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Albanie de 1910 à 1919 : Histoire

Publié le 12/01/2019

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Occupée par les Turcs depuis cinq siècles, l’Albanie n’a jamais accepté cette soumission. Depuis la fin du xixc siècle, un fort sentiment national s’exprime à travers des soulèvements armés et par la défense de la langue et de la culture albanaises. Déçus par le nouveau gouvernement turc, issu de la révolution de 1908, les Albanais multiplient les révoltes contre la domination ottomane, jusqu'à l’insurrection générale de 1912. Le patriote Ismaïl Kémal, qui préside le groupe de députés albanais au Parlement turc, redoute pour son pays les ambitions de ses voisins serbes, bulgares, grecs et monténégrins. Ceux-ci, réunis au sein de la Ligue balkanique à l’automne 1913, écraseront rapidement les Turcs et envahiront l’Albanie.

 

Tandis que Kémal porte la question albanaise devant l’opinion

 

internationale et reçoit des promesses de soutien de l’Autrichc-Hongrie, la population se mobilise. Le

 

28 novembre 1912, une Assemblée nationale réunissant à Valona (Vlorë) des délégués de toutes les provinces proclame l’indépendance du pays et constitue un gouvernement provisoire. Kémal est nommé à la tête du cabinet et affirme aussitôt la neutralité de l'Albanie dans la guerre balkanique. La conférence de Paix, qui s’ouvre à Londres en décembre 1912, fixe un nouveau statut à l’Albanie, reconnue le 29 juillet 1913 comme une «principauté souveraine, héréditaire et neutre, sous la garantie des grandes puissances». Les frontières du nouvel État sont fixées sans tenir compte des réalités ethniques, de sorte que des milliers d'Albanais sont intégrés à la Serbie au nord et à la Grèce au sud. Le gouvernement de Kémal. qui n’est pas

 

reconnu à la conférence, se trouve placé sous le contrôle d'une commission internationale. D'abord aux prises avec un gouvernement séparatiste, mené dans le centre du pays par l’ambitieux Esat Toptani, il est accusé d'intelligences avec des conspirateurs turcs et doit démissionner le 22 janvier 1914. Le prince allemand Guillaume de Wied, choisi par les grandes puissances pour diriger le pays, débarque à Durazzo (Durrës) en mars. Sans expérience, il laisse Toptani dominer son gouvernement, tandis que les bandes armées du Grec Georges Zographos sévissent dans le sud et que des révoltes de paysans manœuvrés par les Turcs éclatent dans les montagnes du centre. Guillaume de Wied, abandonné par sa «protectrice», l'Autriche, à laquelle il refuse de sacrifier la neutralité de l’Albanie dans

albanie

« Des troupes gorn·ememenwles albtuwises mrvei//e/11 la plaine de Durnlzo en raison d'une instabilité politique persistame.

© Siiddemsrller Ver/ag la guerre, quitte le pouvoir en septembre 1914.

Officiellemem neutre.

l'Albanie voit pourtant son territoire servir de champ de bataille au premier conflit mondial.

Devant le vide du pouvoir, elle sombre dans le chaos.

Dès 1914, les Grecs occupent le sud du pays.

Les Italiens s'emparent de l'île Saseno et de Valona.

tandis que, sous l'impulsion des Serbes.

Toptani se proclame chef d'un gouvernement famoche à Durazzo.

L'année suivante, les Monténégrins prennem Shkodar (Shkodër).

Les Serbes.

fuyant les Autrichiens.

occupent le nord ct le cemre de l'Albanie en quelques semaines, laissant à l'Italie les régions méridionales.

Par un protocole signé en décembre 1916 avec des nationalistes albanais, l'armée française d'Orient accorde à la région de Koritza ( Korçè!) le statut de province autonome.

Cependant l'Autriche-Hongrie et lltalie affirment l'autonomie de tout le pays, sous leur protection obligée.

Dès février 1918, l'expérience tourne court.

Au sortir de la guerre, Il ta lie, qui occupe l'Albanie centrale et une grande partie du nord, entend faire respecter par ses alliés les clauses du traité secret signé à Londres le 26 avril l915, qui scellait son entrée dans le conflit, avec en particulier le démembrement de l'Albanie à son profit.

En décembre 1918, un Congrès national sc forme sous l'égide italienne à Durazzo.

Il est présidé par Tîrham pacha, Premier ministre avant la guerre.

La délégation qu'il envoie à la conférence de Paris, en janvier 1919, soutien! mal la cause de l'Albanie.

Fin juillet.

l'Italie et la Grèce signem raccord secret de Tittoni-Vénizélos, se promettam un appui réciproque pour la défense de leurs intérêts en Albanie.

La population albanaise, indignée par la démission de sa délégation à la conférence de la Paix, supporte difficilement le raidissement du régime d'occupation italien.

Le 28 novembre 1919, jour anniversaire de la proclamation d'indépendance.

de violentes émeutes anti-italiennes éclatent à Valona.

À l'issue de la conférence, le mémorandum du 9 décembre 1919 attribue à l'Italie l'île Sascno et la ville de Valona, ainsi qu'un mandat sur l'Albanie, et à la Grèce les régions méridionales de Koritza et d'Argyrokastro (Gyrokastër).

Cette nouvelle atteinte à la souveraineté de l'Albanie entame la légitimit6 du gouvernement de Durazzo.

auquel supplée, dès janvier 1920, un congrès réuni à Lushnjë, décidé à défendre l'intégrité du pays.. »

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