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De la démocratie en Amérique

Publié le 06/04/2013

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Tocqueville fait à la fois oeuvre d'historien et de sociologue. Il observe avec acuité les réalités sociales, recherche dans la société l'origine des institutions politiques. Pour ce faire, il utilise souvent une méthode comparative. Mais c'est l'expérience historique qui accompagne et soutient ses analyses. Il tente toujours de dégager les lignes de force de « la chaîne de l'histoire «. « Sociologie et histoire ne sont chez Tocqueville qu'une seule et même façon d'observer la société «, écrivait Braudel. De la démocratie en Amérique a été écrit entre 1835 et 1840.

« « Pour que les hommes restent civilisés ou le deviennent, il faut que parmi eux l'art de s'associer se développe et se perfectionne dans le même rapport que l'égalité des conditions s'accroît.

» EXTRAITS~~~~~~~~ Les avantages de la démocratie ne vont pas sans quelques inconvénients L'un des caractères distinctifs des siècles démocratiques, c'est le gofit qu'y éprouvent tous les hommes pour les succès faciles et les jouissances présentes.

Ceci se retrouve dans les carrières intellectuelles comme dans toutes les autres.

La plupart de ceux qui vivent dans les temps d'égalité sont pleins d'une ambition tout à la fois vive et molle ; ils veulent obtenir sur-le-champ de grands succès, mais ils désireraient se dispenser de grands efforts.

Ces instincts contraires les mènent directement à la recherche des idées générales, à l'aide desquelles ils se flattent de peindre de très vastes objets à peu de frais, et d'attirer les regards du public sans peine.

Et je ne sais s'ils ont tort de penser ainsi ; car leurs lecteurs craignent autant d'ap­ profondir qu'ils peuvent le faire eux-mêmes et ne cherchent d'ordinaire dans les travaux de l'esprit que des plaisirs faciles et de l'instruction sans travail.

Les deux grands peuples de Tocqueville Il y a aujourd'hui sur la Terre deux grands peuples qui, partis de points différents, sem­ blent s'avancer vers le même but : ce sont les Russes et les Anglo-Américains.

Tous deux ont grandi dans l'obscurité; et tandis que les regards des hommes étaient occupés ailleurs, ils se sont placés tout à coup au premier rang des nations, et le monde a appris presque en même temps leur naissance et leur grandeur.

Tous les autres peuples paraissent avoir atteint à peu près les limites qu'a tracées la nature, et n'avoir plus qu'à conserver; mais eux sont en croissance ; tous les autres sont arrêtés ou n'avancent qu'avec mille efforts ; eux seuls marchent d'un pas aisé et rapide dans une carrière dont l'œil ne saurait encore apercevoir la borne.

L'Américain lutte contre les obstacles que lui oppose la nature ; le Russe est aux prises avec les hommes.

L'un combat le désert et la barbarie, l'aut re la civilisation revêtue de toutes ses armes : aussi les conquêtes de /'Américain se font-elles avec le soc du laboureur, celles du Russe avec l'épée du soldat.

Pour atteindre son but, le premier s'en repose sur l'intérêt personnel, et laisse agir, sans les diriger, 1,aforce et la raison des individus.

Le second concentre en quelque sorte dans un homme toute la puissance de la société.

L'un a pour principal moyen d'action la liberté; l'autre la servitude.

Leur point de départ est différent, leurs voies sont diverses ; néanmoins, chacun d'eux semble appelé par un dessein secret de la Providence à tenir un jour dans ses mains les destinées de la moitié du monde.

« ••• chaque nation est invinciblement attachée, par sa position, son origine, ses antécédents , son naturel, à une certaine destinée que tous ses efforts ne sauraient changer.

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NOTES DE L'ÉDITEUR «Ce n'est pas sans y avoir mûrement réfléchi que je me suis déterminé à écrire ce livre que je publie en ce moment.

Je ne me dissimule point ce qu 'il y a de fâcheux dans ma position: elle ne doit m'attirer les sympathies vives de personne.

Les uns trouveront qu'au fondje n'aime pas la démocratie et que je suis sévère envers tout cela mais voici ma réponse : il y a dix ans que je pense une partie des choses que je t'exposerai tout à l'heure.

Je n'ai été en Amérique que pour m'éclairer sur ce point.

»Alexis de Tocqueville, lettre à son ami Kergolay, 1835.

« Cette association d'hommes nouveaux [les Américains] pour exploiter un territoire vierge( ...

) a offert à Tocqueville un terrain d 'étu des providentiellement adapté à son génie conceptuel, c'est-à-dire profond et simple.

A travers la méthode comparative, à la fois dans l'espace et dans le temps, Tocqueville relativise l'égalité comme une légitimité et une croyance nouvelle, qu'il faut opposer aux anciennes pour en saisir l'immense portée.

Il fonde ainsi le regard anthropologique sur le moderne.

» François Furet.

elle, les autres penseront que je favorise imprudemment son développement...

Je sais « La description de Tocqueville est une merveille d'intelligence curieuse et interrogative.

» René Rémond .

1 Alexis de Tocqueville par Théodore Chasseriau, musée de Versailles I Giraudon 2 lithographie de Walker ( 1883 ) I Bridgeman-Giraudon 3 gravure de J.

Milbert 1 Giraudon 4 aquatinte de K.

Bodmer, Joslyn A.

museum.

Omaha I Edimédia TOCQUEVILLE 02. »

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