont pressenti l’impossibilité de la mission scientifique. Kant affirme dans son ouvrage Critique de la raison pure l’existence de lois universelles mais doute de la capacité de l’esprit à les reconstituer car, dit-il l’esprit et le réel ne sont pas d’une même étoffe. En outre, il précise que nous organisons le monde « a priori » de notre perception et notre intuition.

 

CONCLUSION

Les pensées en science ne sont pas rigides, elles sont toujours rectifiées et elles permettent ainsi un élargissement er un complément des connaissances acquises. La vérité en science est le produit d’une série de rectifications d’erreurs que les nouvelles découvertes rejettent et condamnent. Cependant la science elle-même n’est toujours pas épargnée du mythe de Sisyphe, condamné à rouler sans cesse une sur une montagne. Imaginons ce qui se passe, la pierre redescend à son point de départ.

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