Devoir de Philosophie

VOLONTÉ (psychanalyse)

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

psychanalyse
Quoique les premières oeuvres de Freud contiennent des références à la volonté et à la contre-volonté, surtout en rapport avec l'HYSTÉRIE, le concept de volonté ne constitue pas une partie de la théorie psychanalytique, car il est incompatible avec l'hypothèse du DÉTERMINISME psychique et avec l'idée que les MALADIES MENTALES sont causées par des processus inconscients auxquels la notion de volonté est de toute évidence inapplicable. Néanmoins les PRONOSTICS sont souvent établis en fonction de la volonté de guérir, bien que ce fait soit souvent dissimulé par l'usage d'expressions telles que « une forte motivation ». L'attitude psychiatrique et psychanalytique habituelle à l'égard de la volonté se trouve résumée dans cette formule : « Le patient dit qu'il ne peut pas, sa famille qu'il ne veut pas et le psychiatre, qu'il ne peut pas vouloir. » Pourtant la notion de volonté est trop fondamentale à l'expérience humaine pour être entièrement éliminée, et elle apparaît dans la théorie psychanalytique au moins sur trois points : (a) Le concept de NÉGATIVISME est utilisé pour décrire l'obstination, c'est-à-dire l'affirmation de la puissance de sa volonté en refusant de se laisser conduire par d'autres ou de coopérer avec d'autres, au point même de « bouder son ventre ». Le comportement négativiste peut être considéré comme le mode sur lequel on exprime sa volonté : il survient chez des personnes qui ressentent comme des menaces à leur IDENTITÉ le fait d'être d'accord et de coopérer avec d'autres personnes. (b) Le terme « ACTIF » est utilisé pour dire qu'on a à la fois le pouvoir d'accomplir des actes et la volonté de prendre l'initiative de l'action alors que « PASSIF » est utilisé non seulement pour décrire l'inactivité mais aussi la complaisance (willingness) à se soumettre à la volonté d'un autre. Quand Freud (1937) a mentionné comme critère de santé chez les hommes la capacité d'accepter une position passive lorsque cette conduite est à propos, il se référait à la capacité de soumettre sa volonté à un autre sans ressentir de menace à l'égard de sa propre identité. (c) Le concept de motivation peut être utilisé pour combler le fossé entre l'idée de volonté et celle de pulsion. Si l'on dit d'une personne qu'elle est fortement motivée dans une certaine direction, cela signifie qu'elle est prête à passer du temps et à dépenser de l'énergie pour parvenir à son but, mais la formulation ne révèle pas s'il en est ainsi parce que ses instincts la poussent fortement ou parce que son pouvoir de volonté est grand.

Liens utiles