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La Pléiade

Publié le 17/01/2022

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(1550-1610) Une «Brigade» de poètes à la Renaissance. La Renaissance, qui surgit en France après les guerres d'Italie, n'eût pas abouti en province si Paris et la cour ne l'eussent patronnée. Entre 1550 et 1610, autour de Ronsard, jeune et ardent poète, se groupent du Bellay, Jodelle, Belleau, Dorât, Baïf, Pontus de Tyard. Ayant formé d'abord la «Brigade», ils prennent le nom du groupe d'étoiles issues des sept filles d'Atlas et de Pléion: la Pléiade. Le nouveau groupe trouve son credo dans le manifeste publié en 1549 par du Bellay, Défense et illustration de la langue française. C'est une déclaration de guerre plus qu'un art poétique. Les principes? enrichir la langue française avec le désir de la rendre égale aux langues anciennes; restaurer les grands genres de l'Antiquité et bannir ceux du Moyen Age; remplacer le mystère par la tragédie, la farce par la comédie, le coq-à-l'âne par la satire, le rondeau par le sonnet, la ballade et le chant royal par l'ode; imiter avec enthousiasme les Anciens; lutter contre l'ignorance mais blâmer les poètes qui abandonnent leur langue maternelle pour le latin.

« LA PLEIADE Les rencontres Dans les derrieres annees du regne de Fran- cois Pr, Pierre de Ronsard, gentilhomme ven- dornois, rencontra au Mans un jeune lettre, Jacques Peletier (1517-1582).

Theoricien en matiere de poesie, Peletier avait traduit quelques grandes ceuvres de l'Antiquite (et notamment l'Art poitioue d'Horace en 1545).

PoCte lui- meme (ses (E'uvres poCtiques parurent en 1547), it fut le precurseur et l'initiateur de la Pleiade.

II confirma en effet Ronsard et du Bellay dans leur enthousiasme pour la langue nationale, et dans leur volonte de renover la poesie frangaise, et it encouragea leurs premiers essais poetiques. Cependant, 3 partir de 1547, une autre influence, decisive, s'exerga sur les futurs poetes, celle de Jean Dorat, ou Daurat (1508-1588), savant helle- niste devenu principal du college de Coqueret, sur lamontagne Sainte-Genevieve a Paris. Ronsard, du Bel lay, Balt- furent ses etudiants. A Coqueret, college humaniste on l'enseigne- ment etait fon& sur la pratique des grands testes anciens, le regime &aft severe : lever a quatre heures, « aux etudes » de cinq a dix heures, puis diner et recreation oil, comme Gargantua sous la ferule de Ponocrates, on lisait « sous forme de jeu Sophocle ou Aristophane ou Euripide, et et quelquefois Demosthene, Ciceron, Virgile, Horace »; etude de une heure a six heures, souper, lecture « en grec et en latin » et toucher (v). Dorat n'etait pas seulement un intellectuel et un savant, mais un amateur exigeant de poesie.

Paradoxalement, cet homme petri de lettres grecques contribua done, indirectement mais d'une maniere non negligeable, a la « defense et illustration de la langue francaise ». La Brigade Les &eves de Dorat etaient de jeunes adultes, Venus volontairement reprendre des etudes, qu'ils jugeaient insuffisantes, dans des disciplines qui les 1.

Ces renseignements sont donnas par Henri de Mesmes, ancien (drive de Coqueret, dans ses Memoires.

passionnaient.

En 1547, Ronsard avait vingt- trois ans et du Bellay vingt-cinq.

Avec quelques autres, Ball' notamment, ils formerent un groupe que Ronsard appela la Brigade.

Un peu plus tard, certains etudiants d'un college voisin, le college de Boncourt, vinrent accroitre les troupes de la Brigade.

Recrues de choix : Jodelle, Belleau, L'entree de la Brigade dans I'histoire de la litterature fut fracassante.

En 1549, du Bellay publiait son pamphlet La defense et illustration de la langue franeaise (I) et le premier recueil petrarquiste du groupe, L'Olive.

L'annee sui- vante, Ronsard proposait quatre livres d'Odes é un public stupefait.

Un trait constant carac- terisait les diverges declarations de la Brigade : le mepris pour les marotiques et les poltes de tour.

Certains le prirent mal.

Mellin de Saint- Gelais (1491-1558), ancien ami de Marot et poete favori des grands, dont l'ceuvre n'est d'ailleurs pas sans charme, essaya de miner Ronsard dans l'esprit du roi.

Les deux hommes finirent par se reconcilier, mais la panic etait gagnee par la Brigade.

A la mort de Mellin, I.

Voir p.

124. Saint-Gelais,discipledes Rhetoridueurs, and de Marot et rival de Itoesard dans la farad des Grande. LA PLÉIADE Les rencontres Dans les dernières années du règne de Fran­ çois Jer, Pierre de Ronsard, gentilhomme ven­ dômois, rencontra au Mans un jeune lettré, Jacques Peletier (1517-1582).

Théoricien en matière de poésie , Peletier avait traduit quelques grandes œuvres de 1 'Antiquité (et notamment 1 'Art poétique d'Horace en 1545).

Poète lui­ même (ses Œuvres poétiques parurent en 1547), il fut le précurseur et l'initiateur de la Pléiade.

Il confirma en effet Ronsard et du Bellay dans leur enthousiasme pour la langue nationale, et dans leur volonté de rénover la poésie française, et il encouragea leurs premiers essais poétiques.

Cependant, à partir de 1547, une autre influence, décisive, s'exerça sur les futurs poètes, celle de Jean Dorat, ou Daurat (1508-1588), savant hellé­ niste devenu principal du collège de Coqueret, sur la montagne Sainte-Geneviève à Paris.

Ronsard, du Bellay, Baïf furent ses étudiants ..

A Coqueret, collège humaniste où l'enseigne­ ment était fondé sur la pratique des grands textes anciens, le régime était sévère : lever à quatre heures, « aux études » de cinq à dix heures, puis dîner et récréation où, comme Gargantua sous la férule de Ponocrates, on lisait « sous forme de jeu Sophocle ou Aristophane ou Euripide, et et quelquefois Démosthène, Cicéron, Virgile, Horace»; étude de une heure à six heures, souper, lecture « en grec et en latin » et coucher (1).

Dorat n'était pas seulement un intellectuel et un savant, mais un amateur exigeant de poésie.

Paradoxalement , cet homme pétri de lettres grecques contribua donc, indirectement mais d'une manière non négligeable, à la « défense et illustration de la langue française ».

La Brigade Les élèves de Dorat étaient de jeunes adultes, venus volontairement reprendre des études, qu'ils jugeaient insuffisantes, dans des disciplines qui les 1.

Ces renseignements sont donnés par Henri de Mesmes, ancien élève de Coqueret, dans ses Mémoires.

passionnaient.

En 1547, Ronsard avait vingt­ trois ans et du Bellay vingt-cinq .

Avec quelques autres, Baïf notamment, ils formèrent un groupe que Ronsard appela la Brigade.

Un peu plus tard, certains étudiants d'un collège voisin, le collège de Boncourt, vinrent accroître les troupes de la Brigade.

Recrues de choix : Jodelle, Belieau, Grévin ..

.

L'entrée de la Brigade dans 1 'histoire de la littérature fut fracassante.

En 1549, du Bellay publiait son pamphlet La défense et illustration de la langue française (1) et le premier recueil pétrarquiste du groupe, L'Olive.

L'année sui­ vante, Ronsard proposait quatre livres d'Odes à un public stupéfait.

Un trait constant carac­ térisait les diverses déclarations de la Brigade : le mépris pour les marotiques et les poètes de cour.

Certains le prirent mal.

Mellin de Saint­ Gelais (1491-1558), ancien ami de Marot et poète favori des grands, dont l'œuvre n'est d'ailleurs pas sans charme, essaya de ruiner Ronsard dans 1 'esprit du roi.

Les deux hommes finirent par se réconcilier, mais la partie etait gagnée par la Brigade.

A la mort de Mellin, 1.

Voir p.

124.

Saint-Gelais, discipl e des Rhétoriqueurs , ami de Marot et rival de Ronsard dans la faveur des Grands .

B .

N .

Paris .

© Coll.

L.

B.. »

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