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théâtre, costume de.

Publié le 14/05/2013

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théâtre, costume de. 1 PRÉSENTATION théâtre, costume de, ensemble des éléments visuels -- vêtements, masques, maquillages, prothèses, perruques, accessoires -- qui contribuent à la transformation de l'acteur en personnage. Le costume de théâtre appartient conjointement à l'univers de la fiction et à la réalité : son histoire est inséparable de l'histoire de la mode vestimentaire et plus généralement de l'évolution de la société dont on pourrait dire qu'il est le dépositaire. 2 PÉRIODE CLASSIQUE Le costume de théâtre a pour origine le costume rituel des cérémonies religieuses. On a trouvé en Égypte les traces de costumes rituels et ornementaux qui datent d'il y a 5 000 ans. Dans la Grèce antique, où il était accompagné du port du masque, le costume montrait si la pièce jouée était une tragédie ou une comédie, et chaque personnage était vêtu selon un code lié à sa condition. Eschyle fut à l'origine de la longue traîne portée par les princesses, Euripide affectionnait les haillons de toutes sortes, Aristophane déclinait les costumes zoomorphes. À Rome, Horace recommandait dans son Art poétique de s'inspirer de la nature, inaugurant un principe qui fit autorité jusqu'au XVIe siècle. Au cours de la période troublée du Moyen Âge, le théâtre se replia dans les monastères. Les costumes étaient alors pauvres, sans distinction de sexe ni d'appartenance sociale, et ils n'avaient pas d'autre fonction que de souligner l'action. À la suite du développement des échanges commerciaux permettant la circulation des marchandises, des matières mais aussi des coutumes, le réalisme s'empara du théâtre qui échappa au contexte religieux pour s'intéresser à la beauté profane. Cependant, les acteurs des mystères et passions furent toujours mieux vêtus que ceux des sotties. La véritable réflexion sur le costume débuta au XVe siècle et le premier recueil de recensement des costumes date du XVIe siècle. À la même époque en Italie, la commedia dell'arte fixa les codes permettant de caractériser les divers personnages types. En France, à la fantaisie des costumes en accord avec le merveilleux de l'art baroque succéda la rigueur de l'âge classique. Au siècle des Lumières, Voltaire, Diderot et Mlle Clairon contribuèrent à l'élaboration d'une esthétique réaliste, en recommandant notamment de s'inspirer de la peinture, c'est-à-dire de la nature. Des peintres comme Boucher jouaient alors le rôle de conseiller, chargé d'éviter le risque de contresens que pouvait engendrer un choix erroné. Ce fut Talma qui en la matière accomplit une véritable révolution sur les conseils du peintre David en imposant que le vêtement porté par l'acteur fût en accord avec le contexte de la fiction. Le temps était révolu où les comédiennes n'hésitaient pas à exhiber leurs plus beaux atours, souvent offerts par un protecteur de la cour, sans souci de vraisemblance. 3 PÉRIODE MODERNE Roland Barthes, dans les Maladies du costume de théâtre (1955), définit un langage propre au costume, avec sa syntaxe particulière, une écriture dotée d'une valeur argumentative, qui sert la pièce en tant que signe social. En effet, le costume acquit au XXe siècle une place fondamentale dans le travail scénique au même titre que le décor, les éclairages, le jeu de l'acteur et la mise en scène. Ainsi, de nombreux metteurs en scène ont collaboré avec des costumiers, souvent des peintres : Jean Vilar avec Léon Gischia, Antoine Vitez avec Yannis Kokkos ou Jean-Pierre Vincent avec le peintre Jean-Paul Chambas. L'histoire du costume a suivi celle de la mise en scène. Ainsi, dans les années 1960, on favorisa le dépouillement (Living Theatre, Grotowski), alors que dans les années 1970 l'affinement du regard conduisit au raffinement du costume. Le metteur en scène russe Aleksandr Taïrov (1885-1950) soulignait que « le costume est la seconde peau de l'acteur pour enrichir son expressivité corporelle et gestuelle «. Se référant à la fois à la logique interne de la pièce et au monde extérieur, le costume permet en effet de déchiffrer les signifiants les plus subtiles de la fable et ceux de la réalité. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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