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OVIDE MORALISÉ (Histoire de la littérature)

Publié le 27/11/2018

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ovide

OVIDE MORALISÉ (xive siècle) et la tradition ovi-dienne au Moyen Âge.

 

De l'Ovide scandaleux à l'Ovide chrétien

 

Ovide fut « lu » dans les écoles médiévales autant que Virgile, surtout pour les Métamorphoses, mais aussi pour T Art d'aimer, les Héroïdes et les Fastes. Peu goûté à l’époque carolingienne, puis rejeté pour des raisons morales et religieuses, il fait sa percée au xnee siècle, parallèlement à la « courtoisie », à l’essor des villes et à la nouvelle place donnée à la femme. On le commente, on le traduit, on le résume, on l’adapte même ad usum nonnarum. Il sert d’autorité aux ouvrages « scientifiques » et encyclopédiques (Isidore, Raban Maur, Neckam, Honorius d’Autun, Hugues de Saint-Victor, Barthélemy l’Anglois, Thomas de Cantimpré; il est cité plusieurs centaines de fois chez Vincent de Beauvais, Albert le Grand et Brunet Latin). Trois courants se dégagent dans cette réception : la tradition d’un Ovide maître en l’art d’amour, arbitre suprême des cours (Godefroid de Reims, Hildcbcrt de Lavardin, Gauthier de Châtillon, l’Archipoeta, Abélard); l’image d’un maître de sagesse, récupéré par le christianisme, qui se dédouble en « Ovide moraliste » et « Ovide philosophe »; enfin l’utilisation du corpus ovidien comme recueil de fables.

 

L’Ovide scandaleux, dangereux par la séduction de ses fictions, mais dont l’influence fut grande sur la littérature latine médiévale, sera progressivement neutralisé et réorienté : on met à contribution ses passages satiriques, ses sentences. Dans les écoles, à Orléans surtout, on en fait, à l’instar de Platon, un philosophe et l’on exploite son œuvre selon la technique

ovide

« Le poème considère Ovide comme un réservoir de « fables de l'ancien temps».

Il ne s'agit plus d'y trouver des intentions profondes comme chez Arnoul (faire connaître, par le récit fabuleux des mutations du corps, les mouvements de l'âme, engager à préférer le bien éternel aux biens éphémères du monde); au contraire, on prête à Ovide la volonté de tromper sciemment : « Car par ce cuidoit a delivre/La grace d'Auguste aquerre/Qui banni l'avoit de sa terre».

Ovide se retrouve théologien malgré lui, prétexte à des gloses « historiques >>, évhémé­ ristes, allégoriques et morales.

L'auteur se propose d'ex­ traire la vérité cachée : « Les mutacions des fables/Qui sont bones et profitables/Se Dieus me l'otroie, esclor­ rai >> (1, vers 53 sqq.); le « mensonge» devient illustra­ tion de vérités diverses : «cestes fables/Qui toutes sam­ blent mençoignables »où (Daphné, fille du fleuve, est le tempérament froid, la virginité, et Je laurier, comme la virginité, verdoie toujours et ne porte pas de fruit; Daphné est la Vierge, aimée par le vrai soleil, Je Christ).

De même, Mars et Vénus sont Jus à trois niveaux {IV, 1488-1755): comme allusion à la nature des plan�tes et à leur influence réciproque; puis « selonc l'istonal matire » (Vénus, dame réelle qui a trompé son mai forgeron avec un chevalier); enfin, et Mars le : les filets avec lesquels Vulcain trompé a recouvert les ·!bats des amants sont les pièges de l'amour).

Ces exemples dénoncent la technique de la. »

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